R.O.C. 06
17Août/12Off

Pétition : Exploration et exploitation du gaz de schiste (Quebec)

Ici ou labas, le gaz de schiste on en veut pas! Une vidéo québécoise sur le défaut de démocratie dans l'exploitation des Gaz de Schiste, si le Parti Socialiste reouvre le dossier du gaz de schiste alors à nous de le fermer pour toujours.

Texte de la pétition

CONSIDÉRANT QUE des travaux d’exploration visant à exploiter le gaz de schiste se déroulent au Québec et qu’ils présentent des risques environnementaux importants, notamment pour l’eau en raison des produits chimiques utilisés pour la fracturation ainsi que l’augmentations des GES (gaz à effet de serre);

CONSIDÉRANT QUE des conséquences environnementales de cette exploitation ont eu des effets dévastateurs aux États-Unis et en Alberta;

CONSIDÉRANT QUE ces travaux soulèvent une inquiétude légitime chez les citoyens et les citoyennes, des communautés ainsi que des élus municipaux qui n’ont pas les pouvoirs d’arrêter ces travaux ou n’ont pas les ressources pour gérer les conséquences de tels travaux;

CONSIDÉRANT QUE le Bureau d'audiences publiques sur l’environnement a reçu un mandat qui se limite à proposer très rapidement un cadre de développement de la filière des gaz de schiste et que pendant ce temps les forages se poursuivent;

CONSIDÉRANT QUE le Québec est actuellement apte à entreprendre un virage vers l’exploitation des énergies durables qui contribuerait à la diminution des GES tout en contribuant à l’emploi et à la richesse collective dans une optique nationale ;

CONSIDÉRANT QU’il est fondamental de décider collectivement de l’exploitation de nos ressources et que l’importance de cet enjeu nécessite une large consultation publique visant entre autres à décider de notre avenir énergétique ;

Nous, citoyens québécois, demandons que le gouvernement provincial du Québec ordonne un moratoire complet sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.

9Août/12Off

Nos centrales pourraient-elles tenir jusqu’en 2025 ? Pas sûr !!

Paru sur : http://lesmoutonsenrages.fr

Le réacteur 3 de Doel et le 2 de Tihange, pourraient-ils être définitivement à l’arrêt pour cause de fissures ?

« De nombreuses anomalies » ont été découvertes sur le réacteur nº3 de la centrale nucléaire de Doel, indique l’Agence fédérale de contrôle nucléaire. L’AFCN n’exclut pas de ne pas le redémarrer.

Pour l’heure, une seule certitude : « de nombreuses anomalies » ont été découvertes dans la cuve du réacteur de Doel 3. L’Agence fédérale de contrôle nucléaire, prend les choses très au sérieux. Même si elle ignore s’il y a effectivement des fissures dans l’acier, ni de quelle ampleur elles sont. La découverte de fissures verticales serait une mauvaise nouvelle : elles résistent plus difficilement à des hautes pressions. Des fissures horizontales seraient moins préoccupantes, dit-on à l’AFCN. Une chose est sûre : avant de pouvoir remettre en route son engin, « Electrabel doit nous prouver que les anomalies ne posent pas un problème d’intégrité du réacteur, en cas de pression normale comme en cas de très hautes pressions apparaissant lors d’un accident ».

La conclusion se trouve dans un mail interne rédigé par le directeur général de l’Agence. Celui-ci indique qu’il ne peut pas être exclu de ne plus jamais redémarrer le réacteur nº3 de la centrale anversoise.

Soupçons sur le fabricant néerlandais

Le principal soupçon porte sur le fabricant des cercles en acier qui composent la cuve du réacteur. Il s’agit de la société néerlandaise Rotterdam Droogdok Maatschappij qui a livré l’installation au début des années 80. Cette société n’existe plus aujourd’hui. Problème dans le processus de production, problème inhérent à la production d’acier ? Toutes les hypothèses sont envisagées. Le hic, c’est que cette société a également livré l’acier qui constitue la cuve du réacteur de Tihange 2. « C’est une heureuse coïncidence, dit-on cependant à l’AFCN. Le réacteur doit précisément être mis à l’arrêt à partir de vendredi prochain pour une révision. Il va sans dire qu’un contrôle approfondi de la cuve s’impose ». Des contrôles qui pourraient s’étendre : la société néerlandaise aurait livré pas moins de 21 réacteurs dans le monde.

« Perte » de Doel 3 et de Tihange 2 ?

La suite ? Electrabel, l’exploitant de la centrale, effectue les mesures et les calculs. L’AFCN, sa filiale Bel V et des experts internationaux en contrôleront les résultats. Avec quelles conséquences ? « Ça peut être rassurant, mais ça peut être aussi très grave », indique la porte-parole de l’Agence, Karina De Beule. Mais en tout cas, Doel 3 ne redémarrera que lorsque la preuve de l’intégrité de la cuve – actuellement vidée de son combustible et de son eau – aura pu être apportée.

Dans le pire des cas, indique le mail interne, il y a donc un risque de « perdre » aussi bien Doel 3 que Tihange 2 pour la production d’électricité en Belgique.

Ce qui ne manquerait pas d’avoir des conséquences sur le calendrier de sortie du nucléaire. La centrale de Doel 3 et celle de Tihange 2 ne sont en effet pas les plus âgées des centrales. Ce ne sont pas celles que le gouvernement envisage de fermer dans l’immédiat.

8Août/12Off

Afterres2050 : Scénario d’utilisation des terres agricoles et forestières pour satisfaire les besoins en alimentation, en énergie, en matériaux et réduire les gaz à effet de serre

de Boris
Source : Solagro

Voir aussi

Dans l'attente du mémento méthodologique qui permettra de rentrer dans les entrailles d'Afterres2050 (publication programmée pour juin 2012), nous vous proposons ce document (version de septembre 2011), qui est la synthèse du "Premier" Afterres2050

Les principaux résultats peuvent se résumer ainsi :
Un mix 50 % agriculture biologique / 50 % agriculture intégrée (à ne pas confondre avec l'agriculture "Raisonnée") peut nourrir la France et quelques voisins en 2050 mais notre assiette et nos paysages sont vraiment différents,
La ration alimentaire contient plus de céréales, de fruits et légumes et beaucoup moins, de viande, de sucre et de lait.
Les sols ne sont jamais nus - notamment en hiver - et une parcelle délivre jusqu’à 6 « productions » - céréales,engrais verts, fruitiers, bois d’oeuvre, .. -, contre une aujourd’hui.
Les troupeaux ont fortement réduit leurs effectifs.
Ces « bouleversements » libèrent 5 à 8 millions d’ha susceptibles de satisfaire d’autres
besoins : production de biomasse pour l’énergie, la chimie verte ou les matériaux de
construction, …
Les émissions de gaz à effet de serre de la filière agricole et alimentaire ne sont toutefois
divisées que par 2 (et non par 4). Ce qui, dans une stratégie globale Facteur 4 peut conduire à :
déplacer certains curseurs de ce scénario déjà très ambitieux pour atteindre le facteur 4 (e qui nous semble somme toute assez difficile,...
sévériser la feuille de route énergie/climat d'autres secteurs d'activités : les transports, le bâtiment, ...
Le débat est en tous cas, ouvert.

p

4Août/12Off

R.A.S. – Nucléaire, rien à signaler

Réalisateur : Alain de Halleux
Producteurs : ARTE FRANCE, CRESCENDO FILMS

Des ouvriers du nucléaire sortent de l’ombre pour dresser un tableau inquiétant de leurs conditions de travail et de sécurité. Une enquête exemplaire.

On les appelle les "jumpers", ils sont chargés d’entrer dans le générateur de vapeur pour obturer les tuyaux qui le relient au réacteur nucléaire. Séjour maximum autorisé : de 90 à 120 secondes, sous peine de surdosage radioactif ! Ils font partie de la masse des ouvriers intérimaires et sous-payés, chargés de maintenance dans les centrales nucléaires (décontamineurs, mécaniciens, contrôleurs…). Des travailleurs de l’ombre qui, avec ce film, sortent pour la première fois du silence pour dresser un tableau inquiétant d’un des fleurons de l’industrie européenne. Depuis la libéralisation des marchés et la privatisation des groupes énergétiques, les conditions de travail semblent en effet se dégrader, au mépris de la santé des ouvriers et de la sécurité. Au nom de la rentabilité, EDF/GDF-Suez, Areva et les autres recourent de plus en plus à la sous-traitance, rognent sur les effectifs et la maintenance, font pression sur les employés…

Urgent à signaler
Malgré les efforts déployés pour alerter l’opinion (souvent sanctionnés par des licenciements), les autorités font la sourde oreille. Un malaise que dénoncent des ouvriers principalement belges et français, éclairé par des experts-chercheurs, une sociologue et un ancien président d’EDF, Marcel Boiteux… "Du risque 0, nous sommes passés au risque calculé", affirme un employé. Les "petits" incidents se sont multipliés, avec une centaine d’alertes de niveau 1 chaque année : en 2006, après un court-circuit, une centrale suédoise frôle la catastrophe à 7 minutes près ; en 2008, une fuite d’uranium contamine cent ouvriers à Tricastin. Contrôleurs priés d’ignorer les dysfonctionnements, employés cachant les incidents par peur des sanctions, grands groupes déresponsabilisés par l’externalisation des tâches : ce constat édifiant montre combien la sécurité collective est en jeu.

3Août/12Off

La caravane à vélo des indignés du Nucléaire

Un petit groupe de gens déterminés peut-il changer le cours des choses et cette folie Nucléaire qui un jour, nous conduira à la même catastrophe qui frappa nos amis japonais? Les caravaniers ne se posent pas la question et ils savent avoir raison. Le vent de l’histoire souffle en leur faveur. Qu’importe s’ils sont une infime minorité, ils sont les seuls à porter la vérité et la sagesse, cela suffit à leur donner la force de subir les moqueries de tous les autres, confits dans un confort factice, installés dans une logique mortifère, méprisant les générations futures au nom d’un désir égoïste de bien-être.

Ils vont prendre la route le dimanche 5 août de Plogoff, lieu symbolique pour l’espoir anti-nucléaire afin de sillonner les sites dédiés au Dieu Atome jusqu’à Fessenheim, probable sanctuaire de notre déraison atomique. Il se peut qu’ils ne soient qu’une poignée, le nombre ne préjuge pas de la pertinence de l’action. D’étape en étape, ils font le pari de l’effet boule de neige pour que croisse cette caravane. Il espère aussi que la vérité sur Fukushima éclate enfin au grand jour médiatique !

Ils sont porteurs d’objectifs simples, à l’aune de leur modeste et durable moyen de locomotion. Ils s’adressent à la conscience collective, à la raison de ceux qui veulent enfin ouvrir les yeux sur notre fuite en avant vers l’accident certain. Ils ne sont pas Cassandre, car au fond de leur cœur, ils ont la conviction qu’il n’est pas trop tard et qu’il est encore possible de mettre un terme à ce suicide collectif.

Ils souhaitent tout d’abord réveiller le souvenir des résistances victorieuses contre cette force monstrueuse et sournoise de l’énergie nucléaire. C’est ainsi que Plogoff, Erdeven, Le Pellerin-Le Carnet, Bourg d’Iré et Wyhl, lieux symboles du recul de l’atome devant la force d’une population concernée et lucide seront sur leur trajet.

Ils vont réclamer ce débat évoqué, ce débat nécessaire, ce débat indispensable qui doit être mené dans notre pays. La promesse d’un candidat n’engage jamais le président élu, c’est pourquoi les oreilles de Monsieur Hollande doivent siffler tout au long de ce trajet de la mémoire des catastrophes de Mayak, Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, et dans une mesure sans doute moindre de Winscale-Seaffield et Saint-Laurent-des-Eaux (1969 et 1980), pour que notre tour ne vienne pas dans cette sinistre liste.

Ils vont réclamer, du haut de leurs fiers coursiers métalliques, que l’on prenne grand soin de tous les personnels qui œuvrent à cette énergie si dangereuse. Intérimaires et salariés titulaires doivent être l’objet de tous nos dorlotements. Un jour ou l’autre, ils seront confrontés à la catastrophe inévitable et leur sacrifice alors sera la clef de notre survie momentanée.

Enfin, puisque l’étape ultime de cette traversée de la France d’Ouest en Est est Fessenheim, la caravane demandera la fermeture prochaine et sans nouveaux reports de cette trop vieille centrale à bout de souffle et en grand danger. La sagesse imposerait ce que l’appétit financier ne peut accepter. Quelle logique l’emportera sur l’autre ? Celle de la vie ou bien celle de l’argent ?

Pour participer à ce mouvement pacifique et vital, il suffit de vous joindre aux cyclistes de la vie, les caravaniers des indignés du Nucléaire. Une étape, un accueil sur la route, un simple signe de la main seront autant de gestes symboliques qui diront à nos élus que le mensonge d’état ne peut continuer plus longtemps. L’énergie nucléaire n’est pas une énergie comme les autres, elle est porteuse de risques disproportionnés et elle enferme la France dans une logique industrielle et énergétique qui n’est plus celle de tous nos voisins.

Vous trouverez ici les différentes étapes de cette caravane qui se déroulera dans la bonne humeur. Des animations, des débats, des artistes animeront les étapes auxquelles vous êtes tous invités à participer. Le Nucléaire n’est pas l’affaire de techniciens aux ordres du pouvoir de l’argent et du mensonge. Puisque vos vies sont menacées, votre avis doit être écouté.

Caravanement vôtre.

 

Caravane à vélo de Plogoff à Fessenheim
des indignés de plus en plus inquiets du nucléaire

DIMANCHE 5 AOUT : départ de Plogoff après un pique-nique festif sur le site de Feunteun Aod, sur lequel grâce à un combat acharné mené de 1978 à 1981 n’erre plus désormais que le souvenir fantomatique d’une centrale nucléaire. Arrivée à la ferme de Gorré à Plouhinec.

lundi 6 aout : arrivée à Sainte Anne La Palud

mardi 7 aout : arrivée à la maison du cidre d’Argol, après commémoration au Fret à 17 h des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 aout 1945

mercredi 8 aout : arrivée à la centrale de Brennilis

jeudi 9 aout : arrivée à Carhaix

vendredi 10 aout : arrivée à Meslan et visite des sites des anciennes mines d’extraction d’uranium

samedi 11 aout : arrivée à ERDEVEN, lieu d’une opposition victorieuse à l’implantation d’une centrale nucléaire en 1975

DIMANCHE 12 AOUT : arrivée à Muzillac

lundi 13 aout : arrivée à Guérande, après passage sur le site des anciennes mines d’extraction d’uranium

mardi 14 aout : arrivée au CARNET, lieu d’une opposition victorieuse à l’implantation d’une centrale nucléaire (1982-1997)

mercredi 15 aout : arrivée au PELLERIN, lieu d’une opposition victorieuse à l’implantation d’une centrale nucléaire (1976-1981)

jeudi 16 aout : arrivée à Mauves-sur-Loire

vendredi 17 aout : arrivée à Ingrandes

samedi 18 aout : arrivée à Champteussé-sur-Baconne,installation de stockage de déchets dangereux (de Saint-Laurent-des-Eaux, de Chinon)

DIMANCHE 19 AOUT : arrivée à La Daguenière

lundi 20 aout : arrivée à la centrale d’AVOINE

mardi 21 aout : arrivée à Tours

mercredi 22 aout : arrivée à Chaumont-sur-Loire

jeudi 23 aout : arrivée à la centrale de SAINT LAURENT DES EAUX

vendredi 24 aout : arrivée à Orléans

samedi 25 aout : arrivée à la centrale de DAMPIERRE EN BURLY

DIMANCHE 26 AOUT : arrivée à la centrale de BELLEVILLE

lundi 27 aout : arrivée à Entrains-sur-Nohain

mardi 28 aout : arrivée à Vézelay

mercredi 29 aout : arrivée à Semur-en-Auxois

jeudi 30 aout : arrivée à Darcey

vendredi 31 aout : arrivée à Moloy (Valduc,
 CEA : centre nucléaire pour la production d’armements)

samedi 1er septembre : arrivée à Dijon

DIMANCHE 2 SEPTEMBRE : arrivée à Pesmes, après passage à Pontailler-sur-Saône (déchets, stockage. Installation de stockage de déchets dangereux ayant reçu des boues de décantation de très faible activité provenant du Centre d’Etudes de VALDUC)

lundi 3 septembre : arrivée à Besançon

mardi 4 septembre : arrivée à Baume-les-Dames

mercredi 5 septembre : arrivée à L’Isles-sur-le Doubs

jeudi 6 septembre : arrivée à Montbéliard

vendredi 7 septembre : arrivée à Mulhouse

SAMEDI 8 SEPTEMBRE : arrivée à la centrale de FESSENHEIM

et DIMANCHE 9 SEPTEMBRE :

festivités puis ballade à WYHL en Allemagne. En 1975, occupation du chantier de la centrale nucléaire par 25 000 militants pendant 8 mois : de Kaisergaust (Suisse) à Gerstheim (Bas-Rhin), 12 projets de réacteurs sur le Rhin sont abandonnés.

Source: http://cestnabum.blogs.nouvelobs.com/

2Août/12Off

« Blind »: si le nucléaire nous était conté

Un jeune réalisateur japonais vient de signer "Blind" un court-métrage d'anticipation dans un Japon post-nucléaire. Un film d'actualité qui fait froid dans le dos...

Les Japonais ont des têtes d'insectes dans le court-métrage de Yukihiro Shoda, jeune réalisateur japonais. Dans son monde futuriste, il les imagine portant des masques, et pourquoi pas des masques Gucci tant qu'on y est puisque désormais il constitue la norme. Dans Blind, ce sont donc les ravages de la catastrophe de Fukushima et, plus généralement, du nucléaire qui nous sont contés.

31Juil/12Off

Montebourg et PSA: totalement à côté de la plaque!

Publié sur :  http://www.superno.com/blog/

Ceux qui suivent ce blog depuis ses débuts peuvent en témoigner: si j’ai pu une fois ou l’autre émettre des pronostics hasardeux, il en est un pour lequel je n’ai jamais changé d’avis (un exemple ici), et qui se précise hélas avec une particulière acuité: la disparition totale de toute industrie automobile en France en l’espace de quelques décennies.

Montebourg, qui avait fait sa campagne des primaires “socialistes” sur le thème de la “démondialisation”, est ici en plein dans son sujet. On le voit à l’œuvre, le baratineur. C’est au pied du mur qu’on voit le (franc) maçon. Sauf que je n’ai jamais vu un maçon monter un mur en étant enserré dans un carcan…

Or les institutions européennes, la “concurrence libre et non faussée”, les diktats de l’OMC qui exigent la levée de toute entrave au libéralisme triomphant, sont autant de carcans auxquels nos politiciens se sont eux-mêmes attachés.

On a vite compris que l’impuissance des politiques face à l’économie était toujours la même que du temps de Jospin, mais qu’on ne peut plus l’avouer. Montebourg est employé en tant que bouffon, gesticulateur, et manœuvrier dilatoire. Même s’il a posé de bonnes questions (pourquoi les actionnaires se sont-ils goinfrés de dividendes en 2011, pourquoi Peugeot a-t-il dilapidé des fortunes pour racheter ses propres actions ? La première réponse est évidente, la seconde relève de la même logique : soutenir un cours de bourse vacillant pour préserver les actionnaires au préjudice de la cagnotte de l’entreprise…) il a surtout occupé le terrain et brassé du vent.

Résultat des courses : rien ! Des rodomontades et du pipeau, comme la désormais célèbre “absence de licenciements secs” (la vaseline est fournie). Il n’y a qu’à aller voir ce que sont devenus les licenciés lors des plus célèbres “plans sociaux” de la dernière décennie pour comprendre l’escroquerie…

La fermeture de l’usine d’Aulnay et les 8000 licenciements (chiffre à multiplier par 2 ou 3 en comptant les sous-traitants), sont la conséquence inévitable d’une logique libérale froide et implacable : fournir toujours plus de richesses aux actionnaires (la famille Peugeot, pour un quart), quelles qu’en soient les conséquences. Elle était décidée depuis longtemps, comme l’avait montré un document intercepté par la CGT il y a deux ans déjà, document qui prévoyait même cyniquement d’attendre la fin des élections pour le dévoiler. À ce sujet, il est apparu clairement que les politicards de l’UMP ont bien demandé à leurs amis industriels de différer leurs annonces, et qu’en prétendant le contraire ils ont menti effrontément, ce qui n’étonnera personne. Le gouvernement UMP, qui connaissait donc ce plan, n’a en outre strictement rien fait pour l’éviter : normal, il adhérait totalement. L’UMP a toujours été une succursale du MEDEF, rien de plus logique.

Le marché automobile, notamment occidental, étant saturé, et la concurrence plus rude, il n’est plus possible de gagner plus d’argent en vendant plus de bagnoles.

Comme la croissance perpétuelle des dividendes versés aux actionnaires est un dogme non négociable, il faut trouver autre chose.

Alors on fait baisser le prix de revient d’une bagnole.

Je me souviens, c’était il y a une quinzaine d’années, lorsque je travaillais encore pour une PME sous-traitante de l’automobile, et dont PSA était le principal client. Début janvier, notre commercial recevait les bons vœux d’un acheteur de PSA, assortis d’une exigence de baisse de 6% de nos tarifs. Faute de quoi, hé hé, ben désolé, mais nous ne pourrons pas poursuivre notre fructueuse collaboration, vous allez crever, et on trouvera bien un autre pigeon…

Et puis il y a bien sûr la variable d’ajustement principale : la main d’œuvre. Que l’on a d’abord remplacée massivement par des machines. Avant que l’actionnaire, qui est un malin, se rende compte qu’il pouvait fort bien faire fabriquer ses bagnoles à vil prix par des esclaves dans des pays à bas salaire, comme l’Europe de l’est (opportunément ouverte) ou le Maghreb… Des bouseux qui n’ont pas la culture de la grève, de la revendication permanente, qui ne viennent pas te faire chier toutes les 5 minutes avec des trucs archaïques qui plombent la compétitivité, comme le SMIC, le code du travail ou les RTT, et qui ne réclameront pas de retraite.

La 208 fabriquée en Slovaquie revient à 700 euros de moins que la même fabriquée en France. J’adore ce raisonnement. Au XIXe siècle, le coton récolté dans les champs de Louisiane avait aussi un prix de revient très satisfaisant…

D’ailleurs, les téléconomistes ultralibéraux se déchaînent, appuyés par le PDG lui-même: “La France a un problème de compétitivité®”

Depuis les années 1980 (les joyeuses années Thatcher-Reagan), l’orchestre des ultralibéraux, avec pour chef le patron du MEDEF (Gattaz, Périgot, Gandois, Seillière, puis Parisot), avec pour solistes l’ensemble des éditorialistes et téléconomistes, et pour choristes la majorité des “journalistes” de base n’a plus que cette antienne : “il faut baisser les charges des zentreprises pour créer des zemplois”. Ce qui fut fait à de multiples occasions.

Le résultat, on le connaît : malgré le trucage des chiffres, jamais le chômage n’a été aussi élevé. D’ailleurs, j’aimerais bien qu’on me cite une mesure, une seule, parmi ces cadeaux faits au patronat, qui aurait “créé des zemplois”. Allez-y, même pas peur.

Par contre, les dégâts collatéraux sont bien avérés, comme la dette publique, le financement de la sécu, des retraites, des hôpitaux et des Services Publics.

Le patron de Peugeot, Philippe Varin, technocrate qui ne connaît rien aux bagnoles, a été recruté pour faire baisser les coûts. Les licenciements et les fermetures d’usines étaient dans son contrat. C’est le genre de mec qui gagne des millions (3,3 millions d’euros en 2010, et 1,3 million en 2011) et qui prétend expliquer à ses ouvriers qu’ils coûtent trop cher.

Après avoir annoncé les 8000 licenciements, il s’est répandu dès le lendemain dans la presse en bramant comme un vulgaire Copé “la compétitivité, le coût du travail”. On aurait dit un terroriste qui revendiquait son attentat et faisait du chantage en prenant la foule à témoin : “tu baisses les charges ou j’en licencie d’autres”.

D’ailleurs il continue, puisqu’il menace désormais de fermer l’usine “SevelNord” (une joint venture avec Fiat), près de Valenciennes, qui fabriquait naguère les gros monospaces 807, C8, Fiat Ulysse et Lancia Phédra (ce sont les mêmes bagnoles). Dans un cynisme total , il réclame carrément 42 millions d’euros d’aides publiques pour compenser une prétendue différence de compétitivité avec l’Espagne. Va-t-on négocier avec ce terroriste, ou le mettre à sa juste place, en prison ?

Ce raisonnement patrono-actionnarial simpliste se heurte tout simplement à la vérité : le salarié de l’automobile en Allemagne coûte plus cher à son patron que son homologue Français. D’ailleurs la fermeture d’usines n’est pas une particularité française : Opel va aussi fermer une usine en Allemagne (à Bochum), et en Angleterre, après en avoir fermé en Belgique. Auf wiedersehen Europa, il est plus rentable de fabriquer en Corée du Sud (et de baptiser sans honte ses bagnoles “Chevrolet”).

Quant à la marque italienne Fiat, qui fabrique déjà la Cinquecento en… Pologne, elle pourrait bien carrément fermer 3 de ses 4 usines italiennes. La gangrène de la cupidité est généralisée.

Je crois que cette hécatombe se passe de commentaires. Il y en a néanmoins, et des plus cons :

“Peugeot est obligé de licencier, car contrairement à Renault, il n’a pas délocalisé assez vite…” C’est très subtil, un téléconomiste. Ça s’adresse à la plèbe, mais ça se place toujours du côté de l’actionnaire…

Ou encore “pourtant, la stratégie de montée en gamme est très bonne”. Ah ouais, c’est sûr, on voit bien le résultat… Et puis si je peux me permettre un commentaire de travailleur luxembourgeois, aux premières loges pour apprécier les modes automobiles : ici, le consommateur de voiture haut de gamme (et ils sont nombreux) vit toujours comme une punition l’attribution d’une voiture française, dont l’image “bas de gamme” persiste, sans parler de la part de rêve (primordiale sur ce genre de produit) totalement inexistante. Si à 30 ans tu n’as pas une Audi ou une BMW, mais une Peugeot, tu as raté ta vie.

La seule voiture haut de gamme fabriquée en France et qui ait la cote parmi les amateurs est la… Bugatti Veyron. Question montée en gamme, on peut difficilement faire mieux. Un prix de base de un million d’euros qui monte facilement à 2 millions, plus de 1000 chevaux, plus de 400 km/h, 16 cylindres, près de 600g/km de CO2 en roulant doucement, et une consommation supérieure à 100 litres aux 100 à pleine charge. Un OVNI, le comble du grotesquissime, de l’anachronissime et de tous les superlatifs qui vont avec. Le truc qui distingue d’un vulgaire possesseur de Ferrari (la révision la plus chère chez Ferrai, c’est 2800 dollars. Pour la Bugatti, il faut compter plus de 20000…)

Une bagnole bien dans l’air du temps, tout de même. Car au fur et à mesure que les pauvres s’appauvrissent, que les “classes moyennes” glissent vers le bas, le système crée de plus en plus de “super-riches”, des scandales ambulants, profitant de l’impuissance des États et des systèmes fiscaux devant l’économie mondialisée et la fraude fiscale, et dont les frasques alimentent les gazettes (ce qui, comble de la perversion, fascine d’ailleurs bon nombre de pauvres…).

Parmi les propriétaires de Bugatti Veyron (du moins ceux qui n’ont pas honte de l’avouer), on trouve bien sûr des dignitaires des émirats, des dictateurs (tiens, le fils Obiang, celui qui avait déjà un immeuble de 5000 mètres carrés avenue Foch, ou alors celui du Turménistan (!)), des footballeurs vulgaires (Beckam, Ronaldo, Eto’o… Je suppose que la dernière recrue du PSG, dont le salaire indécent permettrait de payer 1000 smicards parmi les 8000 licenciés de PSA, en a déjà commandé une…), des acteurs dans la même veine (Tom Cruise), des oligarques russes, des banksters, des grands patrons… Un anonyme en aurait commandé “6 ou 7”… Le seul Français déclaré de la clique confesse la “profession” de “marchand de biens”. En clair, il achète des immeubles pour les revendre plus cher… Un parasite, doublé d’un nuisible, qui contribue à la spéculation et à la hausse des prix de l’immobilier, l’un des principaux problèmes des pauvres aujourd’hui…

Je m’égare ? Pas tant que ça. Ce mode de fonctionnement, c’est l’avenir. Au prolo, des pots de yaourts (ou des faux 4×4 qui font “riche parmi les pauvres”) fabriqués en Roumanie, en Turquie, au Maghreb, et bientôt en Chine et en Inde. Aux riches les voitures de luxe, qui dégagent de grosses marges, et pour lesquels les salaires monstrueux (plus de 1000 euros par mois, vous vous rendez compte ?) des ouvriers européens sont moins problématiques. Certes les usines ferment, mais patrons et actionnaires s’en foutent, tant que les bénéfices et les dividendes augmentent. Il a fallu de longues années pour que les Français, traditionnellement attachés à leurs marques nationales (ce qui autorisait PSA et Renault à vendre leurs saletés à un prix délirant en France) commencent à comprendre qu’il y avait mieux ailleurs. Et cette bouffonnerie de “prime à la casse” a permis le déferlement de machines venant des pays de l’Est, et l’implantation de marques “Low Cost” comme Dacia, qui fait désormais un malheur dans les campagnes. Tout comme les coréennes Hyundai ou Kia, inconnues jusqu’il y a peu en France, et qui pullulent désormais. Sans parler des faux nez, comme “Chevrolet” qui tente de réenchanter le rêve américain en déguisant des véhicules coréens naguère baptisés “Daewoo”. Des ventes que PSA ne reverra jamais.
Hollande, Ayrault, et Montebourg vont se planter car en bon “socialistes” libéraux et productivistes, ils font une erreur dramatique de diagnostic : pour eux, la solution passe par “plus” de production, “plus” de bagnoles, plus grosses, plus chères.

Que vont-ils donc faire ? Ils l’ont dit : subventionner ! Faire payer les bagnoles de quelques-uns à tous les contribuables… Oh, bien sûr la leçon de la “prime à la casse” semble avoir été comprise. Nous avions alors payé pour que certains importent des pots de yaourt à mazout d’Europe de l’Est… Tout ça pour que toute la filière replonge dès la sortie du dispositif.

Cette fois, promis, ils vont subventionner les véhicules “propres”, hybrides ou électriques. Ils n’ont donc pas tout compris, puisqu’il y aura, de la même manière que la “prime à la casse” une déprime à l’arrêt de la prime…

Où je ne comprends pas, c’est quand Montebourg affirme, avec l’aplomb qui le caractérise, que les constructeurs français sont en pointe sur ce secteur ! C’est au choix de l’incompétence, de l’ignorance, ou un gros mensonge.

PSA vient à peine de commencer au compte-gouttes la commercialisation de ses hybrides. Alors que Toyota en fabrique depuis 15 ans et en a déjà vendu 4 millions. Elles ne sont certes pas très agréables à conduire hors ville, elles ne consomment pas vraiment moins que les diesels de même gabarit, mais au moins elles ne sont pas vraiment plus chères que des voitures ordinaires, elles sont particulièrement fiables, et on peut être coincé derrière sans risquer l’asphyxie et le cancer du poumon.

L’hybride de PSA est totalement à côté de la plaque. Hors de prix (plus de 40000 euros), beaucoup trop puissant (200 chevaux), il est évidemment diesel, et donc officiellement cancérigène. Vu les retards de sa mise au point, il est à prévoir qu’il donne beaucoup de travail aux garagistes.

Vu le prix, personne ou presque n’en achète (sauf Hollande et Moscovici…). Il s’en est vendu quelques centaines le mois dernier… C’est simple, les hybrides, c’est 2% de la production de PSA ! Et ce ne sont pas 2000 euros de ristourne supplémentaire qui vont changer la donne. Cerise sur le gâteau, d’autres hybrides diesel arrivent, notamment chez Volvo (un engin à 60000 euros (sic) qui permettra de faire 50 km en mode électrique), dont les clients cossus sont plus habitués que chez Peugeot à payer une fortune pour une bagnole.

L’hybride PSA ? Un véhicule idiot, qui n’a rien compris à l’évolution inéluctable du marché vers des véhicules plus petits, moins rapides et moins polluants.

En fait, si on veut une hybride fabriquée en France, il faut acheter une… Toyota. La Yaris est certes vendue trop cher (près de 20000 euros), elle a les mêmes petits défauts que les Prius et Auris (et je les connais parfaitement bien pour les subir au quotidien), mais au moins elle va dans le sens de l’histoire, celui du “downsizing”.

Le comble, c’est qu’on va considérer comme “propres” les hybrides diesel Peugeot, pourtant officiellement déclarés cancérigènes, alors que si on veut éviter un mauvais remake du tabac ou de l’amiante, il faudrait sans tarder interdire les véhicules diesel, au moins dans les agglomérations. On parle de 42000 morts par an, soit plus de 10 fois plus que dans les accidents de la route (qui justifient pourtant des radars tous les km)… Rien que ça… Et donc, en bonne logique, après l’impayable Dominique Voynet, qui avait collé des “pastilles vertes” sur des bagnoles qui crachent en permanence un nuage noir derrière eux, on continue à subventionner ces saletés. Politique, c’est vraiment un métier…

Et faire cadeau de 4000 euros à des bourgeois pas (encore) touchés par la “crise” et capables de claquer 40000 euros dans une bagnole, c’est à peu près aussi pertinent sur le principe que le bouclier fiscal… De toute façon ils n’en profiteront pas, car à ce prix, ils préféreront continuer à acheter des Audi et BMW, socialement plus valorisantes, et qu’ils revendront bien plus cher…

Pour subventionner les voitures électriques, l’État (en faillite) ajoutera 7000 euros (au lieu de 5000) à la dette. C’est du délire total. D’autant que pour revenir à PSA, les voitures électriques vendues sous sa marque sont en fait des Mitsubishi fabriquées au Japon et hâtivement déguisées. Et qu’elles se vendent… par dizaines tous les mois.

Ah oui, mais il y a Renault, le roi du véhicule électrique. Pas de bol, c’est justement aujourd’hui que Renault annonce le report (un de plus) de la commercialisation de la “Zoé”. Pourtant, c’est le véhicule du genre le plus prometteur. Renault a eu une idée de génie : la vendre sans batterie, ce qui diminue le prix de l’engin de moitié, pour le mettre au niveau d’une clio, à laquelle elle ressemble d’ailleurs beaucoup (à part son poids de 1400kg…).
Le problème, c’est qu’il faut ensuite louer les batteries, 79 euros par mois pour 12500 km/an. C’est-à-dire le même prix que le gasoil d’une Clio pour un kilométrage équivalent. Auquel il faut évidemment ajouter le prix de l’électricité, environ 30 euros… Inutile de réfléchir beaucoup pour comprendre que du strict point de vue financier, l’électrique ne sera pas rentable…

Malgré une autonomie lamentable (à peine plus de 100km en hiver) la Zoé a quelques arguments, et notamment le label “Made In France”, car elle sera fabriquée dans l’usine Renault de Flins. Mais il y a ce que Montebourg tait… D’abord, comment peut-on considérer comme écologique un véhicule doté d’une batterie au lithium de 280 kg ? Oui oui, vous avez bien lu, 280 kg !!! (10 fois celle d’une Yaris hybride…). De surcroît cette batterie est de marque LG, fabriquée en… Corée.

Quant au moteur, Renault, bien sûr ? Ah, non, encore raté. Il est Allemand, fabriqué par Continental, le marchand de pneus. Continental, bien connu pour sa contribution à l’emploi français. Demandez à Xavier Mathieu… À l’avenir le moteur et les batteries de la Zoé devraient être fabriqués en France. Enfin, peut-être… (Si les ouvriers français acceptent de baisser leurs salaires au niveau des chinois…). En attendant, Continental fabrique ses moteurs en… Pologne !

Et les autres électriques de Renault ? Le jouet pour bobos “Twizzy” est fabriqué en Espagne, et l’ultraconfidentielle “Fluence”… en Turquie.

J’ai déjà expliqué ici ou là que les voitures électriques étaient loin de représenter l’avenir que certains neuneus lui prédisent, qui ne comprennent même pas que ce n’est pas parce qu’on ne va pas à la pompe qu’il ne faut pas produire l’électricité quelque part, et qu’il sera impossible de produire le surplus nécessaire à l’électrification totale du parc. Sauf à relancer à marche forcée un coûteux et suicidaire programme nucléaire… Quelqu’un a-t-il pris la peine d’évaluer le bilan “écologique” d’une voiture électrique ?

Pourtant, tout le monde semble persuadé. Du moins en théorie, car en pratique personne n’achète de voitures électriques. Les ventes sont confidentielles. Et ce sont les collectivités qui font l’essentiel des ventes. La plus vendue est la “blue car” de Bolloré, dans le cadre du programme autolib…

Trop chères, autonomie insuffisante, et aucune image (la pub privilégie toujours les 4×4 ou les allemandes qui font broum broum), pas d’infrastructures de recharge : pour l’instant c’est un flop total.

En France, il se vend environ 180 000 voitures neuves par mois. Quelques centaines d’électriques (dont quelques dizaines de fausses Peugeot-Citroën), et 2000 hybrides, principalement Toyota. La Yaris a pris la tête du classement en juin avec 558 unités. Dans le même temps, il se vendait environ 4000 Dacia Duster, ces “4×4 du pauvre” fabriqués en Roumanie. Montebourg a du boulot pour inverser la tendance….

Si on remonte ce long billet jusqu’au début, on se rappelle que le déclencheur de l’opération est le plan antisocial de PSA. En quoi les salariés qui vont se faire virer sont-ils concernés par le “plan Montebourg” ? J’ai beau regarder, je ne vois pas… Dans l’immédiat, seuls les ouvriers de Toyota Valenciennes vont peut-être faire des heures sup…

De toute façon, le deuxième étage de la fusée est déjà connu. Montebourg ne s’en vantera évidemment pas, mais les socialistes, et notamment leur idéologue DSKolâtre Moscovici, sont déjà contaminés par la propagande patronale, abondamment relayée par l’UMP et par la presse y compris “de gauche” : “il faut améliorer la compétitivit鮓…

Je l’ai déjà dit, c’est con comme la lune : améliorer la compétitivité, c’est d’une manière ou d’une autre baisser les salaires. Il est assez cocasse d’entendre le perroquet d’élevage de service, en l’occurrence Valérie Pécresse, broder sur ce sujet hier soir à la radio… Surtout quand on sait que son mari gagne plus d’un millions d’euros par an. C’est sûr que si le patron de Monsieur Pécresse ne lui octroyait qu’un salaire d’électeur moyen, la compétitivité de sa boîte en serait sérieusement améliorée…

À la prochaine occasion, les “socialistes” vont donc supprimer encore des cotisations patronales, et les transférer vers la CSG. La CSG, c’est “moins pire” que la TVA, puisque l’argent du capital y contribue aussi.

Mais on peut prendre le problème par tous les bouts, on en reviendra toujours à la triste réalité : cela consiste d’abord à faire payer aux particuliers ce que payait l’entreprise. Un vrai casus belli, qui ne semble guère émouvoir quiconque, entre Tour de France et Jeux Olympiques… La CSG frappe les salaires, les allocations chômage, les retraites… Traduit en bon français, les futurs chômeurs de chez Peugeot vont toucher moins d’allocations pour préserver la fortune des actionnaires de leur ex-employeur…

En fait, tous les protagonistes de cette affaire sont victimes de la croissancite aigüe. Un maladie grave, très difficile à soigner, qui provoque une altération majeure du jugement et un voile noir qui empêche toute vision d’avenir pertinente. Qu’ils s’appellent Sarkozy ou Hollande, Bertrand ou Montebourg, tous adoptent un mode de fonctionnement primitif et obsolète qui consiste à penser que l’on va produire indéfiniment toujours plus de voitures. Ils pensent sans doute qu’on en aura un jour douze par personne, et qu’on en changera tous les trois mois pour une plus grosse et plus chère.

Pire, ils pensent que c’est très bien, et que c’est donc le but que nous devons poursuivre.

Comme tous les drogués, ou autres adeptes de religions et de sectes, ils sont inaccessibles à tout argument rationnel. Par exemple, même un enfant de six ans normalement dégourdi comprend que s’il faut baisser toujours plus son salaire pour être compétitif, on ne peut pas acheter de plus en plus de voitures, voitures que de toute façon on ne pourra bientôt plus produire, puisqu’en 200 ans, on a presque épuisé toutes les ressources nécessaires, pétrole et métaux produits par la terre en 4 milliards d’années.

Le même enfant comprend aussi que l’électricité n’est qu’un leurre, et qu’on ne pourra pas produire par milliards des batteries de plusieurs centaines de kilos, bourrées de métaux plus ou moins rares. Il sait enfin que sans pétrole, sans gaz et même sans uranium on ne pourra plus produire autant d’électricité qu’aujourd’hui, alors qu’il en faudrait au contraire beaucoup plus pour charger des batteries voraces.

Mais non, nos drogués ne comprennent rien. Ils restent dans leur schéma inextricable et obsolète : travailler plus pour gagner plus pour consommer plus.

Le XXe siècle a été celui du toujours plus, le XXIe sera, qu’on le veuille ou non, celui du moins. Alors autant s’en accommoder et commencer à lire les théoricien de la décroissance et leurs réflexions sur l’art de vivre.

Les faits sont têtus, et toutes les politiques croissancistes du monde n’y pourront rien. Dans ce contexte, il serait plus raisonnable de faire le juste diagnostic concernant l’industrie automobile européenne : elle est foutue. Le même raisonnement s’applique au transport aérien, au moment où Air France annonce aussi des milliers de licenciements. Inutile de faire comme pour la sidérurgie, de dépenser des centaines de milliards pour qu’au bout du compte les usines ferment quand même et des régions entières restent sinistrées.

Il vaudrait mieux se demander quels sont les secteurs d’avenir. On peut en citer quelques-uns : les transports en commun, l’isolation des logements, les énergies renouvelables, l’agriculture bio… De quoi recaser une bonne partie des salariés de l’automobile, non ? Pourtant, rien vu de tout ça dans le “plan Montebourg”. Quoi qu’il en soit, l’avenir est de toute évidence au “travailler moins, gagner moins, mais vivre mieux”.

 

30Juil/12Off

Survivre au Progrès

Épuisement des ressources naturelles, surpopulation, désertification, désastres écologiques et économiques, systèmes politiques à bout de souffle, appauvrissement des classes moyennes et populaires… : l’accumulation des crises annonce-t-elle, comme l’affirme l’essayiste et écrivain canadien Ronald Wright, auteur du best-seller Brève histoire du progrès (Éditions Hurtubise, 2006), l’anéantissement de notre civilisation ? Est-il urgent de renoncer, comme il le préconise, à « l’illusion du progrès » qui s’est imposée à toutes les sociétés depuis les débuts de la révolution industrielle, avec ses espoirs de croissance et d’avancées technologiques illimitées ?
Tel est le fil conducteur de cette conversation avec de grands esprits de notre temps, illustrée par des images tournées sur plusieurs continents (Canada, États-Unis, Brésil, Moyen-Orient, Chine). Comme Ronald Wright, la primatologue Jane Goodall, l’écrivaine Margaret Atwood, le généticien David Suzuki, et bien d’autres chercheurs, penseurs et militants, dont quelques « repentis » du système financier, estiment que la course au profit et la loi du court terme, en détruisant l’environnement et les liens sociaux, conduisent l’humanité à sa perte. Leurs propos, aussi limpides que convaincants, replacent notre crise écologique et économique dans le temps long de l’évolution humaine. Les questions du progrès, de la dette, du partage des richesses et de l’épuisement des ressources sont ainsi radicalement mises en perspective.

 

Présenté au dernier Festival international de films de Toronto, ce documentaire cinématographique, inspiré du best-seller A Short History of Progress de Ronald Wright, pose un diagnostic subversif sur le progrès de l’humanité et les pièges qu’il apporte. Le réalisateur Mathieu Roy et co-réalisateur Harold Crooks, par le biais de scènes mémorables et le regard lucide de grandes personnalités tels que David Suzuki, Jane Goodall, Margaret Atwood et Stephen Hawking, sondent la nature fondamentale et dérangeante de ce qui est qualifié de progrès.

Produit par Daniel Louis et Denise Robert, producteurs exécutifs Martin Scorsese, Mark Achbar, et Betsy Carson, coproduit avec l’Office national du film, productrice exécutive ONF Silva Basmajian, producteur ONF Gerry Flahive, et producteur associé François Girard, avec la musique de Michael Ramsey et Patrick Watson, SURVIVRE AU PROGRÈS (SURVIVING PROGRESS) est distribué par Alliance Vivafilm, et prendra l’affiche à Montréal et Québec le 4 novembre prochain.

http://survivingprogress.com/?lang=fr

http://jaiundoute.com/dossiers/06/2012/survivre-au-progres/

 

 

11Juil/12Off

Conférence et rapport sur les subventions aux énergies fossiles

Yves Cochet, député européen, a présenté un rapport sur les subventions aux énergies fossiles dans les pays de l’OCDE le 5 juin au Parlement européen loors d’une conférence.

Ce document est une contribution au débat à la veille des grandes échéances internationales qui auront lieu ce mois-ci : le prochain G20 à Mexico et le prochain Sommet de la Terre au Brésil (Rio+20).

Ce rapport met en évidence les importantes économies qui pourraient être réalisées par une réforme des subventions aux énergies fossiles dans 24 pays de l’OCDE.

Les gouvernements ont du mal à honorer leurs promesses de mobiliser 100 milliards par an d’ici à 2020 pour financer l’adaptation au changement climatique – un engagement pris au Sommet de Copenhague en 2009. Des études récentes montrent que près de 750 milliards d’euros de fonds publics sont dépensés chaque année pour soutenir la production et la consommation d’énergies fossiles au niveau mondial.

Les gouvernements pourraient économiser des milliards d’euros en réformant les subventions aux énergies fossiles.

Réformer les subventions aux énergies fossiles conduirait à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre tout en réalisant des économies qui pourraient être investies dans un avenir énergétique propre et sûr, dans les emplois verts ainsi que d’autres biens publics.

http://www.yvescochet.net/wordpress/?p=640

9Juil/12Off

Pierre Cunéo, dir’cab de Delphine Batho (et grand ami de l’oligarchie)

Publié le 25 juin 2012 sur http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1334

Le terrain est glissant, et je vais donc tenter de bien me tenir aux murs. Comme vous savez sans doute, Madame Nicole Bricq a été remplacée au ministère de l’Écologie par madame Delphine Batho, parachutée par Ségolène Royal dans sa propre circonscription législative des Deux-Sèvres, en 2007. Madame Royal avait en effet décidé de ne pas se représenter, et Delphine Batho devint alors députée. Avant d’être, ce printemps, sous-ministre de la Justice, puis ministre de l’Écologie, à la place donc de madame Bricq.

Une simple rumeur, il est vrai insistante, car elle est entre autres colportée par Europe-Écologie-Les Verts, prétend que madame Bricq aurait été virée pour cause de Shell. Elle aurait contrarié les intérêts de la transnationale en suspendant l’autorisation de forages pétroliers au large de la Guyane. Je ne dispose d’aucune information exclusive, mais ceux qui croient cette histoire non plus. En attendant mieux, je n’y crois guère. Madame Bricq grande écologiste, je n’y crois pas du tout. Je parierai que la vérité se trouve ailleurs. Ce qui ne veut certes pas dire que l’industrie du pétrole n’a pas joué un rôle dans cet embrouillamini.

Passons au sujet du jour. Madame Batho, bien que jeune - elle est née en 1973 -, est une redoutable politicienne. Ce qui est d’ailleurs son droit. Si je m’autorise ce qualificatif de « redoutable », c’est parce qu’elle vient d’une marmite dont le maître-queux s’appelle Julien Dray. Elle a été, à l’âge de 17 ans, présidente de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), puis responsable de SOS-Racisme, deux associations créées en fait par Dray pour le compte de son si cher François Mitterrand. Je sais assez de choses sur les mœurs de ces structures pour être assuré que madame Batho connaît la chanson. Beaucoup de chansons même.

Et voilà que j’apprends qu’elle vient de choisir Pierre Cunéo  comme directeur de cabinet. Inutile de vous dire que je n’ai jamais rencontré cette personne, mais cela n’empêche pas d’en dire quelques mots. Né en janvier 1975, il a donc 37 ans, et comme il a fait l’ENA et Sciences Po, comme il est Inspecteur des Finances, on se l’arrache. J’ai entendu dire qu’il avait reçu des propositions venant de différents cabinets ministériels. Il a choisi l’Écologie. Ma foi. Après avoir travaillé pour l’Insee, puis le ministère de la Défense, il embauche à la SNCF en 2008, au poste de directeur de la Stratégie ferroviaire et de la Régulation. La suite est à la hauteur : directeur de cabinet du patron de la SNCF, Guillaume Pepy, il est nommé en 2010 directeur du RER C.

Ne pas oublier l’année 2007, celle où Sarkozy est élu. On ne souhaite pas trop s’en souvenir chez M.Hollande, mais son ami de toujours, Jean-Pierre Jouyet, avait accepté sans broncher un poste de secrétaire d’État aux Affaires européennes dans le premier gouvernement Fillon. Pierre Cunéo était alors devenu le directeur-adjoint de cabinet de Jouyet, et même, d’après ce que je crois avoir compris, son ami. Fort bien. Je vous conseille d’écouter un petit reportage réalisé par Hervé Kempf en janvier dernier, au moment où sortent de table les membres du grand club d’influence appelé Le Siècle (ici). Je crois pouvoir dire que c’est instructif.

Poursuivons. Cunéo, haut fonctionnaire pouvant servir, selon les cas, la droite ou la gauche, est ami de Jean-Pierre Jouyet, lequel peut servir, de même, tout « le cercle de la raison » cher à Alain Minc. Jouyet est un habitué du club du Siècle, où se retrouvent discrètement banquiers, « grands journalistes », politiciens, patrons. Mais il a un autre talent, certes mineur, mais épatant tout de même : Jouyet est président du conseil de surveillance de l’Institut Aspen France. Et - quelle surprise ! quelle heureuse surprise ! -, Pierre Cunéo est le président du directoire de ce même Institut. On est vraiment très content pour eux. Pour nous, un peu moins.

Avant de vous livrer un élément important sur Aspen France, laissez-moi préciser les conditions de naissance de ce charmant machin. Aspen est une station de ski du Colorado, qui attire depuis bien longtemps les oligarchies américaines. Notez, et c’est vrai, qu’on peut être oligarque et mélomane, oligarque et amoureux de la peinture, de la littérature, des arts en général. Tel fut bien le cas de  Walter Paepcke, le fondateur en 1950 du Aspen Institute of Humanistic Studies, qui deviendrait l’Institut Aspen. Je n’ai ni le temps, ni vraiment le goût d’aller beaucoup plus avant. Cet Institut, qui n’a rien de secret, je le précise d’emblée, a mené depuis 60 ans une permanente campagne d’influence en faveur des transnationales et de l’American Way of Life. Avec l’aide de pontes démocrates et républicains, et très probablement de services officiels, éventuellement secrets. Je note par exemple que madame Paepcke était la sœur du considérable personnage que fut Paul Henry Nitze. Ce type a joué un rôle essentiel dans la définition de la politique américaine au début de la Guerre Froide, quand la menace de guerre nucléaire tétanisait le monde. Compte tenu de sa place, il n’y a aucun doute qu’il avait la confiance d’organismes civils comme la CIA, ou militaires comme la DIA. Peut-être davantage.

Vous me direz qu’on s’en fout, étant entendu qu’on parle là du frère de madame Paepcke. C’est juste. Mais Paepcke étant mort en 1960, sa veuve s’est ensuite appuyé sur son frère Paul Henry pour continuer l’œuvre. Et le frangin aura beaucoup donné pour ce qui ressemble furieusement à une entreprise d’influence planétaire. Financé par des fondations comme Rockefeller, Ford ou encore Carnegie, comptant à son bureau des anciennes ministres comme Madeleine Albright ou Condoleezza Rice, l’Institut organise des séminaires, des conférences et raouts, forme des petites élites proches de leurs vues dans quantité de pays du Sud. Oui, ça peut toujours servir.

Il existe plusieurs sections nationales de l’Institut Aspen, dont une, en Inde, que je vous recommande. Dans ce pays qu’on peut dire martyrisé par les choix politiques en faveur des transnationales, l’Institut Aspen local regroupe la fine fleur de l’oligarchie (ici). Sans le cacher le moins du monde - et pourquoi le ferait-il ? il en est fier ! -, Aspen présente comme partenaire-clé The Confederation of Indian Industry, qui regroupe les plus grands patrons de l’Inde. Ceux qui sont en train de tuer ce pays. Ceux qui le vendent. Ceux qui laissent crever les 650 000 villages de l’Inde réelle.

Et la France ? Oui, n’oublions pas la France. MM.Jouyet et Cunéo sont donc les responsables de l’Institut Aspen France. Et M.Cunéo s’apprête à jouer un rôle important au ministère de l’Écologie. C’est très bien. C’est d’autant mieux qu’Aspen France, jadis présidé par l’ancien Premier ministre Raymond Barre, a des vues concernant notre avenir commun. Dont « la compréhension de la mondialisation, des contraintes et des opportunités qui en résultent », comme l’indique son site internet, et « l’aggiornamento du modèle économique, politique et social français ». Oh, oh ! voyez-vous cela. L’aggiornamento. Ces gens, qui sont délicats, n’osent pas dire qu’ils veulent abattre les restes de l’édifice construit après 1944, celui du Conseil National de la Résistance. Ils n’écriront pas, les malins, qu’ils veulent ouvrir davantage tous les secteurs encore épargnés par les prédateurs. Voyons, ne sont-ils pas des humanistes ? Une idée de leur ton, à propos de l’Afrique, tiré d’un colloque de 2008 financé par la fondation Mérieux, c’est-à-dire l’industrie pharmaceutique : « La première [des opportunités] est que, dans la mondialisation, l’Afrique dispose d’avantages compétitifs considérables : l’espace - avec un continent quasi vide ; les hommes, avec un immense réservoir de main d’œuvre ; enfin les matières premières, dont l’Afrique dispose en quantité — c’est un avantage compétitif et c’est un avantage géostratégique majeur ».

Je suis sûr que cet accès de franchise vous fera plaisir. Et de même, d’apprendre qui fait partie du Conseil de surveillance en 2012. On trouve dans ce merveilleux aréopage des gens comme l’ancien patron des cimenteries Lafarge, le directeur général de Saint Gobain, ci-devant champion de l’amiante, le président d’Oddo Corporate Finance, banque d’investissement et de gestion des capitaux, le gérant d’Interfinexa, conseil en fusion et acquisition d’entreprises, le PDG du laboratoire BioMérieux, le PDG de GDF-Suez - eau, gaz, électricité, nucléaire -, le directeur général d’Oliver Wyman France, entreprise mondiale de conseil aux entreprises, etc, etc.

Cerise ultime sur ce gâteau un poil indigeste : parmi les partenaires d’Aspen France, outre une bonne partie des entreprises citées plus haut, on retrouve Total. Notre bonne vieille transnationale à nous. Celle des gaz et pétroles de schiste. Celle de Christophe de Margerie, son patron, qui est aussi le cousin par alliance de Jean-Pierre Jouyet, qui lui a fait rencontrer dans la tranquillité François Hollande. Total, rappelons-le, c’est la plus grosse boîte française, avec un chiffre d’affaires atteignant 180 milliards d’euros en 2008. Comme tout s’arrange au mieux ! Comme on se sent bien en famille ! Cunéo dirige Aspen, défenseur intransigeant de l’industrie transnationale, et fait tourner la petite boutique avec une aide désintéressée de Total. Le même Cunéo, devenu directeur de cabinet de la ministre de l’Écologie, aura chaque jour le nez sur des affaires en relation avec Total. Le premier qui parle de conflit d’intérêt est un homme mort.