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Pierre Rabhi

Pierre Rabhi (Kenadsa, Algérie 1938) est un agriculteur, philosophe, écrivain et penseur français d'origine algérienne, inventeur du concept « Oasis en tous lieux ».

Il défend un mode de société plus respectueux des populations et de la terre et soutient le développement de pratiques agricoles respectueuses de l'environnement et préservant les ressources naturelles, l'agroécologie, notamment dans les pays arides.

Jeunesse algérienne

Pierre Rabhi est né en 1938 à Kenadsa près de Béchar, une oasis dans le sud de l'Algérie dans une famille musulmane. Sa mère meurt alors qu'il est âgé de 4 ans, ses frères sont encore vivants et vivent à Bechar et Kenadsa.

Son père, qui était forgeron, musicien et poète, se préoccupe de l'avenir du jeune Pierre, et lui fait alterner l'école coranique et l'école française. Il y est confié à un couple de Français, un ingénieur et une institutrice, venus travailler à la Compagnie des Houillères de son village natal colonisé. Plus tard, son père sera contraint de fermer son atelier et de travailler à la mine, ce qui marqua la réflexion et la pensée de son fils.

Il quitte Kenadsa pour Oran avec sa famille d'adoption et y réalise deux années d'études secondaires.

Ainsi, Pierre Rabhi a partagé son enfance entre la culture catholique occidentale et le monde musulman, jusqu'à l'âge de 14 ans. À l'âge de 16 ans, à Oran, il choisit de se convertir au christianisme. Il commence à travailler, d'abord dans la dentisterie, puis en tant qu'employé de banque.

Lorsque la guerre d'Algérie éclate en 1954, il se trouve dans une situation de double exclusion, rejeté par son père pour s'être converti et par son père d'adoption qui l'avait mis à la porte suite à un conflit, juste au début de la guerre.

Il décide de partir s'installer en France à Paris.

Le retour à la terre

Il trouve un poste d'ouvrier spécialisé; dans l'entreprise où il travaille, il rencontre Michèle avec qui plus tard il se mariera.

Tous deux nourrissent le rêve de s'extraire de cette vie urbaine et pensent à l'agriculture. Il rencontre le docteur Pierre Richard, un médecin, écologiste et visionnaire qui s'occupait à l'époque de la création du Parc national des Cévennes, et qui les encourage dans leur démarche.

Ils décident alors de se rendre en Ardèche pour s'y installer définitivement en 1960, précédant le mouvement néorural de la fin des années 1960.

Ils se marient à Thines. Pierre Rabhi devient père et, sans aucune connaissance agricole, s'inscrit dans une Maison familiale rurale et obtient un diplôme.

Après trois ans comme ouvrier agricole, en 1963, il devient lui-même paysan dans les Cévennes ardéchoises. Il se lance dans l'élevage caprin avec l'intention de ne pas reproduire les mêmes modèles de productivisme, et expérimente l'agriculture biodynamique.

Après des débuts difficiles, ils acquièrent assez d'expérience pour accueillir et conseiller à partir de mai 1968 d'autres néo-ruraux. Quinze années leur seront nécessaires pour parvenir à vivre de leur ferme.

La reconnaissance
En 1978, il est chargé de formation à l'agroécologie par le CEFRA (Centre d'études et de formation rurales appliquées).

À partir de 1981, il se rend au Burkina Faso en tant que « paysan sans frontière » à la demande du gouvernement de ce pays et avec le soutien du CRIAD (Centre de relations internationales entre agriculteurs pour le développement).

En 1985, il crée un centre de formation à l'agroécologie à Gorom-Gorom, avec l'appui de l'association Le Point-Mulhouse.

En 1988, il fonde le CIEPAD (Carrefour international d'échanges de pratiques appliquées au développement) avec l'appui du conseil général de l'Hérault. Il met en place un « module optimisé d'installation agricole », de programmes de sensibilisation et de formation, et le lancement de nombreuses actions de développement à l'étranger (Maroc, Palestine, Algérie, Tunisie, Sénégal, Togo, Bénin, Mauritanie, Pologne, Ukraine…).

En 1992, il lance le programme de réhabilitation de l'oasis de Chenini-Gabès en Tunisie.

Depuis 1994, il anime le mouvement « Oasis en tous lieux », visant à promouvoir le retour à une terre nourricière et la reconstitution du lien social.

La même année, il fonde l'association "Les Amis de Pierre Rabhi", rebaptisée en 1998 "Terre et Humanisme". L'association a pour activité la promotion et la transmission de l'agroécologie.

En 1997 et 1998, il intervient à la demande de l'ONU dans le cadre de l'élaboration de la convention de lutte contre la désertification (CCD) et est appelé à formuler des propositions concrètes pour son application.

De 1999 à 2001, il lance de nouvelles actions de développement au Niger (région d'Agadez) et au Mali (région de Gao).

En 2002 il fait une pré-campagne présidentielle où il obtient 184 parrainages d'élus et qui donne naissance au Mouvement appel pour une insurrection des consciences (MAPIC).

En 2003 il rencontre Michel Valentin avec lequel il crée en 2004 les Amanins, un site agro-écologique dans la Drôme sur la commune de La Roche-sur-Grane. L'association les Amanins sans but lucratif travaille autour de trois axes ; l'agriculture, l'éducation et la construction, sous la question « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants, quels enfants laisserons-nous à la planète ? »

Il anime régulièrement des conférences ou des ateliers sur les thèmes de la simplicité volontaire et de la décroissance. Considéré comme artisan de l'altermondialisme, il fut invité lors du Forum social européen, et a intitulé un de ses exposés « Donner une âme à la mondialisation ». Il crée en 2007 le « Mouvement pour la Terre et l'Humanisme » appelé ensuite « Mouvement Colibris », dont la mission est d'aider chacun à construire, à son échelle, de nouveaux modèles de société fondés sur l’autonomie, l’écologie et l’humanisme. Il a fait partie du comité éditorial du mensuel français La Décroissance et est vice-président de l'association Kokopelli qui œuvre à la protection de la biodiversité (à la production et distribution de semences issues de l'agriculture biologique et biodynamique) et à la régénération des sols cultivés.

Bibliographie

  • Du Sahara aux Cévennes ou la reconquête du songe (autobiographie), Éditions de Candide, Lavilledieu, 1983, rééd. Albin Michel, Paris, 1995, rééd sous le titre Du Sahara aux Cévennes :itinéraire d'un homme au service de la Terre-Mère, Albin Michel, Paris, 2002.
  • Le Gardien du Feu (roman), Éditions de Candide, Lavilledieu, 1986, Éditions Albin Michel, Paris, 2003.
  • L'Offrande au crépuscule (Prix des sciences sociales agricoles du ministère de l'Agriculture), Éditions de Candide, Lavilledieu, 1989, rééd. aux éditions L'Harmattan 2001.
  • Le Recours à la terre (recueil d'articles), Éditions Terre du Ciel, Lyon, 1995, nouvelle éd. augm. 1999.
  • Parole de Terre : une initiation africaine, Éditions Albin Michel, Paris, 1996 (préface de Yehudi Menuhin).
  • Manifeste pour des Oasis en tous lieux, ouvrage collectif sous la direction de Pierre Rabhi, 1997.
  • Le Chant de la Terre interview par Jean-Pierre et Rachel Cartier, Editions La Table Ronde, Paris, 2002
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie avec Nicolas Hulot, Ed Calmann-Lévy, Paris, 2005. ISBN 2-7021-3589-7
  • Conscience et environnement, Éditions du Relié, Gordes, 2006.
  • La part du colibri, l'espèce humaine face à son devenir, Editions de l'aube, 2006 (témoignage au festival du livre de Mouans-Sartoux en 2005).
  • Ecologie et spiritualité, collectif, Paris, Albin Michel, 2006. Avec entre autres, Jacques Brosse, André Comte-Sponville, Eugen Drewermann, Albert Jacquard, Jacques Lacarrière, Théodore Monod, Jean-Marie Pelt, Annick de Souzenelle...
  • Préface de Alerte aux vivants et à ceux qui veulent le rester - Pour une renaissance agraire de Pierre Gevaert, éd Sang de la Terre, 2006.
  • Terre-Mère, Homicide volontaire ? Entretiens avec Jacques Olivier Durand, Le Navire en pleine ville, 2007.
  • Manifeste pour la Terre et l'Humanisme, Pour une insurrection des consciences, Actes Sud, 2008.
  • Préface de La stratégie du colibri, de Séverin Millet, Minerva, 2008.
  • Le scénario Titanic, et autres métaphores écologiques..., de Hugues Gosset-Roux (Préface de Pierre Rabhi), Jouvence, 2008.
  • Préface de Une seule Terre pour nourrir le Monde, de Florence Thinard, Gallimard Jeunesse, octobre 2009.
  • Pierre Rabhi rédacteur en chef du numéro 77 de la revue Interdépendances, avril 2010.
  • Vers la Sobriété Heureuse, Actes Sud, avril 2010.

Site Webhttp://www.pierrerabhi.org/blog

Vidéo

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Vincent Cheynet

Vincent Cheynet est né en 1966. Parallèlement à des engagements associatifs et politiques, il a été pendant une dizaine d'années directeur artistique dans une multinationale de la publicité (Publicis Lyon) avant de se retourner contre son ancien métier. En 1999, il fonde l'association et la revue Casseurs de pub. En 2003, il crée le journal La Décroissance, le journal de la joie de vivre, un mensuel dont il est le rédacteur en chef.

Bibliographie

  • Le choc de la décroissance, Seuil, 2008
  • Lyonnais, qui avez-vous élu ?, éditions de la Mése, 2008
  • Ubunaesque !, éditions de la Mése, 2003
  • (Direction) Casseurs de pub, un pavé dans la geule de la pub, éditions Parangon, 2006
  • (Co-direction) Objectif décroissance, avec Michel Bernard et Bruno Clémentin, éditions Parangon, 2003
  • (Participation) Pour repolitiser l’écologie, éditions Parangon, 2007
  • (Participation) Contre le travail le dimanche, éditions Golias, 2008 (à paraître)

Lien

http://www.ladecroissance.net/

http://www.casseursdepub.org/

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Serge Latouche

Serge Latouche, né à Vannes le 12 janvier 1940, est un économiste français, célèbre penseur de la décroissance. Serge Latouche est l'un des « contributeurs historiques » de La Revue du MAUSS, professeur émérite à la faculté de droit, économie et gestion Jean Monnet (Sceaux) de l'Université Paris-Sud 11. Il est directeur du Groupe de recherche en anthropologie, épistémologie et économie de la pauvreté (GRAEEP).

Travaux

Influencé par les travaux de François Partant, Serge Latouche est membre fondateur et ancien président de l'association La ligne d'horizon, dont l'objectif est de poursuivre la réflexion que François Partant a exprimée dans ses livres et dans ses articles.

Dans le domaine des sciences humaines, il a développé une théorie critique envers l'orthodoxie économique, et dénoncé l'économisme, l'utilitarisme dans les sciences sociales et la notion de développement. Il critique notamment à travers une argumentation théorique et une approche empirique nourrie de nombreux exemples, les notions d'efficacité et de rationalité économiques. Il est également très critique à l'égard de la notion de développement durable qu'il considère comme une imposture et une ineptie.

Il est un des penseurs et des partisans les plus connus de la décroissance et tente de conceptualiser l'après-développement dans « un combat généralisé et organisé contre le mode de vie, devenu insoutenable, à l'échelle mondiale ». Pour Serge Latouche « c'est du côté de l'informel anti-développementiste qu'il convient de chercher refuge, comme forme d'économie capable de constituer une véritable alternative au libéral-productivisme ».

Les auteurs Jean-Marie Furt et Franck Michel relèvent que « Serge Latouche a dévoilé les dangers de l'uniformisation du monde sous prétexte d'universalisation du modèle politico-économique ».

Bibliographie

  • Epistémologie et économie : Essai sur une anthropologie sociale freudo-marxiste, Paris, Anthropos, 1973.
  • Le Projet marxiste : Analyse économique et matérialisme historique, Paris, PUF, 1975.
  • Critique de l'impérialisme, Paris, Anthropos, 1979.
  • Le procès de la science sociale, Paris, Anthropos, 1984.
  • Faut-il refuser le développement ?, Paris, PUF, 1986.
  • L'Occidentalisation du monde: Essai sur la signification, la portée et les limites de l'uniformisation planétaire, La Découverte, 1989.
  • La Planète des naufragés, La Découverte, 1991.
  • La Mégamachine: Raison technoscientifique, raison économique et mythe du progrès, 1995.
  • L'économie dévoilée, du budget familial aux contraintes planétaires, ouvrage collectif dirigé par Serge Latouche, ed. Autrement, 1995.
  • The Westernization of the World: The Significance, Scope and Limits of the Drive Towards Global Uniformity, mai 1996.
  • L'Autre Afrique, entre don et marché, Albin Michel, 1998.
  • (fr) Les dangers du marché planétaire, Presses de Sciences Po 1998
  • (fr) Critique de la raison économique. Introduction à la théorie des sites symboliques, L'Harmattan 1999 co-écrit avec Fouad Nohra et Hassan Zaoual.
  • La Planète uniforme, octobre 2000.
  • La déraison de la raison économique : Du délire d'efficacité au principe de précaution, Paris, Albin Michel, 2001.
  • Justice sans limites, Fayard, 2003.
  • Décoloniser l'imaginaire : La Pensée créative contre l'économie de l'absurde, Parangon, 2003.
  • Survivre au développement : De la décolonisation de l'imaginaire économique à la construction d'une société alternative, Mille et Une Nuits, 2004.
  • L'invention de l'économie, 2005.
  • Le pari de la décroissance, 2006.
  • (fr) Petit traité de la décroissance sereine, Mille et Une Nuits 2007
  • Entre mondialisation et décroissance. L'autre Afrique, 2008.
  • Le temps de la décroissance, avec Didier Harpagès, éditions Thierry Magnier, Collection Troisième Culture, 2010, 156 p.
  • Sortir de la société de consommation, LLL/Actes Sud, 2010, (paru).


La décroissance par Serge Latouche
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Paul Ariès

Biographie

Paul Ariès, né le 11 mai 1959 à Lyon (France) est un politologue et écrivain, spécialiste de phénomènes comme la malbouffe, les sectes, ou la pédophilie, qu'il lie à la mondialisation, et « intellectuel de référence » du courant de la décroissance.

Paul Ariès fut durant sa jeunesse l'un des dirigeants de l'Union nationale des comités d'action lycéens (UNCAL) puis de l'UNEF - Renouveau, il a participé à des actions de soutien aux dissidents des pays de l'Est (notamment par le transfert clandestin de matériels militants pour l'opposition tchécoslovaque et d'Allemagne de l'Est).

Pendant treize ans, il est l'un des acteurs de la lutte anti-sectes, cherchant en particulier des liens entre celles-ci et la mondialisation capitaliste mais aussi avec l'extrême droite. Il expose notamment dans « la Scientologie laboratoire du futur », la proximité entre ce groupe et le fonctionnement des grandes sociétés transnationales (site UNADFI, Paul Ariès, révolution et décroissance. Il considère que les sectes sont autant un danger pour la démocratie que pour les individus. Il condense sa pensée en expliquant que les sectes ne sont pas un cancer sur un corps sain mais les métastases d'une société malade. Son ouvrage La scientologie, une secte contre la république fut préfacé par Alain Vivien, ancien ministre, président de la « Mission interministérielle pour la lutte contre les sectes » (MILS). Ses travaux nourrissent largement les rapports parlementaires et ceux de la MILS qui le citent directement. Il dénonce à cette époque en reproduisant des documents originaux des liens entre la scientologie et les multinationales de la mondialisation telles que McDo et Coca-Cola.

Ces études, tant sur la scientologie que sur le satanisme se voient néanmoins reprocher par une partie de la critique un manque de rigueur au profit du sensationnalisme alarmiste, notamment par Nathalie Luca, membre de la MIVILUDES, qui quittera peu après cet organisme jugé lui aussi trop offensif (Le Monde du 20 décembre 2005). Paul Ariès poursuit ses relations avec les grandes associations anti-sectes comme le CCMM et l'UNADFI. Il collabore largement avec Mathieu Cossu responsable du principal site de lutte contre les sectes. Il assurera également des interventions au sein de l'Ecole nationale de la magistrature, de L'Ecole Nationale de Santé Publique et même du Centre national de formation de la police nationale (les préfaces de ces livres). Suite à ces travaux, il affirme avoir reçu des menaces de mort et déposera plainte à plusieurs reprises. Les quotidiens Le Monde et Libération en feront notamment état. Il lança en 2005 un trimestriel, L'Immondialisation, dont le premier numéro était consacré à « la guerre perdue contre les sectes » et à une dénonciation de l'attitude gouvernementale depuis le 11 septembre 2001. Il affirme que depuis cette époque, pour la France, « l'islamisme a remplacé la Scientologie dans l'échelle des ennemis »2. Son dernier texte sur ce sujet est paru sous le titre « sectes, la guerre perdue » au sein de la revue de stratégie militaire dirigée par le général de la Maisonneuve (septembre 2007).

Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages concernant les « méfaits de la mondialisation ». Il est l'un des acteurs des grands mouvements sociaux de ces quinze dernières années : lutte contre la « malbouffe » et la « McDonaldisation », lutte contre le harcèlement au travail, lutte contre l'« agression publicitaire », lutte contre le Disneylandisation, lutte contre la TV-réalité, lutte contre les sectes et contre l'extrême droite, etc. Parmi ses livres, on trouve aussi Libération animale ou nouveaux terroristes ? (paru chez Golias en 1999), où il accuse le mouvement antispéciste de « saboter l'humanisme », de faire du « terrorisme », tout en critiquant les sévices subis par les animaux.

Il a été président du Centre Europe Tiers-Monde (ONG habilitée à la commission des droits de l'homme de l'ONU) pour la France. Paul Ariès fut l'un des « grands témoins » lors du procès de José Bové à Millau (« démontage » du restaurant McDonalds). Il est aussi en juin 2006 témoin au procès des « déboulonneurs » (antipub) de Montpellier. Paul Ariès lance en octobre 2006 un Manifeste pour une grève générale de la consommation (in No Conso, Golias, 2006) conçu comme un mouvement social. Il oppose à la figure du consommateur celle de « l'usager maître de ses usages » et du citoyen. Cette campagne est relayée par plusieurs mouvements et réseaux tant en France qu'à l'étranger.

Paul Ariès enseigne la science politique mais aussi l'histoire et la sociologie de l'alimentation (prix littéraire de l'Académie nationale de cuisine). Il a été membre du jury international de l'association Slow Food.

Paul Ariès est membre de plusieurs comités de rédaction dont le journal La Décroissance dont il assume depuis janvier 2007 la responsabilité des pages politiques et internationales et la revue catholique de gauche Golias (lui-même est athée6). Il collabore régulièrement avec Le Monde diplomatique, Alternatives non violentes et est l'auteur de la notice « scientologie » et « enfants : les nouveaux droits » de l'Encyclopædia Universalis. Il est avec le journal La Décroissance, l'un des co-organisateurs du contre-Grenelle de l'environnement qui s'est tenu à Lyon le 6 octobre 2007 en réaction au Grenelle lancée par le Ministère de l'Ecologie, de l'Environnement, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire. Un second contre-Grenelle a été organisé à Lyon le 2 mai 2009 sur le thème Contre le capitalisme vert.

Il lance le 14 juillet 2007 un nouveau journal d'analyses politiques vendu en kiosque « Le Sarkophage, contre tous les sarkozysmes » qui se donne pour objectif d'analyser l'imaginaire, la théorie et la politique du sarkozysme et de travailler à l'émergence d'une véritable alternative en lui opposant un autre imaginaire, d'autres théories, d'autres politiques. Ce journal comprend les signatures de représentants des milieux gaullistes de gauche, des gauches historiques, de la gauche de la gauche, de l'écologie, de la décroissance.

Paul Ariès est l'un des porte-parole du Mouvement pour une rentrée sans marques. Il est aussi l'un des principaux animateurs du « Mouvement pour une décroissance équitable ». Il avait lancé en 2006 des États Généraux de la décroissance équitable (EGDE) en vue d'une participation des Objecteurs de croissance à l’élection présidentielle de 2007 sur le modèle de ce que fut la candidature René Dumont à l’élection présidentielle de 1974. Il a annoncé avoir renoncé à ce projet en raison de l'immaturité théorique et politique du mouvement. Il s'inscrit dans le cadre d'un accompagnement critique de la campagne de José Bové auquel il reproche d'être « seulement antilibéral » et de choisir une sur-médiatisation plutôt que la force des idées (dans Politis du 10 mars 2007).

Le 8 juillet, Martine Billard, députée démissionnaire des Verts présente, à l'occasion d'une conférence de presse, une offre de convergence au Parti de gauche co-rédigée avec Paul Ariès. Cette démarche s'inscrit dans une dynamique de rapprochement de la gauche anti-productiviste et de l'écologie antilibérale, à laquelle Paul Ariès œuvre notamment au sein du journal Le Sarkophage. Paul Ariès n'a cependant pas, contrairement à Martine Billard, rejoint le PG. Suite à un appel qui lui fut lancé en avril 2010 par divers réseaux de la décroissance, il avait dans un premier temps accepté de "faire campagne" (et non d'être candidat) d'ici 2012 autour de quatre thèmes (relocalisation, ralentissement, partage, choix d'une vie simple) (http://www.objecteursdecroissance2012.fr/) mais il vient de renoncer à faire campagne face à l'impossibilité de confédérer les diverses mouvances de la décroissance et de l'objection de croissance. Paul Ariès poursuit son combat pour la gratuité du bon usage, le renchérissement du mésusage en co-organisant le 26 novembre 2010 un grand colloque international sur la question de la gratuité des services publics locaux (avec la Communauté d'Agglomération les lacs de l'Essonne). Ce jour-là plusieurs municipalités annonceront leur décision d'avancer vers la gratuité des SP locaux (eau, transports en commun, restauration scolaire, services funéraires) et Danielle Mitterrand inaugurera de nouvelles fontaines d'eau publiques et gratuites.

Œuvres

Le Retour du diable, éditions Golias, 1996.

La Fin des mangeurs, éditions Desclée de Brouwer, 1997.

Les Fils de MacDo, éditions L'Harmattan, 1997.

Déni d'enfance, éditions Golias, 1997.

La Scientologie, laboratoire du futur ?, éditions Golias, 1998.

Petit Manuel Anti-McDo à l'usage des petits et des grands, éditions Golias, 1999.

La Scientologie, une secte contre la république, éditions Golias, 1999.

José Bové, la révolte d'un paysan, éditions Golias, 2000.

Libération animale ou nouveaux terroristes ?, éditions Golias, 2000.

Les Sectes à l'assaut de la santé, éditions Golias, 2000.

Avec Gong Gang, Le Goût, éditions Desclée de Brower, coll. « Proches Lointains », Paris et Shanghai, 2000, 122 p. (ISBN 2-22004-405-X).

Collection publiée dans le cadre de l’Alliance des éditeurs indépendants

Anthroposophie : enquête sur un pouvoir occulte, éditions Golias, 2001, (ISBN 2-914475-19-5)

Disneyland, le royaume désenchanté, éditions Golias, 2002.

Harcèlement au travail ou nouveau management, éditions Golias, 2002.

Putain de ta marque, éditions Golias, 2003.

Satanisme et vampirisme, le livre noir, éditions Golias, 2004.

Décroissance ou barbarie, éditions Golias, 2005.

Misère du sarkozysme, éditions Parangon, 2005.

No Conso, manifeste pour une grève générale de la consommation, éditions Golias, 2006.

Le Mésusage, essai sur l'hypercapitalisme, éditions Parangon/Vs, 2007.

José Bové, un candidat condamné, la décroissance dans la campagne, éditions Golias, 2007.

Pour repolitiser l'écologie: le contre-Grenelle de l'environnement, éditions Parangon, 2007

La Décroissance : un nouveau projet politique, éditions Golias, 2008

(avec Bernadette Costa-Prades) Apprendre à faire le vide : Pour en finir avec le "toujours plus", éditions Milan, 2009

Desobeir et grandir - Vers une société de décroissance, éditions Ecosociete, 2009

La simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance, Les empêcheurs de penser en rond / La Découverte, 2010

(avec Florence Leray) Daniel Cohn-Bendit, l’imposture, éditions Max Milo, 2010

Vidéos


Eloge de la gratuité - Paul Ariès répond à R. Balme
envoyé par bigtom23. - L'info internationale vidéo.


la gratuité face au capitalisme
envoyé par lyon_videos_fr. - L'info video en direct.

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La décroissance, Dix questions pour comprendre et en débattre [Denis BAYON, Fabrice FLIPO, François SCHNEIDER]




La décroissance désigne une mouvance intellectuelle et militante qui estime que la crise climatique et les impasses du modèle capitaliste ne pourront être surmontées qu’au prix de l’abandon du modèle de développement productiviste et de ses fondements : le culte fétichiste de la croissance et la croyance aveugle dans les bienfaits des progrès technoscientifique. « Doux rêve », « dangereuse utopie », « projet réactionnaire », on a tout entendu à propos de la décroissance, qui suscite souvent une condescendance amusée ou une méfiance instinctive de la part du monde politique traditionnel ou du monde intellectuel.
C’est ce qui rend si précieux ce livre sans équivalent, qui brise les malentendus et préjugés les plus répandus sur la décroissance, et s’efforce de faire naître un débat sérieux et argumenté à son propos.

1. Que signifie « décroissance » ?
2. La décroissance, une idée neuve ?
3. Pourquoi pas le « développement durable » ?
4. La décroissance, est-ce la fin du progrès scientifique et technique ?
5. La décroissance est-elle malthusienne ?
6. La décroissance, privation ou joie de vivre ?
7. La décroissance, c’est la récession et le chômage ?
8. La décroissance concerne-t-elle les pays du Sud ?
9. La décroissance implique t-elle pas une vision dirigiste et autoritaire de la politique ?
10. Que signifierait concrètement une politique de décroissance ?