R.O.C. 06
2Mai/17Off

Front National, la face immonde du capitalisme

Du Parti Pour La Décroissance

La grande déprime…

Oui, c’est vrai, comment ne pas le constater, nos modes de vie engendrent de la frustration, du mal-être, des peurs et des haines,

Comment nier que notre système économique, pivot de notre modèle de société, est exigeant, oppressant, voire tyrannique, que ce soit pour celles et ceux qui ont un emploi, un de ces « bullshit job » ou encore celles et ceux condamnés à la précarité ou au chômage ? Les premiers doivent faire face à une remise en cause permanente d’eux-mêmes, à une pression toujours constante pour améliorer leur productivité et pour mériter leur place. Ils doivent également subir toujours plus de stress, et sont toujours plus confrontés à des questions éthiques sur leur rôle dans cette société. Les seconds font face à une misère grandissante, à toujours plus d’humiliations, à un sentiment de rejet. Nos sociétés nous mettent en concurrence en utilisant la peur du chômage. La religion des indicateurs et l’économicisme rendent nos vies et activités toujours plus absurdes. De même, en nous opposant, on renforce la peur du déclassement, toujours plus prégnante, accompagnée d’un sentiment d’abandon, de ne pas être entendu, d’être lésé par un système injuste. Nos vies, trop chargées, ne laissent que peu de temps pour souffler. La pression imposée par notre monde moderne est insupportable, à telle point que nous nous croyons dans des situations moins confortables qu’il y a 40 ans… ou que chez le « voisin », « l’autre », qui serait, lui, « protégé », « assisté »…  C’était mieux avant… Et c’est mieux ailleurs…

Alors, oui, il est légitime d’exprimer ces frustrations, ces peurs. Il est sain de se révolter contre ces injustices.

Mais aussi construite, entretenue

Ces constats se retrouvent dans plusieurs études convergentes et mettent en avant un mal-être, des souffrances objectives. Mais il ne faut surtout pas négliger leur dimension subjective !

En effet, ce malaise est partiellement construit et renforcé par la société du spectacle, les médias et la publicité avec l’imaginaire qu’ils développent. Nous sommes dominés, individuellement et collectivement, culturellement et socialement, par le « toujours plus » qui génère de multiples insatisfactions. La rivalité ostentatoire, même inconsciente, est renforcée par des inégalités endémiques, en permanence exacerbée. Et ce, non sans manipulation : la publicité sait utiliser les techniques les plus subtiles, perverses et efficaces afin de nous faire désirer toujours plus en s’appuyant sur les neurosciences, la psychologie et la psychologie sociale… Ainsi, il faut consommer toujours plus pour produire toujours plus pour préserver son niveau de vie… Mais aussi conserver son emploi pour consommer encore plus…

Enfin ce mal être est d’autant plus fort qu’il fait face à un manque de projet collectif. L’individualisme exacerbé, le culte de la personne et la pression sociale intenable qu’il engendre, en particulier à travers les réseaux sociaux transforment tout échec, toute frustration en une blessure narcissique qu’aucun projet commun ne viendra compenser.

Des frustrations au service de l’oligarchie

Pourtant nous, occidentaux et classes supérieures au Sud, n’avons jamais été aussi « riches », c’est-à-dire que nous n’avons jamais bénéficié d’autant de richesses matérielles. Mais pour combien de temps et à quel « prix » : sacrifices sociaux, inégalités galopantes et honteuses, désastres écologiques et environnementaux, guerres illégales afin de sécuriser nos approvisionnements en matières premières et leurs conséquences… Surtout, nous semblons ne pas nous en rendre compte. Rien qu’en France, une très grande majorité de nos concitoyens vivent mieux qu’il y a 50 ans. Dissonance cognitive ? Nous sommes ancrés dans une société structurellement frustrante en étant condamnés à désirer toujours plus, à suivre le mode de vie des plus aisés alors que celui-ci n’est ni soutenable, ni généralisable et peut être pas si souhaitable. C’est inhérent à nos modes de vie, que personne ne souhaite ou ne semble prêt à négocier.

Ainsi les vraies questions sont éludées, les frustrations et les craintes méprisées par l’oligarchie et ses chiens de garde, véritables bénéficiaires de cet état de fait, qui expliquent qu’il faut faire toujours plus de sacrifices, qu’il faut être responsable et réaliste, qu’il y a la dette, la concurrence étrangère, etc.

 

« Ca va faire le jeu du FN »

Ainsi, depuis plusieurs décennies, un débat radical autour de notre modèle de société est balayé car jugé passéiste, démagogique, irréaliste voire dangereux. Alors plutôt que de questionner le fond, c’est-à-dire le consumérisme, le productivisme et le néo-libéralisme, la pensée unique et dominante nous impose une fuite en avant des plus inquiétantes. On stigmatise et on ignore ces malaises pour mieux les caricaturer… Ces sujets sont pourtant cruciaux, ne serait-ce parce qu’ils occupent l’esprit d’une part importante de nos concitoyens.

Ainsi, de manière consciente ou non, le système a fait le jeu des extrêmes, en particulier à la droite extrême, avec le Front National. Et c’est d’autant plus confortable pour ce système que cela permet d’éluder d’autant plus les débats de fond en les cachant derrière cet épouvantail : pas de débat car « ça va faire le jeu du FN » !

Comme si ça ne suffisait pas pour faire vraiment le jeu du FN, on diabolise ses supporters, on leur donne des leçons de manière arrogante, ce qui renforce sa légitimité. Enfin, « Ca va faire le jeu du FN » laisse à penser que le FN aurait des solutions à ces problèmes éludés, réels ou construits… Le FN est ainsi gagnant sur toute la ligne.

 

Une imposture insupportable

Cette « légitimisation » est d’autant plus insupportable qu’elle est une imposture : le FN, mouvement démagogique et manipulateur, s’empare avec opportunisme de certain de ces sujets de société méprisés par la pensée unique, qui méritent pourtant d’être débattus. Ainsi, la boucle est bouclée, le système a besoin du FN qui lui-même a besoin du système. Le premier utilise le second pour éviter toute remise en cause, le second instrumentalise ce mépris pour mieux s’imposer, sans pour autant souhaiter apporter de solutions à ce qui constituent son fond de commerce.

Ne nous leurrons pas, le FN a les mêmes objectifs, les mêmes injonctions, les mêmes mises en concurrence, le même culte du toujours-plus, qui mèneront nécessairement et automatiquement aux mêmes frustrations qu’aujourd’hui ! Mais en pire… car le FN exacerbe les rivalités en divisant toujours plus. Le FN est une formation « raciste » qui « aime une France morte », une France qui n’a d’ailleurs jamais existé, une France fantasmée. Le FN n’est pas antisystème, puisqu’il est le fruit du système. Il est le vilain petit canard de l’oligarchie au pouvoir, mais il fait quand même partie de cette oligarchie. C’est la frange dure, issue d’une famille riche qui a profité du système au détriment des autres, qui souhaite continuer à prospérer mais qui souhaite surtout se préserver.

 

Le programme du FN, un cheval de Troie

Les propositions du FN peuvent paraître de bon sens, d’autant que l’oligarchie fait tout pour éviter le débat sur certaines questions… Mais si nous avions ces débats, nous aurions l’occasion de discuter d’un spectre plus large de propositions que ce qui nous est rabâché. Et ainsi, des électeurs séduits par les propositions du FN pourraient finalement se rendre compte que le fond de leur pensée correspond à des propositions similaires à celles du FN,  en apparence seulement, et tellement éloignées sur l’intention et l’application.

Nous avons en commun, en apparence, une critique radicale d’une société dominé par le profit, le néolibéralisme et ses méfaits. De même, leur « parler simple » séduit, d’autant plus qu’il s’intègre parfaitement au format médiatique qui ne laisse pas le temps du développement. Mais leur protectionnisme n’est pas notre relocalisation ouverte, basée sur les solidarités et l’ouverture vers l’autre. Leur critique de l’Euro et de l’Europe est loin de celle que nous portons : l’enjeu n’est pas de continuer à exploiter et à rester dans le culte de la Croissance dans un plus petit territoire. Le FN souhaite surtout ne pas poser la question du partage des richesses, mais au contraire rêve d’une autre croissance, celle du système, pour seulement certains d’entre nous, sans remettre en cause ni l’exploitation humaine, en France ou ailleurs, ni le pillage des ressources. Une sorte de capitalisme bleu-blanc-rouge !

Leurs propositions s’appuient sur des approximations pour donner l’impression qu’elles s’appuient sur du bon sens. Alors qu’elles sont le fruit des valeurs haineuses du FN. Le FN n’est pas antisystème et encore moins dans une démarche de « pas de côté ». Au final, l’élection de Marine Lepen mènerait nécessairement à une exacerbation des frustrations et avec de moins en moins d’issues pour en sortir. Il ne propose pas de questionner les inégalités mais de les déplacer.

Le Front National est un exutoire pour exprimer ses frustrations. Il s’appuie sur des haines, en stigmatisant les étrangers, les réfugiés ou encore les bobos, les urbains, les mondialistes… En fait il ne propose pas de résoudre les problèmes, mais juste de s’en protéger, voire de les renverser à leur profit. Il suggère de se substituer aux exploiteurs au lieu de supprimer l’exploitation. Il renforce cette montée des inégalités en terme de ressentis et de perceptions entre les territoires à travers la métropolisation au lieu de proposer du dialogue, de la compréhension, et des solutions pérennes. Il renforce les haines, l’entre-soi et les certitudes, alors que l’enjeu devrait être de recréer du lien en réinscrivant nos vies dans les territoires, en se réappropriant le sens de nos consommations et productions. Ainsi, bien loin de proposer un avenir souhaitable et un vivre ensemble convivial, il invite à créer toujours plus de frustrations, de concurrences, de haines… tout comme le système dominant que nous rejetons…

 

Laisser le débat de la Décroissance s’ouvrir

Aujourd’hui, il est temps de casser les mythes de la société de croissance, ses mécanismes, ses imaginaires et ses solutions… donc de casser aussi le mythe du FN. Lutter contre la métropolisation de nos sociétés, privilégier l’ouverture sur l’autre et les autres territoires (et ne pas se figer dans une vision passéiste/fantasmée) non pour s’opposer mais bien pour se compléter car nous sommes inter-dépendants. La seule solution est vraiment d’amener une critique radicale au système dominant, c’est-à-dire aller à la racine des problèmes afin d’éviter de légitimer l’émergence de fausses solutions portés par des cautions du système. Il est temps que les pompiers pyromanes, chiens de garde de la pensée unique, sortent de leur entre-soi et laisse le débat de la Décroissance s’ouvrir : c’est-à-dire questionner notre de modèle économique toxico-dépendant à la croissance, notre système politique enfermé dans l’économicisme, nos cultures sous perfusion de la publicité qui crée frustrations et rivalités, pour mieux se réapproprier le sens de nos vies et un vivre ensemble, relocalisé dans des territoires ouverts sur le monde… Bien loin de l’idéologie du FN,  des chimères de l’oligarchie bien-pensante et des fantasmes de la société de croissance, l’enjeu est de ne pas réagir mais bel et bien d’agir. Les solutions sont là, alors débattons, rencontrons-nous et construisons un avenir sur d’autres principes, comme le partage, la solidarité et la convivialité.

Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Christophe Ondet et Anisabel Veillot
Co-auteurs d’ « Un Projet de Décroissance ».

8Oct/15Off

Réfugiés : le naufrage occidental [PPLD]

L’Europe est submergée. C’est le déferlement. Un flux de clandestins est en train d’envahir l’Europe. Insupportable : « nos pays n’ont pas pour vocation d’accueillir toute la misère du monde ».
Il suffit de quelques mots, d’un vocabulaire bien choisi pour transformer les symptômes de l’effondrement de notre modèle de sociétés en « crise des migrants », voire même « islamique » entend-on parfois.
Ainsi, les fantasmes sont entretenus et la peur est exacerbée. Ainsi, le débat sur les possibles solutions est circonscrit à un cadre « défensif » comme s’il s’agissait d’un phénomène « naturel » sur lequel nous n’aurions pas de responsabilité, dont nous devrions nous protéger.
Toujours la même rengaine du phénomène naturel dont nous serions victimes : la crise, la dette, les sauterelles, les attentats, …

traverser pour piller

Et Monsieur Sarkozy qui parle de tourisme social. Faut-il être déconnecté de la réalité à ce point pour imaginer que des familles entières s’infligent de telles conditions de migration, sans réussite garantie, uniquement par tourisme ? Sarkozy est malhonnête, mais il n’est pas naïf. Tout est bon pour faire oublier que ces personnes sont des humains qui fuient la mort, qu’ils n’ont plus rien à perdre. Tout est bon pour les déshumaniser. C’est qui le touriste ?

Alors, ces gens sont censés venir pour « profiter » de nos richesses ? Nos richesses ? Bien voyons ! D’où vient le pétrole, d’où vient l’uranium, les métaux, les terres rares, la main d’oeuvre qui permettent de fabriquer nos objets ?
Nous sommes rattrapés par une réalité que nous nions depuis des décennies : celle du développement, de ce système pervers héritier du colonialisme, où sous prétexte d’amener la civilisation et la démocratie, on exploite, déstabilise et pille toujours plus.
Ces personnes fuient les conséquences des guerres illégales et désastreuses ayant pour objectif d’assurer le contrôle des ressources fossiles dans ces régions. Quand elles ne fuient pas la guerre (armés par qui ?), elles fuient des dictatures, l’expropriation de leurs terres avec le land-grabbing (accaparement foncier) ou demain, les conséquences du changement climatique. Elles fuient pour survivre, quitte à risquer la mort. Et certaines en meurent, même des enfants …

Aucun citoyen occidental ne cautionnerait l’exploitation des pays du sud. Et pourtant, la quasi-totalité de ces citoyens n’est pas prête, indirectement, parfois inconsciemment, à faire ce qu’il faudrait pour renverser la tendance. Même nous, qui prônons un changement de paradigme, et le vivons partiellement. La situation actuelle nous rappelle douloureusement que nous vivons dans une illusion de liberté de consommer : nos propres modes de vie, dépendant de toujours plus de tirages sur des ressources finies, ont des conséquences sur la vie d’autres personnes, ailleurs, si loin qu’il est impossible de réaliser les conséquences de nos actes. Et pourtant, ces autres personnes se retrouvent aujourd’hui face à la mort dans ces pays, et elles viennent frapper à nos portes.

pompe-afrique

Alors, on fait quoi ? On cherche des solutions sans changer le système et en prenant soin de bien garder les œillères ? Ou bien, on regarde collectivement la réalité en face ?

Certes, on ne peut pas tout changer du jour au lendemain, et il faut bien trouver des solutions d’urgence. Il suffirait déjà de reconnaître politiquement, puis collectivement, notre dette écologiquepour que des solutions – oubliées ? – apparaissent et soient acceptées par la société.
Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur notre responsabilité historique face à ces désordres, ces tragédies. Nous avons un devoir de solidarité, d’autant plus que nous en sommes matériellement capables (et pour causes …), pour accueillir humainement et en bonne intelligence ces populations désespérées, que ce soit temporairement ou définitivement.

Tirons un enseignement de cette situation critique pour en faire un tremplin vers de nouveaux mondes. Une bonne partie des populations qui arrivent appartient aux classes éduquées de leurs pays. L’enjeu n’est pas de faire du brain-gain, mais de penser ces opportunités de rencontres comme tremplin pour un véritable dialogue des civilisations. Nos sociétés occidentales changent et doivent évoluer dans une perspective de Décroissance. La transition est en marche, mais ce n’est que le début. Cela est insuffisant si le reste du monde ne questionne pas cette fuite en avant vers le toujours plus. Faisons des migrants des ambassadeurs de cette transformation afin de casser le mythe de l’occident, de la consommation illimitée. De même, ces personnes arrivent avec une autre vision du monde, des relations humaines, des expériences de vie riches d’enseignements qui peuvent contribuer à sortir nos sociétés de ce cercle vicieux mortifère et individualiste.
N’avons-nous pas là un levier pertinent pour tourner la page du toujours plus, de la compétition économique et de ses conséquences, pour laisser place à un monde de « buen vivir » ? Profitons-en pour imaginer d’autres modes de vie, même si ça implique de renoncer au modèle actuel apparemment si confortable, si désirable. Car assurément, nous gagnerions du bien-être collectif à sortir du consumérisme.

Cela doit s’accompagner d’un changement de paradigme dans les relations internationales : posons les vrais problèmes sur la table et sortons de cette fuite en avant guerrière pour le contrôle des ressources naturelles. Le XXème siècle et ses logiques impérialistes, nationalistes et de compétitions économiques doivent appartenir au passé !

Vite, initions des transitions vers des sociétés soutenable est souhaitables. Soyons plus sobres, questionnons nos usages, simplifions nos productions, rendons les durables, réutilisons. Partageons vraiment, mettons en place un espace écologique (DIA et RMA), sérénisons la société, généralisons la bienveillance. Et surtout, relocalisons, relocalisons pour économiser de l’énergie, pour avoir une agriculture soutenable, pour créer du lien, pour rompre avec la banalité de nos actes aux conséquences désastreuses.
Vite, initions dès maintenant des chemins vers une relocalisation ouverte, c’est-à-dire une relocalisation solidaire et dans le dialogue, qui n’a rien à voir avec la préférence nationale.

Le Collectif « Parti-E-s Pour La Décroissance »
à l’initiative de Stéphane Madelaine et librement inspiré par la chronique de Reporterre de Vincent Liegey

25Juin/14Off

7e AlterVillage d’Attac du dimanche 27 juillet au dimanche 3 août 2014 à Saillans

Cette année c'est la Drôme qui accueille l’AlterVillage.

Les tentes et les gamelles se poseront, du dimanche 27 juillet au dimanche 3 août, dans un champ de la commune de Saillans.

- INFORMATIONS PRATIQUES
- PROGRAMME DE L’ALTERVILLAGE (en cours de finition)
- FORMULAIRE D’INSCRIPTION

Cette année, l’AlterVillage sera l’occasion de débattre autour du féminisme, de l’habitat partagé, des nos pratiques alimentaires, de la monnaie locale, du recyclage d’objets et même du téléphone portable...

Un point sera fait sur des luttes altermondialistes d’actualité comme le Grand marché transatlantique, les gaz de schiste ou la campagne Requin d’Attac France.

Vous pourrez également vous initier à l’écriture, à la création de fours solaires en carton, à la pratique du théâtre-forum ou à celle des clowns activistes.

Enfin, en soirée, vous pourrez jouer à des jeux coopératifs, assister à des projections en plein-air, des danses, des lectures et des improvisations.

Avant que l'emploi du temps ne soit définitivement arrêté, voici déjà, ci-dessous, la liste des 28 activités proposées, en plus du « marché des connaissances » du jeudi 31 juillet après-midi et du « forum ouvert » du vendredi 1er août après-midi :

L’expérience des municipales à Saillans
Caféministe (2 sessions)
Construction d’un four solaire (2 sessions)
Habitat partagé
Découverte de la permaculture
Attac et la Transition
Les monnaies locales
Théâtre-forum (3 sessions)
Alimentation et engagement militant
Atelier d’écriture (2 sessions)
Brigade activiste des clowns (3 sessions)
Les résistances locales face à l’offensive néolibérale
Les pratiques de la démocratie locale
Les Incroyables comestibles
Les combats contre le Grand marché transatlantique
Les gaz de schiste
La fiscalité verte
Le progrès et le téléphone portable sont-ils nécessaires au bonheur ?
Artivisme
Le Musée du capitalisme
Lutter contre les multinationales (à partir de l'exemple la campagne « Requins » d’Attac France)

http://www.altertour.net

3Sep/13Off

La fausse promesse d’une énergie propre


La fausse promesse d'une énergie propre par NicoSaxo

Le constat est inquiétant : certaines des solutions préconisées pour produire de l'énergie 'propre' ont l'effet inverse. C'est ainsi que les biocarburants contribuent en fait à l'augmentation des émissions de CO2.

Un documentaire diffusé le 14 mai 2013 par la chaine ARTE s'appuit sur des enquêtes menées aux quatre coins du monde montrant que certaines énergies décriées comme telles ne sont pas vraiment vertes.

D’ici à 2050, les fournisseurs d’électricité devront produire de l'énergie sans émettre de dioxyde de carbone (CO2). L’éolien et le solaire font naître des espoirs, alors qu'ils ne couvrent que 1 % de l’approvisionnement en énergie en Europe. En revanche, l'industrie du biogaz se développe.

Seul souci : "pour alimenter cette filière, il faut de la biomasse, matière organique, qui, après transformation, produira de l'énergie". À l'origine, celle-ci devait provenir des déchets agricoles. Mais, au final, les exploitants préfèrent cultiver du maïs, et utilisent pour cela… du fioul. L'essence consommée par les 7.500 centrales de biogaz allemandes par exemple génère 2,5 millions de tonnes de CO2 par an, des données qui n'entrent pas en compte dans le bilan carbone de l'Union européenne.

Cette céréale sert aussi de base aux biocarburants. En Europe, l’extension de sa production se fait au détriment des parcelles en fourrage ou des tourbières qui constituent d’importantes réserves de CO2. Au Brésil, elle provoque la destruction de pans entiers de la forêt amazonienne, libérant au passage des tonnes de gaz à effets de serre. En Europe, les centrales thermiques sont censées remplacer le charbon par du bois, mais les résultats ne sont guère probants. Partout, des multinationales régissent le marché de l’énergie.

Ce documentaire donne la parole à des syndicalistes paysans, des experts, des commissaires européens et des militants écologistes pour mieux décrypter certaines collusions d’intérêt entre politiques et industriels.

Le Parti de Gauche et Jean Luc MELENCHON prônent la planification comme méthode et l'Ecosocialisme comme pierres angulaires à la conduite de la transition énergétique.

Nous ne croyons pas au capitalisme vert qui reste, par essence, sur un modèle productiviste et de recherche du profit comme seul guide.

Les idées du Front de Gauche font sourire ? Peut être, mais les mesures appliquées aujourd'hui font pleurer. Il faut en changer, quel modèle alternatif le capitalisme propose t-il ? Aucun !

29Oct/12Off

Faut-il toujours plus de croissance ?

Controverse, par Sabrina Kassa| 21 septembre 2011 sur Regards.fr

S’appuyant sur la crise financière et celle de la dette actuelles, le chercheur Philippe Askenazy et le professeur Jean Gadrey démystifient l’idée que croissance égale bonne santé économique d’un pays. Ils nous expliquent en quoi elle est un danger écologique et économique et proposent des alternatives possibles .

Regards.fr : Pourquoi la croissance fait-elle aujourd’hui débat ? Est-ce un bon indicateur du progrès et de la prospérité ? 

Jean Gadrey : La croissance est en question pour de multiples raisons. Une progression de 2 % par an de la consommation par habitant signifierait que nos descendants consommeraient six fois plus de biens en 2100, 40 fois plus en 2200, etc. Quand arrête-t-on cette course folle pour réfléchir aux fondamentaux du bien-vivre ? La croissance ne tient plus ses promesses de progrès social dans les pays riches. Les statistiques mondiales montrent que les grands indicateurs de progrès humain ne sont pratiquement plus corrélés au PIB par habitant au-dessus d’un seuil que nous avons dépassé en France depuis les années 1970 ! Enfin, la crise écologique est désormais l’argument principal. Les pays qui ont le plus gros PIB par habitant sont en tendance ceux qui ont la plus forte empreinte écologique par habitant, les plus hauts niveaux d’émission de gaz à effet de serre et de consommation de ressources du sol et du sous-sol. La croissance est l’explication principale de la crise écologique. C’est à la fin des Trente Glorieuses que l’humanité a commencé à émettre plus de CO2 que ce que la nature peut « absorber », et nous en sommes aujourd’hui à deux fois plus. Il y a de quoi être « atterré »…

Philippe Askenazy : La croissance fait actuellement débat, essentiellement parce qu’elle fait défaut dans la plupart des pays développés ; la Chine peut s’interroger sur le risque de surchauffe de son économie mais pas sur la pertinence de la croissance. L’absence d’une progression forte du PIB dans nos économies se double d’une répartition de ses fruits profondément inégalitaire. Ils sont essentiellement accaparés par une toute
petite partie de la population, de l’ordre de 1 % dans de nombreux pays, dont la France. Cette inégalité explique en grande partie pourquoi elle n’est plus nécessairement synonyme de progrès humain. En retour, l’inégalité est un obstacle à reconstruire une croissance saine. En effet, elle ne permet pas le développement de services à hautes valeurs ajoutées, comme la santé ou l’éducation. Ces services seraient également une
réponse à une autre interrogation : la croissance est-elle écologiquement soutenable ? La croissance n’est pas condamnée à être carbonée.

Regards.fr : La croissance est-elle la solution pour lutter contre le chômage et sortir de la crise financière ? 

Jean Gadrey : Pour la crise financière, lessolutions, avec ou sans croissance, se trouvent d’abord dans la reprise en main par les citoyens de la finance, de la création monétaire et du crédit : ce sont des biens communs, dont la privatisation depuis les années 1980 explique largement la situation actuelle. S’agissant du chômage, il est clair que, si, en France et en Europe, la croissance est nulle ou négative dans les prochaines années, ce sera grave pour l’emploi, pour les dettes publiques et pour les investissements de la transition écologique et sociale. On ne quitte pas comme cela un régime productiviste, pas plus qu’on ne quitte instantanément
le nucléaire, la civilisation de la voiture et des camions, l’agriculture conventionnelle, etc. On aura encore probablement des gains de productivité globaux pendant quelques années. Il faut donc engager au plus vite un virage antiproductiviste et viser la sobriété matérielle et énergétique équitable. Combien de temps cela prendra-t-il ? Tout dépendra des décisions politiques et donc des mouvements sociaux. Un véhicule
qui court vers le précipice et qui a une forte inertie doit prendre à temps un virage à 90 degrés, mais cela ne peut pas être instantané.

Philippe Askenazy : La croissance n’est pas une solution à la crise financière. Cette dernière est le résultat d’une régulation insuffisante des activités financières, d’institutions politiques mal construites – la crise de l’euro en est une illustration — et des inégalités sociales, qui poussent les uns à s’endetter et les autres à spéculer. De fait, la crise financière, en entretenant une instabilité dans la sphère réelle, est un obstacle à la
croissance, pas une conséquence d’une faible croissance. En revanche, développer de nouvelles activités est mécaniquement la solution pour créer des emplois. Cela ne se traduit pas nécessairement par un PIB plus élevé. A nouveau, les inégalités sont telles que prendre la capacité d’épargne accumulée dans la dernière décennie par les 1 % les plus aisés de la population française permettrait à l’Etat de créer 1 million d’emplois, dont la productivité sociale serait élevée, mais faible au regard du PIB qui est à la base de la mesure actuelle de la croissance.

Regards.fr : La croissance est-elle compatible avec la rareté des ressources, notamment énergétiques ? 

Jean Gadrey : La « croissance verte » me semble une illusion scientiste. Deux arguments parmi d’autres : pour atteindre les objectifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC), il faudrait que les pays riches divisent par 5 leurs émissions de CO2 d’ici 2050, soit en moyenne une réduction de 4 % par an (c’est le pourcentage de réduction réalisée en France… en dix ans). Un tel objectif est déjà
très ambitieux. Mais, avec une croissance de 2 % par an, il faudrait réduire les émissions de 6 % par an par unité produite. Aucun scénario ne permet de croire que c’est possible. Michel Husson et Tim Jackson ont montré séparément que l’atteinte des objectifs du GIEC est incompatible avec la poursuite de la croissance dans le monde, donc, a fortiori, chez nous. Deuxième argument : on est proche du pic à partir duquel la production mondiale de pétrole va décroître inéluctablement et son prix s’envoler. Selon certains experts, on y serait déjà. Si l’on ajoute que bien d’autres pics vont être atteints dans les dix à trente ans à venir, pour presque tous les minerais de base de l’abondance matérielle (plomb, argent, cuivre, uranium, nickel…), sans parler des terres arables de plus en plus convoitées, de l’eau et des forêts, on peut parier que, quoi que l’on fasse, la croissance et les gains de productivité vont cesser. Il serait sage d’anticiper le virage vers un autre modèle, plutôt que de subir une gigantesque récession mondiale.

Philippe Askenazy : Contrairement à une idée reçue qui émerge de manière récurrente depuis le premier choc pétrolier, la croissance est parfaitement compatible avec la rareté des ressources, même dans ses fondements actuels, c’est-à-dire très consommateurs. Premièrement, il ne faut pas sous-estimer les capacités d’innovation et de substitution des énergies fossiles. Deuxièmement, les scénarios les plus sombres
en matière de réchauffement climatique demanderaient des coûts d’adaptation pour les économies développées qui peuvent sembler importants, mais qui sont très faibles au regard de la création historique de richesses. Pour un pays comme la France, les scénarios économiques ne sont même pas nécessairement défavorables, certaines régions étant perdantes, mais d’autres gagnantes ! L’essentiel du coût relatif sera supporté par des pays du Sud. Cela ne signifie pas qu’il soit souhaitable d’ « abîmer la nature », mais il ne faut pas attendre de celle-ci qu’elle oblige la sphère économique à changer profondément sa nature.

Regards.fr : Y a t-il d’autres moyens pour sortir de la crise ? 

Philippe Askenazy : Cette question est très délicate. Actuellement, les économistes ne sont pas encore capables d’expliquer les mécanismes à l’oeuvre lors de la crise, ou plutôt ils ont trop d’hypothèses pour aider à la prescription politique d’un point de vue pratique. En gros, deux hypothèses sont possibles : l’une fait porter le poids de la crise sur la mécanique financière, l’autre porte sur la profondeur des inégalités. Dans un cas, il faut changer la gouvernance des marchés, dans l’autre, il faut modifier les rapports de force sociaux. Ce n’est vraiment pas le même type de politique !

Regards.fr : A quoi ressemblerait un monde sans croissance, et quels seraient les moteurs de l’économie ? 

Jean Gadrey : Il faut viser un changement de modèle productif et de modes de vie, un tournant antiproductiviste. On peut avoir du développement économique durable, innovant et riche en emploi, sans croissance. La plupart des processus de production propre, les plus doux avec la nature et aussi en termes de conditions de travail, exigent plus de labeur (que les productions surexploitant les ressources naturelles) pour produire les mêmes quantités, mais d’une tout autre qualité. Supposons que l’on remplace en quelques décennies l’agriculture productiviste, destructrice d’environnement et de santé, par de l’agriculture biologique de proximité. Sans croissance des quantités, il faudrait 30 à 40 % d’emplois en plus. La part de la valeur ajoutée agricole progresserait, et, surtout, la qualité et la durabilité de la production seraient bouleversées positivement. Je fais dans mon livre Adieu à la croissance un bilan de la conversion écologique et sociale de tous les secteurs de l’économie. En termes d’emplois, ce bilan serait vraisemblablement positif, sans croissance globale.

Philippe Askenazy : Les futuristes imaginent des mondes sans croissance. Pour ma part,  je pense qu’il faut procéder plutôt par un inventaire des besoins des populations. Cet inventaire désignera des voies nécessaires
de progrès économiques et sociaux, qui, en retour, généreront une croissance, qui n’est pas une fin en soi, mais simplement la résultante du développement des activités offertes à la population.

Regards.fr : Les pays en difficulté aujourd’hui, comme la Grèce ou le Portugal, peuvent-ils se passer de croissance pour rééquilibrer leur finance publique ? 

Jean Gadrey : La plus grande partie de leurs difficultés ne provient pas d’une panne de croissance mais de la domination des marchés financiers sur l’économie et sur les dettes publiques. Mais, évidemment, si en plus de ces facteurs financiers, on ajoute une récession, cela ne va pas arranger leurs affaires ! Donc, c’est clair, à court et moyen termes, il faut les aider à sortir de la récession par la solidarité et surtout par une action résolue contre la finance de marchés. Mais, même dans leur cas, une autre relance est possible, plus verte et plus sociale, avec une forte réduction des inégalités qui plombent leurs sociétés et leurs finances publiques.

Philippe Askenazy : La situation de chacun de ces pays est particulière. La Grèce, qui cristallise les craintes, ne manquait pas de croissance avant la crise. Elle est en fait victime d’un Etat mal organisé et clientéliste, et d’institutions européennes inadaptées à une attaque de sphère financière. L’évasion fiscale, en premier lieu des grandes fortunes, mine la capacité de financement de l’Etat Grec. En plus, la Grèce a, du fait
de son conflit latent avec la Turquie, un budget militaire hypertrophié. Pour retrouver un équilibre, il faut à la fois un changement des institutions européennes, faire le choix de la paix et se doter d’une véritable administration fiscale non corrompue.

Regards.fr : Une société post-croissance est-elle compatible avec le capitalisme financier ? 

Jean Gadrey : Non. On ne voit pas comment une société qui valoriserait d’abord les biens communs naturels et sociétaux pourrait être soumise à la loi de la valeur pour l’actionnaire et à son court-termisme intrinsèque. Les deux conditions à réunir ne sont pas en premier lieu écologiques. Il faut en priorité arraisonner la finance et réduire les inégalités.

Philippe Askenazy : Le capitalisme financier montre ses limites. On voit bien avec les crises de la dette des Etats que ce capitalisme devient antidémocratique et empêche les Etats de construire un nouveau modèle de progrès pour la société. La question de la finance n’est donc plus celle de la croissance ou de la post-croissance, mais tout simplement une question démocratique. Et enfin, comment la France peut-elle sortir de la logique « croissanciste » au vu des contextes européen et mondial ?

Regards.fr : Quel serait le prix à payer ?

Jean Gadrey : Le prix à payer sera bien plus élevé si l’on reste prisonnier du culte de la croissance, mais malheureusement les générations futures ne votent pas. C’est à nous de les représenter. Quant aux moyens financiers à réunir pour lancer vite le chantier des transformations écologique et sociale, et des dettes accumulées, nous les avons largement. J’estime pour ma part que 4 à 5 points de PIB, soit 80 à 100 milliards
d’euros, sont récupérables chaque année en prenant l’argent là où il est, du côté des rentes et des niches pour privilégiés, et de la spéculation. Aucun besoin de croissance pour cela !

Philippe Askenazy : Je ne pense pas que la France puisse sortir de la logique « croissanciste ». La France a une croissance démographique soutenue, qui commande une croissance économique si l’on veut maintenir le
niveau de vie de la population ; la redistribution sera insuffisante. Mais, c’est au politique de prendre l’initiative pour en supprimer les aspects les plus délétères, une forme de conversion.

12Sep/12Off

On exige un référendum au pacte budgétaire européen!!!

Le TSCG des Merkel + Sarkozy + Hollande ou Pacte budgétaire européen expliqué en quelques minutes.