R.O.C. 06
3Août/11Off

La convivialité [Ivan Illich]

Ivan Illich amplifie et radicalise sa critique de la société industrielle.
Il ne vise plus une institution particulière (école, santé, transports), mais l'organisation globale. Il dénonce la servitude née du mode industriel de production, le gigantisme des outils, le culte de la croissance indéfinie et de la réussite matérielle. L'homme va-t-il réclamer son droit, reprendre la parole et le pouvoir de décider, rouvrir un espace social de rencontres et d'échanges, se souvenir qu'il a un passé, des voisins, des égaux ? Ce n'est que par la redécouverte de la convivialité que les sociétés s'humaniseront.

2Août/11Off

La politique de l’oxymore [Bertrand Méheust]

Les démocraties modernes veulent graver dans l'esprit du public l'idée que l'écologie réclame la croissance. Pour Bernard Meheust, il y a incompatibilité entre la société globalisée dirigée par le marché et la préservation de la biosphère. Il met en évidence une politique de l'oxymore qui fait fusionner deux réalités contradictoires : « développement durable », « agriculture raisonnée », « flexisécurité », « moralisation du capitalisme »,etc. Plus l'on produit d'oxymores, plus les gens sont désorientés et inaptes à penser.

1Août/11Off

Pauvreté et inégalités, ces créatures du néolibéralisme [Attac]

La main sur le cœur, les hauts responsables des grandes institutions multilatérales - qu'il s'agisse de la Banque mondiale, du FMI, de l'OMC et même de l'ONU - déclarent à l'unisson ne pas avoir de souci plus pressant que celui d'éradiquer la pauvreté dans le monde. Pour les inégalités, mutisme. Ce discours est repris par les dirigeants des entreprises transnationales qui font dans l' " éthique ", ainsi que par les responsables politiques et gouvernementaux. Quand on regarde derrière ce rideau de fumée, on constate que, loin de diminuer, les disparités de revenus et d'accès aux droits les plus élémentaires - santé, éducation, logement - ne font que se creuser partout dans le monde, et cela aussi bien au sein des différents pays qu'entre eux. Elles sont les conséquences directes de la mise en œuvre généralisée des politiques néolibérales. Leurs créatures en quelque sorte...

Ce livre entend montrer que les inégalités ont fortement progressé en France et dans le monde au cours des cinq dernières années en particulier, et que la pauvreté reste un fait massif, comme le constatent quotidiennement les associations et ONG qui œuvrent sur le terrain. Mais il ne se limite pas à ce terrible, et nécessaire, état des lieux. Il accuse les politiques néolibérales d’être les principales responsables de cette dégradation humaine, sociale et écologique, et il en fournit de très nombreuses preuves, avec des exemples trop peu connus du grand public.
A l’heure où la question des écarts de richesse devient de plus en plus prégnante dans nos sociétés, Attac propose un texte précis et documenté, à visage humain, sur la fracture sociale… et économique.

31Juil/11Off

Le développement, histoire d’une croyance occidentale [Gilbert Rist]

Le " développement " a servi pendant cinq décennies à légitimer d'innombrables politiques économiques et sociales, au Nord comme au Sud, et fait croire à l'avènement du bien-être pour tous. La mondialisation a ensuite pris le relais : oubliant de promettre le " développement ", on s'est contenté de lutter contre la pauvreté. Pourquoi alors, s'il a largement échoué, le " développement " est-il encore aujourd'hui au centre d'un débat passionné ? Sans doute parce qu'il repose sur une croyance profondément ancrée dans l'imaginaire occidental. Le besoin de croire est plus fort que les doutes que l'on peut avoir sur le contenu de la croyance. Remontant le cours de l'histoire, ce livre fait le point sur les théories et les stratégies qui, depuis la fin des années 1940, ont prétendu transformer le monde et mettre un terme à la maladie, à la misère et à la faim. Cette troisième édition actualisée et augmentée présente la controverse qui oppose aujourd'hui ceux qui rêvent d'affranchir le " développement " de ses dérives capitalistes et ceux qui estiment que la décroissance ouvre la voie à l'après-développement. Et s'il fallait remettre en cause les catégories économiques qui nous empêchent de penser ensemble la nature et la société ?

30Juil/11Off

Pour sauver la planète, sortez du capitalisme [Hervé Kempf]

Dans les innombrables débats qui ont accompagné la publication de Comment les riches détruisent la planète, une question fut inlassablement posée à l’auteur du livre : que faut-il faire ? C’est pour répondre à cette interpellation, et à cette urgence, qu’Hervé Kempf a écrit ce nouvel ouvrage. Il le fait dans le même style à la fois radical et rigoureux. À ses yeux, il est urgent de changer de modèle. Ce n’est pas l’économie de marché en tant que telle qu’il s’agit de dénoncer, mais la forme nouvelle prise aujourd’hui par le capitalisme. Une forme qui, mécaniquement, privilégie le gaspillage, le saccage de la planète, l’inégalité et la consommation ostentatoire. Cette dernière, qui est le fait des plus riches, fixe pour la grande masse des modèles de comportements désastreux. Nul ne peut espérer sauver la planète si une remise en cause drastique de ce système prédateur n’est pas engagée. Face aux périls du moment, l’écologique et le social sont tragiquement liés.

29Juil/11Off

De l’inégalité parmi les sociétés : Essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire [Jared Diamond]

L'inégalité dans la répartition des richesses entre les sociétés est liée aux différences de milieux, pas aux différences génétiques. Mobilisant des disciplines aussi diverses que la génétique, la biologie moléculaire, l'écologie des comportements, l'épidémiologie, la linguistique, l'archéologie et l'histoire des technologies, Jared Diamond montre notamment : le rôle de la production alimentaire (c'est-à-dire la domestication des plantes et des animaux sauvages, puis l'augmentation des vivres par l'agriculture et l'élevage, qui permet d'entretenir des bureaucraties et des artisans spécialisés dans la production des armes) ; l'évolution des germes caractéristiques des populations humaines denses favorisées par la révolution agricole (les germes eurasiens ont tué plus d'indigènes américains et non eurasiens que les fusils ou les armes d'acier des Eurasiens) ; le rôle de la géographie dans la diffusion contrastée de l'écriture et de la technologie, selon la latitude en Eurasie, mais la longitude aux Amériques et en Afrique. A l'ère de la globalisation, Jared Diamond nous propose opportunément cet essai, en tout point singulier, sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les sociétés.

28Juil/11Off

Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie [Jared Diamond]

La question : « Comment des sociétés ont-elles disparu dans le passé ? » peut aussi se formuler : « Au rythme actuel de la croissance démographique, et particulièrement de l'augmentation des besoins économiques, de santé et en énergie, les sociétés contemporaines pourront-elles survivre demain ? »

La réponse se formule à partir d'un tour du monde dans l'espace et dans le temps – depuis les sociétés disparues du passé (les îles de Pâques, de Pitcairn et d'Henderson ; les Indiens mimbres et anasazis du sud-ouest des États-Unis ; les sociétés moche et inca ; les colonies vikings du Groenland) aux sociétés fragilisées d'aujourd'hui (Rwanda, Haïti et Saint-Domingue, la Chine, le Montana et l'Australie) en passant par les sociétés qui surent, à un moment donné, enrayer leur effondrement (la Nouvelle-Guinée, Tipokia et le Japon de l'ère Tokugawa).

De cette étude comparée, et sans pareille, Jared Diamond conclut qu'il n'existe aucun cas dans lequel l'effondrement d'une société ne serait attribuable qu'aux seuls dommages écologiques. Plusieurs facteurs, au nombre de cinq, entrent toujours potentiellement en jeu : des dommages environnementaux ; un changement climatique ; des voisins hostiles ; des rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux ; les réponses apportées par une société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes.

Cette complexité des facteurs permet de croire qu'il n'y a rien d'inéluctable aujourd'hui dans la course accélérée à la dégradation globalisée de l'environnement. Une dernière partie recense, pour le lecteur citoyen et consommateur, à partir d'exemples de mobilisations réussies, les voies par lesquelles il peut d'ores et déjà peser afin que, dans un avenir que nous écrirons tous, le monde soit durable et moins inéquitable aux pauvres et démunis.

27Juil/11Off

TV Lobotomie [Desmurget Michel]

La verité scientifique sur les effets de la télévision

Sophie, 2 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela double ses chances de présenter des troubles attentionnels en grandissant.

Lubin, 3 ans, regarde la télé 2 heures par jour. Cela triple ses chances d’être en surpoids.

Kevin, 4 ans, regarde des programmes jeunesse violents comme DragonBall Z. Cela quadruple ses chances de présenter des troubles du comportement quand il sera à l'école primaire.

Silvia, 7 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela augmente de plus d'un tiers ses chances de devenir une adulte sans diplôme.

Lina, 15 ans, regarde des séries comme Desperate Housewives. Cela triple ses chances de connaître une grossesse précoce non désirée.

Entre 40 et 60 ans, Yves a regardé la télé 1 heure par jour. Cela augmente d'un tiers ses chances de développer la maladie d'Alzheimer.

Henri, 60 ans, regarde la télé 4 heures par jour. René, son jumeau, se contente de la moitié. Henri a 2 fois plus de chances de mourir d'un infarctus que René.

Chaque mois, les revues scientifiques internationales publient des dizaines de résultats de ce genre. Pour les spécialistes, dont fait partie l’auteur, il n’y a plus de doute : la télévision est un fléau. Elle exerce une influence profondément négative sur le développement intellectuel, les résultats scolaires, le langage, l’attention, l’imagination, la créativité, la violence, le sommeil, le tabagisme, l’alcoolisme, la sexualité, l’image du corps, le comportement alimentaire, l’obésité et l’espérance de vie.

Ces faits sont niés avec un aplomb fascinant par l’industrie audiovisuelle et son armée d’experts complaisants. La stratégie n’est pas nouvelle : les cigarettiers l’avaient utilisée, en leur temps, pour contester le caractère cancérigène du tabac...

24Mai/11Off

Le livre noir de l’agriculture [Isabelle Saporta]

Vous souvenez-vous des Shadoks, ces étranges oiseaux qui passaient leur vie à pomper, pomper, pomper et à inventer des machines toujours plus absurdes ? Les Shadoks, aujourd’hui, c’est nous, ou plutôt notre agriculture. Malgré son coût prohibitif, celle-ci ne respecte ni le pacte social qui la lie aux paysans, ni le pacte environnemental qui la lie aux générations futures, ni même le pacte de santé publique qui la lie à chacun de nous. Les ressources d’eau sont gaspillées, polluées. Nous recevons chaque jour dans nos assiettes notre dose de pesticides et autres résidus médicamenteux. L’agriculteur ne s’en sort plus, et il est injustement voué aux gémonies, lui qui n’est que le bouc émissaire d’un système qu’il subit. La confiance est rompue.
Pendant deux ans, Isabelle Saporta a parcouru les campagnes françaises. Dans cette enquête, elle met au jour l’absurdité du système, en le remontant de la fourche à la fourchette, du cours d’eau pollué aux cancers environnementaux provoqués par les pesticides, des animaux trop traités à l’antibiorésistance.
La conclusion semble s’imposer : puisque notre agriculture pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, il est urgent de changer de cap et de revenir à davantage de raison. Mais si tout le monde s’accorde sur le constat d’échec, aucun responsable politique ne veut prendre le risque de s’attaquer aux fondements de l’agriculture intensive.
Loin de se contenter de brosser un tableau alarmiste, Isabelle Saporta avance des solutions simples. Pour les trouver, il suffit de savoir écouter ceux qui connaissaient le monde avant son délire productiviste. Ceux qui, aujourd’hui, travaillent d’arrache-pied à remettre les champs dans les sillons du bon sens paysan.

Isabelle Saporta est journaliste. Elle a longtemps préparé les émissions de Jean-Pierre Coffe sur France Inter. Elle est l’auteur de documentaires, dont Manger peut-il nuire à notre santé ? et collabore à Marianne. Isabelle Soporta à rédigé un très bon article dans le Sarkophage de ce mois de mai sur le productivisme agricole du cochon.

Disponible chez Jhon

3Mai/11Off

La Guerre secrète des OGM [Hervé Kempf]

Derrière la polémique concernant les Organismes génétiquement modifiés (OGM) se cache une incroyable histoire. Au cours des vingt dernières années, en effet, un phénomène nouveau est apparu : pour la première fois depuis les débuts de la Révolution industrielle, la société humaine a majoritairement refusé une mutation technologique. Alors qu'elle promettait de transformer le monde, la dissémination dans l'environnement des organismes génétiquement modifiés (OGM) s'est heurtée à une contestation mondiale. Les OGM sont maintenant confinés pour l'essentiel en Amérique du Nord, et les firmes qui les promeuvent s'enfoncent dans la crise. Que s’est-il réellement passé ? Après un tel échec de la logique technoscientifique quelle leçon peut-on tirer concernant les rapports ambigus entre science et démocratie ? C’est à ces questions que tente de répondre ce livre d’Hervé Kempf, journaliste.

Disponible : Marion