R.O.C. 06
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Simplicité volontaire et décroissance

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L’ENCERCLEMENT : La démocratie dans les rets du néolibéralisme [Richard Brouillette]

Un documentaire de Richard Brouillette
Québec (Canada), HDCam (tourné en 16mm), N&B, 2008, 160 minutes
http://encerclement.info


Avec : Noam Chomsky, Ignacio Ramonet, Normand Baillargeon, Susan George, Omar Aktouf, Oncle Bernard, Michel Chossudovsky, François Denord, François Brune, Martin Masse, Jean-Luc Migué, Filip Palda and Donald J. Boudreaux

À travers les réflexions et les analyses de plusieurs intellectuels de renom, ce documentaire trace un portrait de l’idéologie néolibérale et examine les différents mécanismes mis à l’oeuvre pour en imposer mondialement les diktats.
Déréglementer, réduire la taille de l’État, privatiser, limiter l’inflation plutôt que le chômage, bref, financiariser et dépolitiser l’économie : les différents dogmes de cette pensée prêt-à-porter sont bien connus. Et s’ils s’immiscent lentement dans nos consciences c’est qu’ils sont diffusés à travers un vaste et inextricable réseau de propagande.

De fait, depuis la fondation de la Société du Mont Pèlerin, en 1947, les instituts de recherche néolibéraux, ces think tanks financés par des transnationales et des grandes fortunes, propagent inlassablement la pensée néolibérale au sein des universités, dans les médias, auprès des parlementaires, etc.

Cette idéologie qui s’affiche évidence, forte de la sanction historique et scientifique que semble lui avoir conférée la chute de l’URSS, a su intoxiquer tous les gouvernements, de gauche comme de droite. En effet, depuis la fin de la Guerre Froide, le rythme des réformes néolibérales est allé sans cesse s’accentuant. Souvent imposée par la force, que ce soit à travers les plans d’ajustements structurels du FMI et de la Banque Mondiale, sous la pression des marchés financiers et des transnationales ou même par la guerre, la doctrine néolibérale s’étend dorénavant à la planète entière.

Mais derrière l’écran de fumée idéologique, derrière ces beaux concepts d’ordre spontané et d’harmonie des intérêts dans un libre marché, par-delà la panacée de la «main invisible», que se cache-t-il réellement ?
Pourquoi ce titre ?
Le mot rets vient du latin rete et signifie littéralement filet. Il exprime l'idée de piège tout autant que l'idée de réseau (d'ailleurs, rete a donné en français le mot réseau). Aussi, l'Internationale néolibérale s'est constituée en un vaste réseau, complexe et inextricable, qui lui permet de faire entendre sa voix polymorphe simultanément sur toutes les tribunes imaginables, à savoir : les think tanks, le système d'éducation, les médias, les partis politiques, les marchés financiers, les organisations intergouvernementales (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale, Organisation de Coopération et de Développement Économique, Organisation Mondiale du Commerce, etc.), les transnationales, les fonds de pension et les divers autres gestionnaires de l'épargne (compagnies d'assurance, banques, fonds mutuels, etc.), les syndicats du partenariat, etc. Chacun des maillons de cette vaste chaîne se charge de relayer la doctrine à un autre maillon ou, encore, directement au public. Cette circulation de l'idéologie néolibérale à travers tous les supports de diffusion possibles lui confère une espèce de « monopole de l’apparence » (selon le bon mot de Guy Debord) qui assure sa perpétuation et facilite l’endoctrinement des masses.

Or, en déversant ce flot ininterrompu de propagande, les idéologues néolibéraux servent la cause des puissants. Car, en dénonçant l’inefficacité de l’État et des programmes sociaux, tout en glorifiant l’efficience et l’infaillibilité des marchés, en vantant les mérites de la concurrence, des inégalités sociales et du droit de propriété privé, qui, selon leurs prétentions, a préséance sur tous les autres droits, ils légitiment les réformes qui assoient le pouvoir des possédants. Ces réformes ont été adoptées en rafales à travers le monde depuis le début des années 80 et ont toujours cours, malgré la crise économique mondiale qui démontre la faillite du système néolibéral. En Occident, elles ont amené les États à abandonner des pans entiers de leur économie nationale. De l’indépendance des banques centrales dirigées par des non-élus qui fixent pourtant la politique monétaire des États, à la privatisation rampante des systèmes publics de santé, d’éducation, de transport, d’énergie et de ressources naturelles, etc., tout a été fait pour retirer des mains des citoyens le contrôle sur leur destinée économique. Mais dans les pays en développement, la situation est bien pire. Maillons essentiels du réseau néolibéral, le FMI et la Banque mondiale ont mis en chantier, à travers les plans d’ajustement structurel, des trains de réformes qui ont dévasté les États, les laissant totalement exsangues. Impuissante, la majeure partie de l’humanité a ainsi vu s’installer un colonialisme d’un genre nouveau qui, feignant l’altruisme, entretient une phénoménale déprédation. Alors qu’on vante les mérites du libre-échange, on procède à la dilapidation en bonne et due forme des ressources naturelles de territoires immenses et à l’asservissement de populations entières.

Et c'est ainsi que la pensée et la démocratie, encerclées de toutes parts par la propagande et les réformes, se trouvent prises au piège, dans les rets du néolibéralisme.

Structure
L'encerclement est constitué de dix chapitres et se divise en deux grandes parties
Première partie : portrait général de l'idéologie néolibérale
Chapitre 1 : Introduction
Ignacio Ramonet revient sur deux éditoriaux publiés dans Le monde diplomatique au milieu des années 90 et qui résument bien la problématique abordée par le film : «Régimes globalitaires» et «La pensée unique».
Chapitre 2 : Origines
François Denord retrace les origines de l'idéologie néolibérale. S'attardant d'abord sur les conditions qui en ont favorisé l'éclosion, il nous parle ensuite de ce qui constitue les deux actes fondateurs du mouvement néolibéral, le Colloque Walter Lippmann (1938) et la fondation de la Société du Mont-Pèlerin (1947) qui deviendra la maison mère de l’Internationale néolibérale.
Chapitre 3 : Au coeur du réseau néolibéral, les think tanks
François Denord nous décrit comment la Société du Mont-Pèlerin a essaimée en plusieurs associations et think tanks, dont le rôle essentiel fut de propager l'idéologie néolibérale dans la sphère publique afin de la faire adopter par le plus grand nombre. Noam Chomsky explique comment l'émergence des think tanks a permis de ramener vers la droite l'opinion publique qui, dans les années 60, se faisait de plus en plus contestataire. Puis, nous nous transportons vers un séminaire étudiant organisé par le Fraser Institute et l'Institut économique de Montréal où nous entendons Filip Palda qui énonce quelles doivent être les limites de l’État et Donald J. Boudreaux qui nous explique comment le capitalisme industriel a contribué à dépolluer l'environnement.
Chapitre 4 : Petit florilège libéral - Libertarianisme et théorie des choix publics
Martin Masse, développe sa vision du libertarianisme, philosophie qu'il épouse entièrement et qui met l'accent sur la liberté individuelle tout en prônant une extrême limitation des pouvoirs de l’État. Jean-Luc Migué, quant à lui, trace les grandes lignes de la théorie des choix publics qui énonce que l'adoption des politiques gouvernementales n'est pas motivée par l'intérêt collectif mais par les intérêts particuliers de différents groupes sociaux. Messieurs Masse et Migué se relaient pour dénoncer l’inefficacité de l’État et l’injustice engendrée par ses actions coercitives, tout en louant le droit de propriété privée et l’efficience du libre marché.
Chapitre 5 : Critiques
Normand Baillargeon, Noam Chomsky, Susan George, Oncle Bernard et Omar Aktouf se succèdent à l’écran pour échafauder une critique des théories libérales classiques reprises par les néolibéraux : la théorie de la main invisible d’Adam Smith, la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo, le droit de propriété de John Locke, etc. Ils maintiennent entre autres que ces théories, élaborées aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui trouvaient leur sens dans le contexte de l’économie de cette époque lointaine, ne peuvent plus s’appliquer à l’économie contemporaine.
Seconde partie : l’encerclement de la pensée et de la démocratie par le néolibéralisme
Chapitre 6 : Propagande et endoctrinement – l’éducation
Normand Baillargeon nous parle des dérives de l’éducation qui a délaissé son rôle de préparation à la vie civique pour se transformer en système de formation professionnelle au service des entreprises. Puis, il rappelle comment le désengagement de l’État en Amérique du Nord a permis à plusieurs entreprises d’entrer dans les écoles, sous le prétexte de fournir des émissions pédagogiques ou du matériel didactique, pour déverser leur propagande à des publics naïfs et captifs. Omar Aktouf évoque ensuite la panne de sens que traverse actuellement la société et revient sur le dévoiement de l’enseignement, maintenant axé sur le marché de l’emploi, qui fait des étudiants des serviteurs-reproducteurs du système.
Chapitre 7 : Propagande et endoctrinement – les médias
Normand Baillargeon revient sur la Commission Creel, qui est à l’origine des techniques modernes de façonnement de l’opinion publique qui parviennent à imposer une vision du monde, un vocabulaire, une manière de penser, etc. François Brune démontre comment l’idéologie dominante parvient à s’imposer comme naturelle, comme allant de soi. Ignacio Ramonet, enfin, nous explique comment les médias parviennent à créer la vérité en établissant l’équation « répétition égale démonstration ».
Chapitre 8 : Néolibéralisme ou néocolonialisme – la force d’imposition des marchés financiers
Noam Chomsky nous révèle comment les marchés financiers parviennent à constituer un « sénat virtuel » qui est à même de dicter aux différents gouvernements du monde les politiques qu’ils doivent adopter. Oncle Bernard nous décrit ensuite les dérapages des opérations hors-bilan des banques privées qui se soustraient au contrôle de l’État. Il aborde ensuite le sujet des produits financiers dérivés, relevant qu’une des caractéristiques fondamentales du capitalisme contemporain consiste à entretenir le risque pour pouvoir le marchandiser. Puis, Michel Chossudovsky nous explique de façon très visuelle comment sont menées les attaques spéculatives contre les monnaies, en prenant exemple sur le won coréen durant la crise asiatique de 1997. Il nous fait comprendre qu’avec ces attaques, les spéculateurs visent en fait à prendre possession de l’économie entière des pays assaillis.
Chapitre 9 : Néolibéralisme ou néocolonialisme – la force d’imposition des institutions de Bretton Woods ou le consensus de Washington
Omar Aktouf nous décrit six mesures parmi les plus importantes des plans d’ajustement structurel du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale : réduction des dépenses de l’État, privatisations, dévaluation de la monnaie, réorientation de l’économie nationale vers les exportations, vérité des prix, ainsi que libéralisation des investissements et vérité des salaires. Il détaille les effets concrets et néfastes de ces mesures pour les populations des pays en développement. Susan George nous explique ensuite comment l’Organisation mondiale du commerce se place au dessus de toutes les lois et de toutes les conventions internationales pour dicter sa propre loi et imposer des déréglementations économiques qui profitent avant tout aux transnationales.
Chapitre 10 : Néolibéralisme ou néocolonialisme – la force d’imposition de l’humanisme militaire ou « la guerre c’est la paix »
Michel Chossudovsky revient sur les accords de Dayton, qui ont mis fin à la guerre de Bosnie. Il rappelle qu’en annexe de ces accords, les militaires américains avaient eux-mêmes rédigé la constitution de la Bosnie-Herzégovine. Et comment cette constitution, qui n’avait aucune base citoyenne en Bosnie-Herzégovine, installait un gouvernement colonial en donnant les rênes de l’économie à des étrangers. Noam Chomsky conclut en rappelant que « l’humanisme militaire » contemporain, avec ses missions de paix et de libération qui se prétendent altruistes et humanistes, cache en fait des guerres de conquête.

Disponible chez : Marion

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Les Objecteurs de Croissance

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Nicholas Georgescu-Roegen

Nicholas Georgescu-Roegen (Constanţa, Roumanie, 4 février 1906 - Nashville, Tennessee, 30 octobre 1994) est un mathématicien et économiste hétérodoxe roumain dont les travaux ont abouti au concept de décroissance.

Biographie

Nicolae Georgescu naît à Constanţa le 4 février 1906. Sa mère, issue d'une famille modeste, enseignait la couture dans une école de commerce pour filles ; son père, officier dans l'armée, meurt quand Nicolae a sept ans. Élève brillant, il reçoit une remarquable formation en mathématiques qui lui servit pour ses futurs travaux en théorie économique. En 1926, alors étudiant à l'université de Bucarest, il s'inscrit ainsi à un séminaire sur les singularités des équations différentielles, sur l'enseignement duquel il se fondera pour l'un de ses plus importants articles, The Pure Theory of Consumer's Behaviour, publié en août 1936. A la même époque, il assiste aux conférences de Grigore Antipa, directeur du Muséum de Bucarest et fondateur de la Géonomie. Il obtient ensuite une bourse pour étudier à Paris.

Entre 1927 et 1930, il étudie à l'Institut de statistique de l'Université de Paris (ISUP) dont il sort docteur en statistique. Sa thèse, publiée dans le Journal de la Société de statistique de Paris, a pour titre Le problème de la recherche des composantes cycliques d'un phénomène. Son travail sur les phénomènes périodiques le convainc que les phénomènes sociaux ne pouvaient en aucun cas être décrits par les méthodes « mécaniques » de la statistique classique. Bien qu'il n'eût pris que deux cours d'économie à la Sorbonne, il aboutit à la conclusion que « les phénomènes économiques ne pouvaient être décrits par un système mathématique ».

Alors qu'il suit les cours de Karl Pearson au University College de Londres (1930-1932), son travail suscite l'intérêt des économistes du Harvard Economic Barometer – probablement du fait de l'intervention de Pearson lui-même. Il obtient une bourse de la fondation Rockefeller pour participer à ce projet. Arrivé à Harvard au printemps 1934, il apprend que le Harvard Economic Barometer n'existe plus. Il demande alors un entretien à Joseph Schumpeter qui travaillait à l'époque sur ses Business Cycles. Cette rencontre fortuite l'amène à rejoindre l'équipe de Schumpeter qui comptait dans ses rangs Wassily Leontief, Edgar Hoover, Frank Taussig, Oskar Lange, Fritz Machlup, Gerhard Tintner, Nicholas Kaldor et Paul Sweezy. C'est durant cette intense période intellectuelle (1935-1936) que Nicholas Georgescu-Roetgen devient économiste : il publie quatre articles qui jettent les bases de sa théorie de l'utilité et de la production.

Il enseigne à l'université de Bucarest puis à l'Université Vanderbilt, Nashville aux États-Unis (et furtivement à l'Institut universitaire d'études du développement de Genève en 1974 et à Strasbourg, 1977-1978). Outre ses fonctions d'enseignant, il a occupé de nombreux postes dans la fonction publique roumaine.

Travaux

Il a entre autres contribué, en économie, à l'introduction du concept physique d'entropie. Ses travaux ont contribué de façon significative à l'élaboration de la bioéconomie, qui ouvre un pont entre sciences économiques, sciences biologiques (loi de l'évolution, néodarwinisme). À ce titre, il fait partie du courant évolutionniste des économistes. Mais il lie aussi sciences économiques et sciences physiques (thermodynamique), ouvrant la voie à l'économie thermodynamique. Son ouvrage majeur est The Entropy law and the Economic Process paru en 1971 dans lequel il écrit :
« Le processus économique n’est qu’une extension de l’évolution biologique et, par conséquent, les problèmes les plus importants de l’économie doivent être envisagés sous cet angle »

— Nicholas Georgescu-Roegen, The Entropy law and the Economic Process
« la thermodynamique et la biologie sont les flambeaux indispensables pour éclairer le processus économique (...) la thermodynamique parce qu’elle nous démontre que les ressources naturelles s’épuisent irrévocablement, la biologie parce qu’elle nous révèle la vraie nature du processus économique »

— Nicholas Georgescu-Roegen, The Entropy law and the Economic Process

Pour ses partisans, ces théories réconcilieraient économie et écologie en réintégrant la science économique dans la pensée scientifique contemporaine de la révolution industrielle et de la découverte de l'évolution biologique. Elles apporteraient un éclairage novateur et fécond dont les implications pratiques dépassent l'économie politique. Elles mettraient en évidence l'impossibilité de résoudre les problèmes environnementaux par le seul progrès scientifique et technologique.

Jugeant l'économie libérale de la théorie néoclassique beaucoup trop mécanique, Georgescu-Roegen a mis en lumière la contradiction entre la deuxième loi de la thermodynamique, la loi de l'entropie – c'est-à-dire la dégradation inéluctable, suite à leur usage, des ressources naturelles utiles à l'humanité – et une croissance économique matérielle sans limites. Il appelait pour sa part à une décroissance pour tenir compte de la loi physique de l'entropie.

Certains critiques considèrent que mêler l'entropie au processus économique, caractérisé plutôt par des effets d'auto-organisation et d'adaptabilité, est précisément trop mécanique.

Georgescu-Roegen manifestait la conviction que la joie de vivre est la véritable finalité de l'activité économique. Toutefois, on trouve également sous sa plume cette phrase, concernant les moyens concrets de la décroissance :
« L'humanité devrait progressivement réduire sa population à un niveau qui lui permettrait de pouvoir être nourrie par la seule agriculture biologique. Bien entendu, les nations qui connaissent aujourd'hui une forte croissance démographique auront un effort difficile à fournir pour obtenir le plus rapidement possible des résultats dans cette direction. »

La formule, dépourvue de tout autre commentaire, est étrange, sinon inquiétante. Georgescu-Roegen avait une vision pessimiste de la nature humaine et de la vie en général ("L'espèce humaine est caractérisée par l'existence d'un conflit social irréductible").

Dans la préface à Analytical Economics, Paul Samuelson écrit :
« Le professeur Georgescu-Roegen est plus qu'un économiste mathématicien. Il est tout d'abord un économiste, et le premier à rejeter les prétentions du charabia symbolique. Les subtilités de la production marginale et de l'utilité originale n'échappent pas à son examen sceptique... Comme il a une formation mathématique très supérieure, il est tout à fait immunisé contre les charmes de séduction de ce sujet et est capable de conserver une attitude objective et terre à terre sur son utilisation... Je défie tout économiste informé de rester satisfait de soi après avoir médité sur cet essai. C'est donc un livre à posséder et à savourer. »

— Paul Samuelson, Analytical Economics

Pour Henri Guitton,
« Georgescu-Roegen a voulu remédier à l'absence de pont reliant la physique théorique à l'économie. Il nous confie s'être lancé seul dans cette aventure, courant un risque dont il est sûr qu'il n'est pas vain... Novateur il le demeure, et un novateur souffre toujours au départ de sa solitude. Mais peut-être que maintenant, des disciples se joindront à lui pour poursuivre son avance ? »

— Henri Guitton

Pour Jacques Grinevald :
« Apparemment isolée, l'œuvre de Nicholas Georgescu-Roegen doit se comprendre dans un vaste mouvement de rénovation intellectuelle. Il manquait une véritable anti-Economique ; elle survient et elle sera une bio-économique. Il faut d'abord prendre connaissance de la situation de notre connaissance si nous voulons faire servir la renaissance que nous réclamons. L'affaire Galilée n'est pas close, mais déjà s'ouvre l'affaire Georgescu-Roegen: l'enjeu vaut le combat et celui-ci sera non-violent ou ne sera pas. »

— Jacques Grinevald

L'économiste américain Herman Daly a écrit en 2007 que trop peu d'attention a été portée aux travaux de Georgescu-Roegen car ceux-ci étaient en avance sur leur temps.

Publications

On trouve une chronologie des publications de Georgescu-Roegen et de leur traduction dans La Décroissance (voir plus bas la référence.)

  • 1935, Fixed Coefficients of Production and the Marginal Productivity Theory, Review of Economics and Statistics, vol 3, pp 40-49
  • 1936, The Pure Theory of Consumer's Behavior, Quaterly Journal of Economics, vol 50, pp 533-539
  • 1966, Analytical economics. Issues and Problems. Cambridge, Harvard University Press. La Science économique : ses problèmes et ses difficultés, par N. Georgescu-Roegen, … Traduit par Mme F. Rostand, …Préface de P. Samuelson, … Préface de H. Guitton, … – Paris, Dunod, 1970. 23 cm, XV-300 p. (Collection du centre d’économétrie de la faculté de droit et des sciences économiques de Paris, association Cournot, dirigée par Henri Guitton.)
  • 1971, The Entropy Law and the Economic Process. Traduction du chapitre 1 en français dans La décroissance - Entropie - Écologie - Économie, éd. 2006, ch. I, p.63-84.
  • 1975. "Energy and Economic Myths", in The Southern Economic Journal, 1975, XLI, 3, p.347-381. Traduction française dans La Décroissance, éd. 2006, ch. II, p. 85-166.
  • 1977. "The Steady Sate and Ecological Salvation: A Thermodynamic Analysis", in BioScience, avril 1977, vol. 27, no4, p.266-270. Traduction française dans La Décroissance, éd. 2006, ch. II, p. 167-190.
  • 1979. Demain la décroissance. Entropie, écologie, économie. Traduction, présentation et annotation Jacques Grinevald et Ivo Rens. Lausanne, Pierre-Marcel Favre, 1979. 21 cm, 157 p. [La décroissance. Entropie, écologie, économie. 2e édition revue et augmentée. Traduit et présenté par Jacques Grinevald et Ivo Rens. Paris, Sang de la Terre, 1995. 21 cm, 220 p. ; 3e édition revue. Paris, Sang de la Terre et Ellébore, 2006. 22,5 cm, 304 p.] texte disponible en ligne
  • 1983. La Loi de l'Entropie et l'évolution économique", Congrès des Économistes de Langue française, Strasbourg, 7 juin 1983.

Bibliographie

  • Arnaud Diemer et Sylvère Labrune, « L’écologie industrielle : quand l’écosystème industriel devient un vecteur du développement durable », Développement durable et territoires [En ligne], Varia, mis en ligne le 30 août 2007. URL : http://developpementdurable.revues.org/index4121.html
  • Fabrice Dannequin et Arnaud Diemer, « L’analyse de la production chez Nicholas Georgescu-Roegen », Cahiers du GRATICE, no 17, 2e semestre 1999, p. 263-287.
  • Fabrice Dannequin et Arnaud Diemer, « De l’entropie à la constitution d’un programme bioéconomique : Le grand projet de Nicholas Georgescu-Roegen », Cahiers du CERAS, no 42, décembre 1999, p. 1-9.
  • Fabrice Dannequin et Arnaud Diemer, « La place de la biologie et de la thermodynamique dans la théorie contemporaine : l’œuvre de Nicholas Georgescu-Roegen », Colloque de l’association Charles Gide, les 26 et 27 septembre 1999, p. 1-8.
  • Fabrice Dannequin, Arnaud Diemer et Franck-Dominique Vivien, « N. Georgescu-Roegen : penseur de la production, penseur de la révolution industrielle », Colloque organisé par l’association Charles Gide, Strasbourg 6 et 7 novembre 1998, p. 1-43.
  • Grinevald, Jacques. 1974. « L’économiste Georgescu-Roegen : intégrer l’économie dans la problématique énergétique et écologique », Uni-information, no 36, juin-juillet 1974, p. 28-29.
  • Grinevald, Jacques. 1980.« La Perspective bioéconomique de Nicholas Georgescu-Roegen », Cahiers du GERMES, Paris, no 4, juin 1980, « Questions à la bioéconomie », p. 27-44.
  • Grinevald, Jacques. 1981. « Energy and Economic Myths, by Nicholas Georgescu-Roegen », Technology and Culture, no 22, 1981, p. 655-658.
  • Grinevald, Jacques. 1992. « La révolution bioéconomique de Nicholas Georgescu-Roegen : à propos de la première Conférence internationale de bioéconomie à Rome les 28-30 novembre 1991 », Stratégies énergétiques, biosphère & société, Genève, Hygiène et médecine, octobre 1992, p. 23-34.
  • Grinevald, Jacques. 1994. « Georgescu-Roegen : Bioéconomie et Biosphère », Silence, Lyon, avril 1993, no 164, p. 4-14.
  • Grinevald, Jacques. 1995. « Hommage à Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) », Stratégies énergétiques, biosphère & société, Genève, Hygiène et médecine, 1995, p. 149-151.(En ligne : http://www.unige.ch/sebes/textes/1995/95JGRoegen.html)
  • Grinevald, Jacques, 2006, « Nicholas Georgescu-Roegen, dissident de l’Occident et visionnaire de la décroissance », dans La Revue Durable no 20, avril-mai-juin 2006, p. 8-13.
  • Maneschi, Andrea, Nicholas Georgescu-Roegen and the Filiation of Economic Ideas. Working Paper No. 00-W18, June 2000. Department of Economics, Vanderbilt University, Nashville, TN 37235.
  • (en) Mayumi, K. 1995. Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994): an admirable epistemologist. Structural Change and Economic Dynamics 6: 115-120.
  • (en) Mayumi, K. and Gowdy, J. M. (eds.) 1999. Bioeconomics and Sustainability: Essays in Honor of Nicholas Georgescu-Roegen. Cheltenham: Edward Elgar.
  • (en) Mayumi, K. 2001. The Origins of Ecological Economcs: The Bioeconomics of Georgescu-Roegen. London: Routledge.

Filmographie

  • « Hommage à Nicholas Georgescu-Roegen » avec Jacques Grinevald, un film documentaire de Vincent Liegey, réalisé par Debora Blake, Paris, juin 2008.

Vidéo

Décroissance : Hommage à Nicholas Georgescu-Roegen from Décroissance - Degrowth on Vimeo.

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Pierre Rabhi

Pierre Rabhi (Kenadsa, Algérie 1938) est un agriculteur, philosophe, écrivain et penseur français d'origine algérienne, inventeur du concept « Oasis en tous lieux ».

Il défend un mode de société plus respectueux des populations et de la terre et soutient le développement de pratiques agricoles respectueuses de l'environnement et préservant les ressources naturelles, l'agroécologie, notamment dans les pays arides.

Jeunesse algérienne

Pierre Rabhi est né en 1938 à Kenadsa près de Béchar, une oasis dans le sud de l'Algérie dans une famille musulmane. Sa mère meurt alors qu'il est âgé de 4 ans, ses frères sont encore vivants et vivent à Bechar et Kenadsa.

Son père, qui était forgeron, musicien et poète, se préoccupe de l'avenir du jeune Pierre, et lui fait alterner l'école coranique et l'école française. Il y est confié à un couple de Français, un ingénieur et une institutrice, venus travailler à la Compagnie des Houillères de son village natal colonisé. Plus tard, son père sera contraint de fermer son atelier et de travailler à la mine, ce qui marqua la réflexion et la pensée de son fils.

Il quitte Kenadsa pour Oran avec sa famille d'adoption et y réalise deux années d'études secondaires.

Ainsi, Pierre Rabhi a partagé son enfance entre la culture catholique occidentale et le monde musulman, jusqu'à l'âge de 14 ans. À l'âge de 16 ans, à Oran, il choisit de se convertir au christianisme. Il commence à travailler, d'abord dans la dentisterie, puis en tant qu'employé de banque.

Lorsque la guerre d'Algérie éclate en 1954, il se trouve dans une situation de double exclusion, rejeté par son père pour s'être converti et par son père d'adoption qui l'avait mis à la porte suite à un conflit, juste au début de la guerre.

Il décide de partir s'installer en France à Paris.

Le retour à la terre

Il trouve un poste d'ouvrier spécialisé; dans l'entreprise où il travaille, il rencontre Michèle avec qui plus tard il se mariera.

Tous deux nourrissent le rêve de s'extraire de cette vie urbaine et pensent à l'agriculture. Il rencontre le docteur Pierre Richard, un médecin, écologiste et visionnaire qui s'occupait à l'époque de la création du Parc national des Cévennes, et qui les encourage dans leur démarche.

Ils décident alors de se rendre en Ardèche pour s'y installer définitivement en 1960, précédant le mouvement néorural de la fin des années 1960.

Ils se marient à Thines. Pierre Rabhi devient père et, sans aucune connaissance agricole, s'inscrit dans une Maison familiale rurale et obtient un diplôme.

Après trois ans comme ouvrier agricole, en 1963, il devient lui-même paysan dans les Cévennes ardéchoises. Il se lance dans l'élevage caprin avec l'intention de ne pas reproduire les mêmes modèles de productivisme, et expérimente l'agriculture biodynamique.

Après des débuts difficiles, ils acquièrent assez d'expérience pour accueillir et conseiller à partir de mai 1968 d'autres néo-ruraux. Quinze années leur seront nécessaires pour parvenir à vivre de leur ferme.

La reconnaissance
En 1978, il est chargé de formation à l'agroécologie par le CEFRA (Centre d'études et de formation rurales appliquées).

À partir de 1981, il se rend au Burkina Faso en tant que « paysan sans frontière » à la demande du gouvernement de ce pays et avec le soutien du CRIAD (Centre de relations internationales entre agriculteurs pour le développement).

En 1985, il crée un centre de formation à l'agroécologie à Gorom-Gorom, avec l'appui de l'association Le Point-Mulhouse.

En 1988, il fonde le CIEPAD (Carrefour international d'échanges de pratiques appliquées au développement) avec l'appui du conseil général de l'Hérault. Il met en place un « module optimisé d'installation agricole », de programmes de sensibilisation et de formation, et le lancement de nombreuses actions de développement à l'étranger (Maroc, Palestine, Algérie, Tunisie, Sénégal, Togo, Bénin, Mauritanie, Pologne, Ukraine…).

En 1992, il lance le programme de réhabilitation de l'oasis de Chenini-Gabès en Tunisie.

Depuis 1994, il anime le mouvement « Oasis en tous lieux », visant à promouvoir le retour à une terre nourricière et la reconstitution du lien social.

La même année, il fonde l'association "Les Amis de Pierre Rabhi", rebaptisée en 1998 "Terre et Humanisme". L'association a pour activité la promotion et la transmission de l'agroécologie.

En 1997 et 1998, il intervient à la demande de l'ONU dans le cadre de l'élaboration de la convention de lutte contre la désertification (CCD) et est appelé à formuler des propositions concrètes pour son application.

De 1999 à 2001, il lance de nouvelles actions de développement au Niger (région d'Agadez) et au Mali (région de Gao).

En 2002 il fait une pré-campagne présidentielle où il obtient 184 parrainages d'élus et qui donne naissance au Mouvement appel pour une insurrection des consciences (MAPIC).

En 2003 il rencontre Michel Valentin avec lequel il crée en 2004 les Amanins, un site agro-écologique dans la Drôme sur la commune de La Roche-sur-Grane. L'association les Amanins sans but lucratif travaille autour de trois axes ; l'agriculture, l'éducation et la construction, sous la question « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants, quels enfants laisserons-nous à la planète ? »

Il anime régulièrement des conférences ou des ateliers sur les thèmes de la simplicité volontaire et de la décroissance. Considéré comme artisan de l'altermondialisme, il fut invité lors du Forum social européen, et a intitulé un de ses exposés « Donner une âme à la mondialisation ». Il crée en 2007 le « Mouvement pour la Terre et l'Humanisme » appelé ensuite « Mouvement Colibris », dont la mission est d'aider chacun à construire, à son échelle, de nouveaux modèles de société fondés sur l’autonomie, l’écologie et l’humanisme. Il a fait partie du comité éditorial du mensuel français La Décroissance et est vice-président de l'association Kokopelli qui œuvre à la protection de la biodiversité (à la production et distribution de semences issues de l'agriculture biologique et biodynamique) et à la régénération des sols cultivés.

Bibliographie

  • Du Sahara aux Cévennes ou la reconquête du songe (autobiographie), Éditions de Candide, Lavilledieu, 1983, rééd. Albin Michel, Paris, 1995, rééd sous le titre Du Sahara aux Cévennes :itinéraire d'un homme au service de la Terre-Mère, Albin Michel, Paris, 2002.
  • Le Gardien du Feu (roman), Éditions de Candide, Lavilledieu, 1986, Éditions Albin Michel, Paris, 2003.
  • L'Offrande au crépuscule (Prix des sciences sociales agricoles du ministère de l'Agriculture), Éditions de Candide, Lavilledieu, 1989, rééd. aux éditions L'Harmattan 2001.
  • Le Recours à la terre (recueil d'articles), Éditions Terre du Ciel, Lyon, 1995, nouvelle éd. augm. 1999.
  • Parole de Terre : une initiation africaine, Éditions Albin Michel, Paris, 1996 (préface de Yehudi Menuhin).
  • Manifeste pour des Oasis en tous lieux, ouvrage collectif sous la direction de Pierre Rabhi, 1997.
  • Le Chant de la Terre interview par Jean-Pierre et Rachel Cartier, Editions La Table Ronde, Paris, 2002
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie avec Nicolas Hulot, Ed Calmann-Lévy, Paris, 2005. ISBN 2-7021-3589-7
  • Conscience et environnement, Éditions du Relié, Gordes, 2006.
  • La part du colibri, l'espèce humaine face à son devenir, Editions de l'aube, 2006 (témoignage au festival du livre de Mouans-Sartoux en 2005).
  • Ecologie et spiritualité, collectif, Paris, Albin Michel, 2006. Avec entre autres, Jacques Brosse, André Comte-Sponville, Eugen Drewermann, Albert Jacquard, Jacques Lacarrière, Théodore Monod, Jean-Marie Pelt, Annick de Souzenelle...
  • Préface de Alerte aux vivants et à ceux qui veulent le rester - Pour une renaissance agraire de Pierre Gevaert, éd Sang de la Terre, 2006.
  • Terre-Mère, Homicide volontaire ? Entretiens avec Jacques Olivier Durand, Le Navire en pleine ville, 2007.
  • Manifeste pour la Terre et l'Humanisme, Pour une insurrection des consciences, Actes Sud, 2008.
  • Préface de La stratégie du colibri, de Séverin Millet, Minerva, 2008.
  • Le scénario Titanic, et autres métaphores écologiques..., de Hugues Gosset-Roux (Préface de Pierre Rabhi), Jouvence, 2008.
  • Préface de Une seule Terre pour nourrir le Monde, de Florence Thinard, Gallimard Jeunesse, octobre 2009.
  • Pierre Rabhi rédacteur en chef du numéro 77 de la revue Interdépendances, avril 2010.
  • Vers la Sobriété Heureuse, Actes Sud, avril 2010.

Site Webhttp://www.pierrerabhi.org/blog

Vidéo

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Vincent Cheynet

Vincent Cheynet est né en 1966. Parallèlement à des engagements associatifs et politiques, il a été pendant une dizaine d'années directeur artistique dans une multinationale de la publicité (Publicis Lyon) avant de se retourner contre son ancien métier. En 1999, il fonde l'association et la revue Casseurs de pub. En 2003, il crée le journal La Décroissance, le journal de la joie de vivre, un mensuel dont il est le rédacteur en chef.

Bibliographie

  • Le choc de la décroissance, Seuil, 2008
  • Lyonnais, qui avez-vous élu ?, éditions de la Mése, 2008
  • Ubunaesque !, éditions de la Mése, 2003
  • (Direction) Casseurs de pub, un pavé dans la geule de la pub, éditions Parangon, 2006
  • (Co-direction) Objectif décroissance, avec Michel Bernard et Bruno Clémentin, éditions Parangon, 2003
  • (Participation) Pour repolitiser l’écologie, éditions Parangon, 2007
  • (Participation) Contre le travail le dimanche, éditions Golias, 2008 (à paraître)

Lien

http://www.ladecroissance.net/

http://www.casseursdepub.org/

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Serge Latouche

Serge Latouche, né à Vannes le 12 janvier 1940, est un économiste français, célèbre penseur de la décroissance. Serge Latouche est l'un des « contributeurs historiques » de La Revue du MAUSS, professeur émérite à la faculté de droit, économie et gestion Jean Monnet (Sceaux) de l'Université Paris-Sud 11. Il est directeur du Groupe de recherche en anthropologie, épistémologie et économie de la pauvreté (GRAEEP).

Travaux

Influencé par les travaux de François Partant, Serge Latouche est membre fondateur et ancien président de l'association La ligne d'horizon, dont l'objectif est de poursuivre la réflexion que François Partant a exprimée dans ses livres et dans ses articles.

Dans le domaine des sciences humaines, il a développé une théorie critique envers l'orthodoxie économique, et dénoncé l'économisme, l'utilitarisme dans les sciences sociales et la notion de développement. Il critique notamment à travers une argumentation théorique et une approche empirique nourrie de nombreux exemples, les notions d'efficacité et de rationalité économiques. Il est également très critique à l'égard de la notion de développement durable qu'il considère comme une imposture et une ineptie.

Il est un des penseurs et des partisans les plus connus de la décroissance et tente de conceptualiser l'après-développement dans « un combat généralisé et organisé contre le mode de vie, devenu insoutenable, à l'échelle mondiale ». Pour Serge Latouche « c'est du côté de l'informel anti-développementiste qu'il convient de chercher refuge, comme forme d'économie capable de constituer une véritable alternative au libéral-productivisme ».

Les auteurs Jean-Marie Furt et Franck Michel relèvent que « Serge Latouche a dévoilé les dangers de l'uniformisation du monde sous prétexte d'universalisation du modèle politico-économique ».

Bibliographie

  • Epistémologie et économie : Essai sur une anthropologie sociale freudo-marxiste, Paris, Anthropos, 1973.
  • Le Projet marxiste : Analyse économique et matérialisme historique, Paris, PUF, 1975.
  • Critique de l'impérialisme, Paris, Anthropos, 1979.
  • Le procès de la science sociale, Paris, Anthropos, 1984.
  • Faut-il refuser le développement ?, Paris, PUF, 1986.
  • L'Occidentalisation du monde: Essai sur la signification, la portée et les limites de l'uniformisation planétaire, La Découverte, 1989.
  • La Planète des naufragés, La Découverte, 1991.
  • La Mégamachine: Raison technoscientifique, raison économique et mythe du progrès, 1995.
  • L'économie dévoilée, du budget familial aux contraintes planétaires, ouvrage collectif dirigé par Serge Latouche, ed. Autrement, 1995.
  • The Westernization of the World: The Significance, Scope and Limits of the Drive Towards Global Uniformity, mai 1996.
  • L'Autre Afrique, entre don et marché, Albin Michel, 1998.
  • (fr) Les dangers du marché planétaire, Presses de Sciences Po 1998
  • (fr) Critique de la raison économique. Introduction à la théorie des sites symboliques, L'Harmattan 1999 co-écrit avec Fouad Nohra et Hassan Zaoual.
  • La Planète uniforme, octobre 2000.
  • La déraison de la raison économique : Du délire d'efficacité au principe de précaution, Paris, Albin Michel, 2001.
  • Justice sans limites, Fayard, 2003.
  • Décoloniser l'imaginaire : La Pensée créative contre l'économie de l'absurde, Parangon, 2003.
  • Survivre au développement : De la décolonisation de l'imaginaire économique à la construction d'une société alternative, Mille et Une Nuits, 2004.
  • L'invention de l'économie, 2005.
  • Le pari de la décroissance, 2006.
  • (fr) Petit traité de la décroissance sereine, Mille et Une Nuits 2007
  • Entre mondialisation et décroissance. L'autre Afrique, 2008.
  • Le temps de la décroissance, avec Didier Harpagès, éditions Thierry Magnier, Collection Troisième Culture, 2010, 156 p.
  • Sortir de la société de consommation, LLL/Actes Sud, 2010, (paru).


La décroissance par Serge Latouche
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Paul Ariès

Biographie

Paul Ariès, né le 11 mai 1959 à Lyon (France) est un politologue et écrivain, spécialiste de phénomènes comme la malbouffe, les sectes, ou la pédophilie, qu'il lie à la mondialisation, et « intellectuel de référence » du courant de la décroissance.

Paul Ariès fut durant sa jeunesse l'un des dirigeants de l'Union nationale des comités d'action lycéens (UNCAL) puis de l'UNEF - Renouveau, il a participé à des actions de soutien aux dissidents des pays de l'Est (notamment par le transfert clandestin de matériels militants pour l'opposition tchécoslovaque et d'Allemagne de l'Est).

Pendant treize ans, il est l'un des acteurs de la lutte anti-sectes, cherchant en particulier des liens entre celles-ci et la mondialisation capitaliste mais aussi avec l'extrême droite. Il expose notamment dans « la Scientologie laboratoire du futur », la proximité entre ce groupe et le fonctionnement des grandes sociétés transnationales (site UNADFI, Paul Ariès, révolution et décroissance. Il considère que les sectes sont autant un danger pour la démocratie que pour les individus. Il condense sa pensée en expliquant que les sectes ne sont pas un cancer sur un corps sain mais les métastases d'une société malade. Son ouvrage La scientologie, une secte contre la république fut préfacé par Alain Vivien, ancien ministre, président de la « Mission interministérielle pour la lutte contre les sectes » (MILS). Ses travaux nourrissent largement les rapports parlementaires et ceux de la MILS qui le citent directement. Il dénonce à cette époque en reproduisant des documents originaux des liens entre la scientologie et les multinationales de la mondialisation telles que McDo et Coca-Cola.

Ces études, tant sur la scientologie que sur le satanisme se voient néanmoins reprocher par une partie de la critique un manque de rigueur au profit du sensationnalisme alarmiste, notamment par Nathalie Luca, membre de la MIVILUDES, qui quittera peu après cet organisme jugé lui aussi trop offensif (Le Monde du 20 décembre 2005). Paul Ariès poursuit ses relations avec les grandes associations anti-sectes comme le CCMM et l'UNADFI. Il collabore largement avec Mathieu Cossu responsable du principal site de lutte contre les sectes. Il assurera également des interventions au sein de l'Ecole nationale de la magistrature, de L'Ecole Nationale de Santé Publique et même du Centre national de formation de la police nationale (les préfaces de ces livres). Suite à ces travaux, il affirme avoir reçu des menaces de mort et déposera plainte à plusieurs reprises. Les quotidiens Le Monde et Libération en feront notamment état. Il lança en 2005 un trimestriel, L'Immondialisation, dont le premier numéro était consacré à « la guerre perdue contre les sectes » et à une dénonciation de l'attitude gouvernementale depuis le 11 septembre 2001. Il affirme que depuis cette époque, pour la France, « l'islamisme a remplacé la Scientologie dans l'échelle des ennemis »2. Son dernier texte sur ce sujet est paru sous le titre « sectes, la guerre perdue » au sein de la revue de stratégie militaire dirigée par le général de la Maisonneuve (septembre 2007).

Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages concernant les « méfaits de la mondialisation ». Il est l'un des acteurs des grands mouvements sociaux de ces quinze dernières années : lutte contre la « malbouffe » et la « McDonaldisation », lutte contre le harcèlement au travail, lutte contre l'« agression publicitaire », lutte contre le Disneylandisation, lutte contre la TV-réalité, lutte contre les sectes et contre l'extrême droite, etc. Parmi ses livres, on trouve aussi Libération animale ou nouveaux terroristes ? (paru chez Golias en 1999), où il accuse le mouvement antispéciste de « saboter l'humanisme », de faire du « terrorisme », tout en critiquant les sévices subis par les animaux.

Il a été président du Centre Europe Tiers-Monde (ONG habilitée à la commission des droits de l'homme de l'ONU) pour la France. Paul Ariès fut l'un des « grands témoins » lors du procès de José Bové à Millau (« démontage » du restaurant McDonalds). Il est aussi en juin 2006 témoin au procès des « déboulonneurs » (antipub) de Montpellier. Paul Ariès lance en octobre 2006 un Manifeste pour une grève générale de la consommation (in No Conso, Golias, 2006) conçu comme un mouvement social. Il oppose à la figure du consommateur celle de « l'usager maître de ses usages » et du citoyen. Cette campagne est relayée par plusieurs mouvements et réseaux tant en France qu'à l'étranger.

Paul Ariès enseigne la science politique mais aussi l'histoire et la sociologie de l'alimentation (prix littéraire de l'Académie nationale de cuisine). Il a été membre du jury international de l'association Slow Food.

Paul Ariès est membre de plusieurs comités de rédaction dont le journal La Décroissance dont il assume depuis janvier 2007 la responsabilité des pages politiques et internationales et la revue catholique de gauche Golias (lui-même est athée6). Il collabore régulièrement avec Le Monde diplomatique, Alternatives non violentes et est l'auteur de la notice « scientologie » et « enfants : les nouveaux droits » de l'Encyclopædia Universalis. Il est avec le journal La Décroissance, l'un des co-organisateurs du contre-Grenelle de l'environnement qui s'est tenu à Lyon le 6 octobre 2007 en réaction au Grenelle lancée par le Ministère de l'Ecologie, de l'Environnement, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire. Un second contre-Grenelle a été organisé à Lyon le 2 mai 2009 sur le thème Contre le capitalisme vert.

Il lance le 14 juillet 2007 un nouveau journal d'analyses politiques vendu en kiosque « Le Sarkophage, contre tous les sarkozysmes » qui se donne pour objectif d'analyser l'imaginaire, la théorie et la politique du sarkozysme et de travailler à l'émergence d'une véritable alternative en lui opposant un autre imaginaire, d'autres théories, d'autres politiques. Ce journal comprend les signatures de représentants des milieux gaullistes de gauche, des gauches historiques, de la gauche de la gauche, de l'écologie, de la décroissance.

Paul Ariès est l'un des porte-parole du Mouvement pour une rentrée sans marques. Il est aussi l'un des principaux animateurs du « Mouvement pour une décroissance équitable ». Il avait lancé en 2006 des États Généraux de la décroissance équitable (EGDE) en vue d'une participation des Objecteurs de croissance à l’élection présidentielle de 2007 sur le modèle de ce que fut la candidature René Dumont à l’élection présidentielle de 1974. Il a annoncé avoir renoncé à ce projet en raison de l'immaturité théorique et politique du mouvement. Il s'inscrit dans le cadre d'un accompagnement critique de la campagne de José Bové auquel il reproche d'être « seulement antilibéral » et de choisir une sur-médiatisation plutôt que la force des idées (dans Politis du 10 mars 2007).

Le 8 juillet, Martine Billard, députée démissionnaire des Verts présente, à l'occasion d'une conférence de presse, une offre de convergence au Parti de gauche co-rédigée avec Paul Ariès. Cette démarche s'inscrit dans une dynamique de rapprochement de la gauche anti-productiviste et de l'écologie antilibérale, à laquelle Paul Ariès œuvre notamment au sein du journal Le Sarkophage. Paul Ariès n'a cependant pas, contrairement à Martine Billard, rejoint le PG. Suite à un appel qui lui fut lancé en avril 2010 par divers réseaux de la décroissance, il avait dans un premier temps accepté de "faire campagne" (et non d'être candidat) d'ici 2012 autour de quatre thèmes (relocalisation, ralentissement, partage, choix d'une vie simple) (http://www.objecteursdecroissance2012.fr/) mais il vient de renoncer à faire campagne face à l'impossibilité de confédérer les diverses mouvances de la décroissance et de l'objection de croissance. Paul Ariès poursuit son combat pour la gratuité du bon usage, le renchérissement du mésusage en co-organisant le 26 novembre 2010 un grand colloque international sur la question de la gratuité des services publics locaux (avec la Communauté d'Agglomération les lacs de l'Essonne). Ce jour-là plusieurs municipalités annonceront leur décision d'avancer vers la gratuité des SP locaux (eau, transports en commun, restauration scolaire, services funéraires) et Danielle Mitterrand inaugurera de nouvelles fontaines d'eau publiques et gratuites.

Œuvres

Le Retour du diable, éditions Golias, 1996.

La Fin des mangeurs, éditions Desclée de Brouwer, 1997.

Les Fils de MacDo, éditions L'Harmattan, 1997.

Déni d'enfance, éditions Golias, 1997.

La Scientologie, laboratoire du futur ?, éditions Golias, 1998.

Petit Manuel Anti-McDo à l'usage des petits et des grands, éditions Golias, 1999.

La Scientologie, une secte contre la république, éditions Golias, 1999.

José Bové, la révolte d'un paysan, éditions Golias, 2000.

Libération animale ou nouveaux terroristes ?, éditions Golias, 2000.

Les Sectes à l'assaut de la santé, éditions Golias, 2000.

Avec Gong Gang, Le Goût, éditions Desclée de Brower, coll. « Proches Lointains », Paris et Shanghai, 2000, 122 p. (ISBN 2-22004-405-X).

Collection publiée dans le cadre de l’Alliance des éditeurs indépendants

Anthroposophie : enquête sur un pouvoir occulte, éditions Golias, 2001, (ISBN 2-914475-19-5)

Disneyland, le royaume désenchanté, éditions Golias, 2002.

Harcèlement au travail ou nouveau management, éditions Golias, 2002.

Putain de ta marque, éditions Golias, 2003.

Satanisme et vampirisme, le livre noir, éditions Golias, 2004.

Décroissance ou barbarie, éditions Golias, 2005.

Misère du sarkozysme, éditions Parangon, 2005.

No Conso, manifeste pour une grève générale de la consommation, éditions Golias, 2006.

Le Mésusage, essai sur l'hypercapitalisme, éditions Parangon/Vs, 2007.

José Bové, un candidat condamné, la décroissance dans la campagne, éditions Golias, 2007.

Pour repolitiser l'écologie: le contre-Grenelle de l'environnement, éditions Parangon, 2007

La Décroissance : un nouveau projet politique, éditions Golias, 2008

(avec Bernadette Costa-Prades) Apprendre à faire le vide : Pour en finir avec le "toujours plus", éditions Milan, 2009

Desobeir et grandir - Vers une société de décroissance, éditions Ecosociete, 2009

La simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance, Les empêcheurs de penser en rond / La Découverte, 2010

(avec Florence Leray) Daniel Cohn-Bendit, l’imposture, éditions Max Milo, 2010

Vidéos


Eloge de la gratuité - Paul Ariès répond à R. Balme
envoyé par bigtom23. - L'info internationale vidéo.


la gratuité face au capitalisme
envoyé par lyon_videos_fr. - L'info video en direct.

1Fév/11Off

La décroissance, Dix questions pour comprendre et en débattre [Denis BAYON, Fabrice FLIPO, François SCHNEIDER]




La décroissance désigne une mouvance intellectuelle et militante qui estime que la crise climatique et les impasses du modèle capitaliste ne pourront être surmontées qu’au prix de l’abandon du modèle de développement productiviste et de ses fondements : le culte fétichiste de la croissance et la croyance aveugle dans les bienfaits des progrès technoscientifique. « Doux rêve », « dangereuse utopie », « projet réactionnaire », on a tout entendu à propos de la décroissance, qui suscite souvent une condescendance amusée ou une méfiance instinctive de la part du monde politique traditionnel ou du monde intellectuel.
C’est ce qui rend si précieux ce livre sans équivalent, qui brise les malentendus et préjugés les plus répandus sur la décroissance, et s’efforce de faire naître un débat sérieux et argumenté à son propos.

1. Que signifie « décroissance » ?
2. La décroissance, une idée neuve ?
3. Pourquoi pas le « développement durable » ?
4. La décroissance, est-ce la fin du progrès scientifique et technique ?
5. La décroissance est-elle malthusienne ?
6. La décroissance, privation ou joie de vivre ?
7. La décroissance, c’est la récession et le chômage ?
8. La décroissance concerne-t-elle les pays du Sud ?
9. La décroissance implique t-elle pas une vision dirigiste et autoritaire de la politique ?
10. Que signifierait concrètement une politique de décroissance ?

31Jan/11Off

APPEL A SOUTIEN POUR LE DROIT A UN HABITAT CHOISI MODESTE ECOLOGIQUE ET CITOYEN !

http://lapetition.be/en-ligne/petition-7653.html

APPEL A SOUTIEN POUR LE DROIT A UN HABITAT CHOISI MODESTE ECOLOGIQUE ET CITOYEN ! LE DROIT DE VIVRE ET TRAVAILLER AU PAYS ! LEA ET TOM CONDAMNES PAR L'ETAT A DEVENIR DES SDF!!!

NON, Vous ne rêvez pas : l’Etat fabrique des SDF ! En pleine crise du logement ! En pleine crise économique !

Des jeunes qui travaillent, intégrés socialement ! Des jeunes qui ont choisi de vivre en milieu rural, donc qui revitalisent les campagnes ! Des jeunes fortement impliqués dans une démarche d’habitat écologique et de préservation de la nature !

Ont été CONDAMNES par l’ETAT devant le Tribunal Correctionnel de Foix à la DESTRUCTION DE LEUR HABITAT, une amende de 600€ et 10€ par jour de PENALITES de retard.

Leur DELIT : avoir choisi d’habiter une tente (une yourte) plutôt que de crever de froid dehors !

Ils ont comparu en première instance le 9 février 2010 suite à une plainte de la DDEA* (un service public !), sur le fondement d’articles du code de l’urbanisme pour infraction au permis de construire.

Suite à ce jugement INIQUE, ils font APPEL et réclament la RELAXE et le droit à un habitat MODESTE ET CHOISI ! pour vivre et travailler au pays !

La situation du logement en Ariège est catastrophique ; impossible de trouver des locations dans le département ; alors que les zones rurales se désertifient, les touristes dont beaucoup de touristes fortunés, font main basse sur l’immobilier.

Las de vivre en camion faute de trouver un logement, Léa et Tom qui VIVENT et TRAVAILLENT en Ariège décident en 2007 de s’installer sous une tente, une yourte. Un propriétaire toulousain leur prête son terrain en friches au milieu des bois en échange du défrichage et de l’entretien de la parcelle. Ils fabriquent une tente toute ronde, une yourte ; ils confectionnent le feutre à la filature de Belvès en Dordogne ; les perches de châtaignier sont prélevées dans le bois environnant ; un maître menuisier façonne le cercle de toit, pièce maîtresse...

Outre l’entretien de la parcelle, ils mettent en valeur le lieu, créant des terrasses pour cultiver un potager...

Cela a représenté un long travail de plusieurs mois avec un bilan plus que positif : la création d’un habitat bien intégré au paysage, avec un impact écologique nul ou quasi-nul sur un site dont la biodiversité a été recréée. Exemplaire !

Tom et Léa ont fait le choix de vivre là et de travailler dans la région alentour, modestement, de façon écologique et dans le plus grand respect de la nature. Ils sont bien intégrés localement : accueillis et soutenus par le maire et les habitants de la commune, ils se sont inscrits sur les listes électorales et ont demandé à payer les impôts locaux.

Les habitants de la commune les soutiennent depuis le début, une motion pour le droit au logement a même été votée par le conseil municipal.

Mais c’est sans doute trop beau ! Il faut s’acharner à détruire ces initiatives (CQFD) ! C’est ce que vont faire les services publics d’Etat, en l’occurrence la DDEA* qui fonde sa plainte sur le Code de l’urbanisme au prétexte de la nécessité d’un permis de construire alors que la yourte n'EST PAS UNE CONSTRUCTION, ce n'EST PAS UN IMMEUBLE, ce n'EST PAS UN BATIMENT en DUR avec des FONDATIONS! Il n’y a pas de MURS... C'est une TENTE! Donc un habitat réversible qui ne laisse aucune empreinte durable sur le sol. On ne construit pas une tente, on ne détruit pas une tente : on monte et démonte.

D’ailleurs, il existe un vide juridique concernant cette forme d’habitat qui n’est pas prévue dans ledit code.

On demeure pantois devant l’acharnement des services publics dans ce dossier, « quand on connaît ce que peuvent être par ailleurs les infractions au code de l’urbanisme » !… Qu’en est-il de l’égalité des citoyens devant la Loi ? L’Etat ne ferait-il pas mieux de s’en prendre aux spéculateurs qui enfreignent vraiment ce même code pour faire de JUTEUX PROFITS!

Inouï le sort réservé aux élus locaux des petites communes rurales ! Le jugement rendu ne tient aucun compte de la position du maire de la commune, de son conseil municipal et des autochtones. Qu’en est-il de la décentralisation ? Qu’en est-il de la REVITALISATION DES ZONES RURALES ? Qu’en est-il de l’EQUITE TERRITORIALE !

Ce dossier pose le problème du DROIT AU LOGEMENT, en particulier du droit des personnes aux revenus modestes dans un contexte de crise économique grave. Non seulement le montant des loyers est prohibitif jusqu’à constituer plus de 50 % des revenus des plus modestes d’entre nous mais dans certaines zones dédiées au tourisme comme en Ariège, il est IMPOSSIBLE de trouver à se loger… Qu’en est-il du DROIT AU LOGEMENT ?

Il pose aussi le problème du DROIT AU TRAVAIL, du droit à s’abriter quand on participe à la richesse locale par son travail : comment occuper des emplois, être flexible, mobile… comment créer une activité… si on n’a pas de TOIT pour s’abriter et autour duquel rayonner ?

Des jeunes qui choisissent de vivre en respectant leur devoir en matière d’écologie et de préservation de la nature sont sanctionnés et condamnés par l’Etat en Correctionnelle comme des délinquants au lieu d'être encouragés pour ces initiatives exemplaires !

Alors, il faut rappeler à l’Etat les obligations qu’il a lui-même fixées en matière de DROIT au LOGEMENT et d’ENVIRONNEMENT ! EXIGEONS !

JUSTICE POUR LEA ET TOM

EN APPEL, ILS DOIVENT OBTENIR LA RELAXE !

ET LE DROIT DE VIVRE DANS LEUR YOURTE

HABITAT CHOISI MODESTE ECOLOGIQUE ET CITOYEN

MERCI DE LES SOUTENIR en signant et diffusant largement la pétition jointe.

Sources et articles sur le sujet.

http://www.gazette-ariegeoise.fr/3446_Le-reseau-Actions-Ariege-Libertes-requisitionne-la-prefecture.html

http://www.ariegenews.com/ariege/communes/2010/20903/tom-et-lea-se-battent-pour-vivre-dans-leur-yourte-a-arrout-en-couseran.html

http://www.ladepeche.fr/article/2010/07/29/880685-Faut-il-detruire-la-yourte-d-Arrout.html

http://www.halemfrance.org/spip.php?article55#p%C3%A9tition

http://www.libetoulouse.fr/2007/2010/04/l%C3%A9a-et-tom-pionniers-de-lari%C3%A8ge-dans-leur-yourte.html

http://katipik.free.fr/docshalem/YourteTom_Arrout(09)%20france3%20regionMidiPy-23.03.2010.mp4

http://yurtao.canalblog.com/archives/2010/02/09/16850670.html#c34908507