R.O.C. 06
10Août/11Off

Quand la misère chasse la pauvreté [Majid Rahnema]

Pendant des millénaires, des modes de vivre et de produire ont prédominé dans les sociétés humaines, basés sur la simplicité et des rapports de convivialité avec son prochain. Femmes et hommes vivaient ainsi avec peu de choses : un "nécessaire" culturellement défini qui comportait deux volets : l'un, de nature économique, composé de ce qui suffisait plus ou moins pour subvenir à ses besoins physiques ; l'autre, de caractère social, qui provenait de l'enracinement de chacun dans un milieu solidaire social et naturel, composé de personnes et de choses sur qui ce dernier pouvait toujours compter.

L'apparition de l'homo œconomicus, qui incarnait un tout autre idéal de vivre et de produire, basé sur une économie productiviste et la quête du profit individuel, produisit une rupture sans précédent d'avec le passé. Examinant les différentes catégories de pauvreté propres aux sociétés vernaculaires (pauvreté volontaire et pauvreté conviviale), force est de constater que la grande rupture produite par cette économie a entraîné à sa suite une rupture similaire non seulement dans la perception des besoins, mais aussi dans leur production.

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