R.O.C. 06
24Oct/12Off

KAIROS la troisième livraison.

Un article sur Rio+20 : enterrement de 1re classe pour le développement durable, de Bernard Legros,

Les chroniques de :
Jean-Pierre L. Collignon, sur le sens réel de la découverte du Boson !
Paul Lannoye, sur l’arrivée de la « 4G », les grincheux, le progrès et les abeilles,
La Foire aux Savoir-Faire, qui propose une méthode pour embellir les murs, façon nature,
Gwenaël Breës, sur le StarCHystem,
Martin Pigeon, pour le Corporate Europe Observatory, sur les véritables pilotes de la crise.

Un dossier sur les méga-centres commerciaux, avec notamment un article de Paul Ariès. Dossier présenté ci-dessous,

Des brèves, recensions de films, lectures, annonces…

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Dossier Kairos 3 :
Invasion de centre commerciaux, véritables aspirateurs

Un centre commercial est une pompe à euros au fonctionnement bien rôdé. Un promoteur construit une énorme espace de béton, aidé par les pouvoirs publics, y installe des magasins, le plus souvent des grandes chaînes, et en tire des revenus importants. Le centre commercial fait souvent l’objet de spéculations, est revendu, et chacun des protagonistes empoche de gros bénéfices. Le gestionnaire de la grosse boîte lui, tire des profits colossaux des dépenses de consommateurs orientés « à l’insu de leur plein gré » de manière à ce qu’ils y laissent le plus possible. Profits d’autant plus importants que le nouvel espace commercial implique généralement la ruine des petits magasins dans lesquels vous préfériez peut-être vous rendre avant. Vous connaissiez la boulangère, le boucher, le menuisier, le fripier, le libraire ? Vous irez au mall. Avant l’argent circulait localement de portemonnaies en échoppes nombreuses. Il ne reste plus qu’un énorme tuyau, celui du méga-centre commercial, la pompe à fric qui fait remonter vos économies dans quelques rares poches cotées en bourse.
Première aspiration.

Un méga-centre commercial, c’est aussi un acteur de déstructuration culturelle et symbolique qui renforce la dépendance de l’individu à un système hétéronome. C’est-à-dire que nous y contrôlons de moins en moins ce qui se joue devant nous, avec nous et par nous (nos consommations, nos déplacements, nos participations, nos envies – demandez une fois de parler à l’ouvrier qui a cousu vos chaussures pour savoir comment il va et comment il a réalisé votre godasse). Le méga-centre commercial nous désapprend à être collectivement autonomes, à nous débrouiller ensemble, à construire notre coexistence vivante. Il est le nouvel éden du consommateur qui après le dur labeur de la semaine, peut aller se détendre dans un lieu où l’opulence qui résulte de son travail - surtout celui des autres, là où l’exploitation est plus facile - s’expose dans l’excès ostentatoire des vitrines rassemblées dans le grand bloc de béton climatisé. Ici on rajoute verrières au plafond et arbres en plastique sur les travées pour donner l’impression de l’inclusion de la consommation dans la vie quotidienne : la consommation devient là plus qu’ailleurs la signification de toute la vie où l’on travaille pour consommer. Le méga-centre commercial, débouché logique du « progrès » des sociétés marchandes, est le trou noir du désir humain.
Deuxième aspiration.

Ajoutez à cela que le méga-centre commercial est le cauchemar environnemental et social mis en boîte : on s’y rend surtout en bagnole qui roule au pétrole irakien ou tchétchène, pour acheter des produits le plus souvent produits dans des conditions sociales proches de l’esclavage, qui ont fait le tour du monde et qui sont promotionnées dans des campagnes de pub débiles imposées à tous et toutes en tous lieux et en tous temps. Le personnel qui travaille dans les méga-centres commerciaux, duquel nous nous sentons solidaires, est souvent traité mal. Et nous craignions que cela empire avec le temps, puisque que la guerre des prix pour faire tourner la pompe à fric est menée malgré eux par les travailleurs.

Comment a-t-on pu inventer des horreurs pareilles ? Nos enfants se demanderont sans doute comment les habitants de notre époque auront accepté d’avaler les pseudos-explications pseudos-économistes qui tiennent lieu de justification à ces cauchemars de béton. Toujours est-il que ces objets pullulent.

Vous trouverez dans ce dossier des présentations de méga-centres qui existent déjà (à Mons) ou qui sont en préparation (Verviers, Namur, Bruxelles), présentations réalisées par ou grâce à des militants que nous remercions. Certains acteurs économiques, certaines pratiques, certains intérêts sont récurrents. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans d’autres numéros, pour suivre l’évolution des projets et vous donner de nouvelles informations. Paul Ariès propose une analyse critique du méga-centre commercial, et débouche sur des propositions politiques pour bien vivre. Une affiche illustrée en double-page centrale, de Chloé et Fanny illustre les propos et pourra, nous l’espérons, être détachée et utilisée comme support militant dans des manifestations diverses. Pour finir, le récit d’une action citoyenne exceptionnelle, menée contre l’implantation d’un méga-centre commercial à Verviers, pour une ville conviviale et vivante.

Et si vous voulez agir face à l’invasion des méga-centres, une inspiration, simple : chaque fois que possible, n’allez pas dans ces lieux indécents ! Bonnes lectures et actions.

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