R.O.C. 06
28Nov/12Off

Reportage de Séville en Transition.

Reportaje “Sevilla en Transición”
Publicado el noviembre 15, 2012 por sevilladecrece

Un trabajo realizado por NOTON con la intención de ahondar en las distintas crisis que actualmente atravesamos y las posibilidades de acción ante las mismas. Es sobre todo un trabajo investigador y ameno en el que, a través de diferentes voces implicadas en los temas que analizamos, da a conocer cuál es el problema de cada crisis en particular y qué relación existe entre ellas.

Sevilla es un territorio donde existen múltiples colectivos preocupados por el problema de las hipotecas y los desahucios, la crisis económica, el desempleo, la crisis en la alimentación, los efectos del cambio climático, el pico del petróleo y la crisis mediática entre otros.

Este reportaje se enfrenta a esa realidad desde una perspectiva holística, intentando comprender las relaciones entre esos distintos colectivos y proyectos para mostrar el camino ya emprendido desde la sociedad civil. Iniciativas que existen y que buscan vivir mejor, con un fuerte sentido comunitario sin el que sería imposible afrontar los problemas a los que hoy nos enfrentamos como sociedad.

¡¡¡La Comunidad será la energía renovable más importante del Siglo XXI!!!

En Francais : 

Un travail réalisé par NOTON avec l'intention de pénétrer dans les crises distinctes que nous traversons actuellement et les possibilités d'action devant la même. C'est surtout un travail investigateur et amène dans celui que, à travers des différentes voix impliquées dans les sujets que nous analysons, il permet de connaître quel est le problème de chaque crise en particulier et quelle relation existe entre celles-ci.

Séville est un territoire où existent des collectifs multiples préoccupés du problème des hypothèques et des congés, de la crise économique, du chômage, de la crise dans l'alimentation, les effets du changement climatique, le pic du pétrole et de la crise médiatique entre les autres.

Ce reportage fait front à cette réalité depuis une perspective holistique, en essayant de comprendre les relations entre ces collectifs distincts et projets pour montrer le chemin déjà entrepris depuis la société civile. Les initiatives qui existent et qui cherchent à vivre meilleures, avec un fort sens communautaire sans celui qui serait impossible d'affronter les problèmes auxquels aujourd'hui nous faisons front comme société.

La Communauté sera l'énergie renouvelable la plus importante du XXIe siècle!!!!!!

26Nov/12Off

Soutien du PPLD : OGM – 1er procès de la mutagénèse (Lundi 26 novembre 2012 à Tours)

Le Réseau Objection de Croissance ce joint au PPLD en soutient à nos amiEs faucheuses et faucheur.

Loin d’être chargé de désespoir, l’acte de désobéissance civile est avant tout salutaire. C’est le pas en avant nécessaire à la préservation de notre dignité, à l’exigence de lois plus justes pour défendre la vie, la justice sociale… C’est le passage à l’acte du : « Non, c’est inacceptable ! ».

En prenant part de manière intentionnelle et consciente aux revendications des désobéissants en tout genre, nous proposons à chacun la possibilité d’être acteur. Nous pouvons agir pour ne ne plus ressentir l’oppression dans nos vies d’une certaine confiscation du bien commun, l’impuissance face aux agissements dévastateurs en cours sur notre planète à l’égard de la biodiversité et de ses grands équilibres naturels…

En refusant de nous soumettre à l’ordre que veut nous imposer un système capitaliste injuste et inhumain, on prend la mesure de notre capacité d’action. Aussi éphémères, voire insignifiantes, que puissent paraître ces contestations publiques, elles réinterrogent notre responsabilité et nos valeurs citoyennes.

Les Faucheurs Volontaires mènent un combat contre la main mise de quelques multinationales sur l’alimentation mondiale. Depuis 2004 et le premier fauchage sous leur égide, leurs « petites frasques délictueuses » leur ont coûté environ… 2 millions d’euros !

Ils ont toujours tout payé grâce aux soutiens financiers solidaires en vendant de la bière, du pain d’épices, des T-shirts, des badges, du vin, etc… et en faisant appel, notamment, au nombreuses actions menées par les collectifs locaux disséminés un peu partout en France.

Si nous ne pouvons pas, ne souhaitons pas ou ne savons pas comment contribuer nous aussi à cette désobéissance civile salutaire, sachons au moins soutenir ceux qui le font pour nous.

Ils sont les faucheurs du mépris porté sur nos vies… en couchant ces champs d’OGM, ils relèvent notre ardeur à défendre ce qui doit rester debout : le respect, le partage, la solidarité, la préservation de notre planète !

Parti Pour La Décroissance

Du Samedi 24 au Lundi 26 Novembre

Soutenons les Faucheurs d’OGM devant la justice pour le premier procès sur les plantes pesticides brevetées issues de la mutagénèse (OGM cachés)
Rassemblement Lundi 26 à partir de 11h devant le Tribunal Place J.Jaurès à Tours

3 faucheurs seulement seront jugés, alors que plus de 120 avaient, en août 2010, fauché partiellement 2 plate-formes d’essai de variétés de tournesol muté, tolérantes à un herbicide.

L’ensemble des participants avaient revendiqué leur acte, et vont continuer à le faire. La plupart seront présents au procès, dont une dizaine de notre région.

Mais il est indispensable qu’on soit beaucoup plus nombreux à être présents pour montrer notre détermination à refuser ces OGM cachés, pesticides et brevetés. Rappelons qu’en Rhône-Alpes, entre 30 et 50% des cultures de tournesol sont des OGM cachés, et que le colza a sans doute déjà été semé cet automne

tract Tours 21.11.12

Un covoiturage est organisé pour un départ de Givors et Saint-Etienne ce dimanche 25 au matin, et pour un retour le lundi 26 dans la nuit ou le mardi 27 au matin suivant la durée du procès. L’hébergement est organisé sur place.

Si vous êtes partants, merci de nous le signaler très rapidement sur [faucheurs69.42@no-log.org] en précisant un n° de téléphone pour des consignes plus précises.

Source : http://lenumerozero.lautre.net/article2490.html

A soutenir aussi en musique : http://www.youtube.com/watch?v=JX-SaTCyf8s

6Nov/12Off

GPII et Zone A Défendre : Notre Dame des Landes et autres espaces-temps à se réapproprier

Paru sur : http://moinscplus.blogspot.fr/

Que se passe-t-il à Notre Dame des Landes ?

"En petit", le même mécanisme que subit la société dans son ensemble : démesure, confiscation des biens communs, déni de démocratie, violence d'Etat.
Le monde de la croissance qui se cabre face au mur.

Et heureusement en même temps : mobilisation citoyenne, actions non violentes, multitude de lignes de conflits :
sur le sens même du projet et du besoin d'un "machin plus grand",
sur le sens du transport aérien aujourd'hui et demain,
sur la bonne utilisation des ressources (en terres, en énergie, en argent public),
sur l'utilisation des terres arables et l'alimentation,
sur la relocalisation de l'économie,
sur les processus de prise de décision qui aboutissent à cela,
sur la cohérence de la parole des élus,
sur la place des habitants-usagers d'un territoire dans des décisions qui impactent leur devenir concret,
sur les soi-disants "partenariats" public-privé,
sur la place des grands groupes du BTP en France,
sur le financement des investissements collectifs,
sur l'action des forces de l'ordre,
sur la désobéissance civile,
sur le droit à l'expérimentation sociale (d'autres modes de vie et d'habitat).

La ZAD, c’est pour les aménageurs la Zone d’Aménagement Différé ; pour nous une Zone À Défendre : un bout de campagne à quelques kilomètres de Nantes (Bretagne) qui devrait, pour les décideurs, laisser place à un aéroport international.
Site des occupant⋅e⋅s de la ZAD, territoire prévu pour la construction du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. : http://zad.ndir.org/

D'autres blogs pour des infos sur la lutte :

http://nddlagirdesobeir.noblogs.org/

http://lutteaeroportnddl.wordpress.com/

http://nantes.indymedia.org/

Manifestation de réoccupation de la ZAD le 17 novembre 2012 !

Un appel décalé et non-violent de l'ami Thierry : Vous, le bâton. Nous, les carottes

Pour élargir à ce que nous appelons les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII).
Un autre exemple pointé du doigt par l'Etat lui même :
La Cour des comptes pointe du doigt la dérive financière du tunnel ferroviaire Lyon-Turi
Pour montrer la démesure des enjeux financiers et technologiques par rapport aux besoins réels des gens....

29Oct/12Off

Faut-il toujours plus de croissance ?

Controverse, par Sabrina Kassa| 21 septembre 2011 sur Regards.fr

S’appuyant sur la crise financière et celle de la dette actuelles, le chercheur Philippe Askenazy et le professeur Jean Gadrey démystifient l’idée que croissance égale bonne santé économique d’un pays. Ils nous expliquent en quoi elle est un danger écologique et économique et proposent des alternatives possibles .

Regards.fr : Pourquoi la croissance fait-elle aujourd’hui débat ? Est-ce un bon indicateur du progrès et de la prospérité ? 

Jean Gadrey : La croissance est en question pour de multiples raisons. Une progression de 2 % par an de la consommation par habitant signifierait que nos descendants consommeraient six fois plus de biens en 2100, 40 fois plus en 2200, etc. Quand arrête-t-on cette course folle pour réfléchir aux fondamentaux du bien-vivre ? La croissance ne tient plus ses promesses de progrès social dans les pays riches. Les statistiques mondiales montrent que les grands indicateurs de progrès humain ne sont pratiquement plus corrélés au PIB par habitant au-dessus d’un seuil que nous avons dépassé en France depuis les années 1970 ! Enfin, la crise écologique est désormais l’argument principal. Les pays qui ont le plus gros PIB par habitant sont en tendance ceux qui ont la plus forte empreinte écologique par habitant, les plus hauts niveaux d’émission de gaz à effet de serre et de consommation de ressources du sol et du sous-sol. La croissance est l’explication principale de la crise écologique. C’est à la fin des Trente Glorieuses que l’humanité a commencé à émettre plus de CO2 que ce que la nature peut « absorber », et nous en sommes aujourd’hui à deux fois plus. Il y a de quoi être « atterré »…

Philippe Askenazy : La croissance fait actuellement débat, essentiellement parce qu’elle fait défaut dans la plupart des pays développés ; la Chine peut s’interroger sur le risque de surchauffe de son économie mais pas sur la pertinence de la croissance. L’absence d’une progression forte du PIB dans nos économies se double d’une répartition de ses fruits profondément inégalitaire. Ils sont essentiellement accaparés par une toute
petite partie de la population, de l’ordre de 1 % dans de nombreux pays, dont la France. Cette inégalité explique en grande partie pourquoi elle n’est plus nécessairement synonyme de progrès humain. En retour, l’inégalité est un obstacle à reconstruire une croissance saine. En effet, elle ne permet pas le développement de services à hautes valeurs ajoutées, comme la santé ou l’éducation. Ces services seraient également une
réponse à une autre interrogation : la croissance est-elle écologiquement soutenable ? La croissance n’est pas condamnée à être carbonée.

Regards.fr : La croissance est-elle la solution pour lutter contre le chômage et sortir de la crise financière ? 

Jean Gadrey : Pour la crise financière, lessolutions, avec ou sans croissance, se trouvent d’abord dans la reprise en main par les citoyens de la finance, de la création monétaire et du crédit : ce sont des biens communs, dont la privatisation depuis les années 1980 explique largement la situation actuelle. S’agissant du chômage, il est clair que, si, en France et en Europe, la croissance est nulle ou négative dans les prochaines années, ce sera grave pour l’emploi, pour les dettes publiques et pour les investissements de la transition écologique et sociale. On ne quitte pas comme cela un régime productiviste, pas plus qu’on ne quitte instantanément
le nucléaire, la civilisation de la voiture et des camions, l’agriculture conventionnelle, etc. On aura encore probablement des gains de productivité globaux pendant quelques années. Il faut donc engager au plus vite un virage antiproductiviste et viser la sobriété matérielle et énergétique équitable. Combien de temps cela prendra-t-il ? Tout dépendra des décisions politiques et donc des mouvements sociaux. Un véhicule
qui court vers le précipice et qui a une forte inertie doit prendre à temps un virage à 90 degrés, mais cela ne peut pas être instantané.

Philippe Askenazy : La croissance n’est pas une solution à la crise financière. Cette dernière est le résultat d’une régulation insuffisante des activités financières, d’institutions politiques mal construites – la crise de l’euro en est une illustration — et des inégalités sociales, qui poussent les uns à s’endetter et les autres à spéculer. De fait, la crise financière, en entretenant une instabilité dans la sphère réelle, est un obstacle à la
croissance, pas une conséquence d’une faible croissance. En revanche, développer de nouvelles activités est mécaniquement la solution pour créer des emplois. Cela ne se traduit pas nécessairement par un PIB plus élevé. A nouveau, les inégalités sont telles que prendre la capacité d’épargne accumulée dans la dernière décennie par les 1 % les plus aisés de la population française permettrait à l’Etat de créer 1 million d’emplois, dont la productivité sociale serait élevée, mais faible au regard du PIB qui est à la base de la mesure actuelle de la croissance.

Regards.fr : La croissance est-elle compatible avec la rareté des ressources, notamment énergétiques ? 

Jean Gadrey : La « croissance verte » me semble une illusion scientiste. Deux arguments parmi d’autres : pour atteindre les objectifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC), il faudrait que les pays riches divisent par 5 leurs émissions de CO2 d’ici 2050, soit en moyenne une réduction de 4 % par an (c’est le pourcentage de réduction réalisée en France… en dix ans). Un tel objectif est déjà
très ambitieux. Mais, avec une croissance de 2 % par an, il faudrait réduire les émissions de 6 % par an par unité produite. Aucun scénario ne permet de croire que c’est possible. Michel Husson et Tim Jackson ont montré séparément que l’atteinte des objectifs du GIEC est incompatible avec la poursuite de la croissance dans le monde, donc, a fortiori, chez nous. Deuxième argument : on est proche du pic à partir duquel la production mondiale de pétrole va décroître inéluctablement et son prix s’envoler. Selon certains experts, on y serait déjà. Si l’on ajoute que bien d’autres pics vont être atteints dans les dix à trente ans à venir, pour presque tous les minerais de base de l’abondance matérielle (plomb, argent, cuivre, uranium, nickel…), sans parler des terres arables de plus en plus convoitées, de l’eau et des forêts, on peut parier que, quoi que l’on fasse, la croissance et les gains de productivité vont cesser. Il serait sage d’anticiper le virage vers un autre modèle, plutôt que de subir une gigantesque récession mondiale.

Philippe Askenazy : Contrairement à une idée reçue qui émerge de manière récurrente depuis le premier choc pétrolier, la croissance est parfaitement compatible avec la rareté des ressources, même dans ses fondements actuels, c’est-à-dire très consommateurs. Premièrement, il ne faut pas sous-estimer les capacités d’innovation et de substitution des énergies fossiles. Deuxièmement, les scénarios les plus sombres
en matière de réchauffement climatique demanderaient des coûts d’adaptation pour les économies développées qui peuvent sembler importants, mais qui sont très faibles au regard de la création historique de richesses. Pour un pays comme la France, les scénarios économiques ne sont même pas nécessairement défavorables, certaines régions étant perdantes, mais d’autres gagnantes ! L’essentiel du coût relatif sera supporté par des pays du Sud. Cela ne signifie pas qu’il soit souhaitable d’ « abîmer la nature », mais il ne faut pas attendre de celle-ci qu’elle oblige la sphère économique à changer profondément sa nature.

Regards.fr : Y a t-il d’autres moyens pour sortir de la crise ? 

Philippe Askenazy : Cette question est très délicate. Actuellement, les économistes ne sont pas encore capables d’expliquer les mécanismes à l’oeuvre lors de la crise, ou plutôt ils ont trop d’hypothèses pour aider à la prescription politique d’un point de vue pratique. En gros, deux hypothèses sont possibles : l’une fait porter le poids de la crise sur la mécanique financière, l’autre porte sur la profondeur des inégalités. Dans un cas, il faut changer la gouvernance des marchés, dans l’autre, il faut modifier les rapports de force sociaux. Ce n’est vraiment pas le même type de politique !

Regards.fr : A quoi ressemblerait un monde sans croissance, et quels seraient les moteurs de l’économie ? 

Jean Gadrey : Il faut viser un changement de modèle productif et de modes de vie, un tournant antiproductiviste. On peut avoir du développement économique durable, innovant et riche en emploi, sans croissance. La plupart des processus de production propre, les plus doux avec la nature et aussi en termes de conditions de travail, exigent plus de labeur (que les productions surexploitant les ressources naturelles) pour produire les mêmes quantités, mais d’une tout autre qualité. Supposons que l’on remplace en quelques décennies l’agriculture productiviste, destructrice d’environnement et de santé, par de l’agriculture biologique de proximité. Sans croissance des quantités, il faudrait 30 à 40 % d’emplois en plus. La part de la valeur ajoutée agricole progresserait, et, surtout, la qualité et la durabilité de la production seraient bouleversées positivement. Je fais dans mon livre Adieu à la croissance un bilan de la conversion écologique et sociale de tous les secteurs de l’économie. En termes d’emplois, ce bilan serait vraisemblablement positif, sans croissance globale.

Philippe Askenazy : Les futuristes imaginent des mondes sans croissance. Pour ma part,  je pense qu’il faut procéder plutôt par un inventaire des besoins des populations. Cet inventaire désignera des voies nécessaires
de progrès économiques et sociaux, qui, en retour, généreront une croissance, qui n’est pas une fin en soi, mais simplement la résultante du développement des activités offertes à la population.

Regards.fr : Les pays en difficulté aujourd’hui, comme la Grèce ou le Portugal, peuvent-ils se passer de croissance pour rééquilibrer leur finance publique ? 

Jean Gadrey : La plus grande partie de leurs difficultés ne provient pas d’une panne de croissance mais de la domination des marchés financiers sur l’économie et sur les dettes publiques. Mais, évidemment, si en plus de ces facteurs financiers, on ajoute une récession, cela ne va pas arranger leurs affaires ! Donc, c’est clair, à court et moyen termes, il faut les aider à sortir de la récession par la solidarité et surtout par une action résolue contre la finance de marchés. Mais, même dans leur cas, une autre relance est possible, plus verte et plus sociale, avec une forte réduction des inégalités qui plombent leurs sociétés et leurs finances publiques.

Philippe Askenazy : La situation de chacun de ces pays est particulière. La Grèce, qui cristallise les craintes, ne manquait pas de croissance avant la crise. Elle est en fait victime d’un Etat mal organisé et clientéliste, et d’institutions européennes inadaptées à une attaque de sphère financière. L’évasion fiscale, en premier lieu des grandes fortunes, mine la capacité de financement de l’Etat Grec. En plus, la Grèce a, du fait
de son conflit latent avec la Turquie, un budget militaire hypertrophié. Pour retrouver un équilibre, il faut à la fois un changement des institutions européennes, faire le choix de la paix et se doter d’une véritable administration fiscale non corrompue.

Regards.fr : Une société post-croissance est-elle compatible avec le capitalisme financier ? 

Jean Gadrey : Non. On ne voit pas comment une société qui valoriserait d’abord les biens communs naturels et sociétaux pourrait être soumise à la loi de la valeur pour l’actionnaire et à son court-termisme intrinsèque. Les deux conditions à réunir ne sont pas en premier lieu écologiques. Il faut en priorité arraisonner la finance et réduire les inégalités.

Philippe Askenazy : Le capitalisme financier montre ses limites. On voit bien avec les crises de la dette des Etats que ce capitalisme devient antidémocratique et empêche les Etats de construire un nouveau modèle de progrès pour la société. La question de la finance n’est donc plus celle de la croissance ou de la post-croissance, mais tout simplement une question démocratique. Et enfin, comment la France peut-elle sortir de la logique « croissanciste » au vu des contextes européen et mondial ?

Regards.fr : Quel serait le prix à payer ?

Jean Gadrey : Le prix à payer sera bien plus élevé si l’on reste prisonnier du culte de la croissance, mais malheureusement les générations futures ne votent pas. C’est à nous de les représenter. Quant aux moyens financiers à réunir pour lancer vite le chantier des transformations écologique et sociale, et des dettes accumulées, nous les avons largement. J’estime pour ma part que 4 à 5 points de PIB, soit 80 à 100 milliards
d’euros, sont récupérables chaque année en prenant l’argent là où il est, du côté des rentes et des niches pour privilégiés, et de la spéculation. Aucun besoin de croissance pour cela !

Philippe Askenazy : Je ne pense pas que la France puisse sortir de la logique « croissanciste ». La France a une croissance démographique soutenue, qui commande une croissance économique si l’on veut maintenir le
niveau de vie de la population ; la redistribution sera insuffisante. Mais, c’est au politique de prendre l’initiative pour en supprimer les aspects les plus délétères, une forme de conversion.

26Oct/12Off

Voyageurs sans ticket: liberté, égalité, gratuité!!!

L’élue et le philosophe racontent la gratuité des transports publics instituée depuis 2009 dans l’agglomération d’Aubagne. Expérience qui a transformé le rapport des citoyens à l’espace public, raboté les distinctions sociales et fait exploser la fréquentation des bus.

« Le régime républicain se stabilise définitivement autour de l’institution de l’école gratuite, une innovation qui place la liberté politique du peuple au-dessus de la mécanique marchande. Cet optimisme démocratique est-il aujourd’hui perdu ? Avec la gratuité des transports publics, il s’agissait de proposer aux habitants du Pays d’Aubagne et de l’Étoile une mesure qui mettrait tout le monde sur un pied d’égalité, pas une mesure réservée aux plus pauvres, pas une mesure où les familles aisées ne trouveraient pas leur compte, créer une situation où les différences de revenus n’auraient plus d’importance »

Quand le principe de la gratuité des transports publics est proposé aux citoyens de la communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile, les réactions de défiance sont nombreuses. Si pour certains la gratuité est une composante essentielle de l’existence humaine, d’autres se demandent si elle ne dévalorise pas ce qu’elle touche – c’est gratuit donc sans valeur –, ou si elle ne conduit pas à se croire tout permis.

L’expérience engagée en 2009 lève les réticences et se solde par une progression spectaculaire de l’usage des transports publics, des circulations nouvelles entre les citoyens et les territoires, le tout sans coût supplémentaire pour les habitants.

Plaidoyer pour la gratuité, ce document est d’abord le récit d’une innovation politique réussie. Explorant les diverses implications de cette expérience, il propose une réflexion stimulante sur la faisabilité de politiques alternatives au tout-marchand. Il ouvre sur une pensée politique qui croise radicalité de gauche, inspiration libertaire, fécondité de l’utopie quand elle transforme la réalité. Le XXIe siècle est-il en train de défricher de nouvelles voies d’émancipation ?

Voyageurs sans ticket, Liberté, égalité, gratuité
Une expérience sociale à Aubagne
Jean-Louis Sagot-Duvauroux, Magali Giovannangeli
Editions Au Diable Vauvert

24Oct/12Off

KAIROS la troisième livraison.

Un article sur Rio+20 : enterrement de 1re classe pour le développement durable, de Bernard Legros,

Les chroniques de :
Jean-Pierre L. Collignon, sur le sens réel de la découverte du Boson !
Paul Lannoye, sur l’arrivée de la « 4G », les grincheux, le progrès et les abeilles,
La Foire aux Savoir-Faire, qui propose une méthode pour embellir les murs, façon nature,
Gwenaël Breës, sur le StarCHystem,
Martin Pigeon, pour le Corporate Europe Observatory, sur les véritables pilotes de la crise.

Un dossier sur les méga-centres commerciaux, avec notamment un article de Paul Ariès. Dossier présenté ci-dessous,

Des brèves, recensions de films, lectures, annonces…

Pour soutenir Kairos c’est simple : abonnez-vous ou, comme le dit la formule : « achetez la presse libre pour qu’elle ne soit pas vendue » !

www.kairospresse.be
Dossier Kairos 3 :
Invasion de centre commerciaux, véritables aspirateurs

Un centre commercial est une pompe à euros au fonctionnement bien rôdé. Un promoteur construit une énorme espace de béton, aidé par les pouvoirs publics, y installe des magasins, le plus souvent des grandes chaînes, et en tire des revenus importants. Le centre commercial fait souvent l’objet de spéculations, est revendu, et chacun des protagonistes empoche de gros bénéfices. Le gestionnaire de la grosse boîte lui, tire des profits colossaux des dépenses de consommateurs orientés « à l’insu de leur plein gré » de manière à ce qu’ils y laissent le plus possible. Profits d’autant plus importants que le nouvel espace commercial implique généralement la ruine des petits magasins dans lesquels vous préfériez peut-être vous rendre avant. Vous connaissiez la boulangère, le boucher, le menuisier, le fripier, le libraire ? Vous irez au mall. Avant l’argent circulait localement de portemonnaies en échoppes nombreuses. Il ne reste plus qu’un énorme tuyau, celui du méga-centre commercial, la pompe à fric qui fait remonter vos économies dans quelques rares poches cotées en bourse.
Première aspiration.

Un méga-centre commercial, c’est aussi un acteur de déstructuration culturelle et symbolique qui renforce la dépendance de l’individu à un système hétéronome. C’est-à-dire que nous y contrôlons de moins en moins ce qui se joue devant nous, avec nous et par nous (nos consommations, nos déplacements, nos participations, nos envies – demandez une fois de parler à l’ouvrier qui a cousu vos chaussures pour savoir comment il va et comment il a réalisé votre godasse). Le méga-centre commercial nous désapprend à être collectivement autonomes, à nous débrouiller ensemble, à construire notre coexistence vivante. Il est le nouvel éden du consommateur qui après le dur labeur de la semaine, peut aller se détendre dans un lieu où l’opulence qui résulte de son travail - surtout celui des autres, là où l’exploitation est plus facile - s’expose dans l’excès ostentatoire des vitrines rassemblées dans le grand bloc de béton climatisé. Ici on rajoute verrières au plafond et arbres en plastique sur les travées pour donner l’impression de l’inclusion de la consommation dans la vie quotidienne : la consommation devient là plus qu’ailleurs la signification de toute la vie où l’on travaille pour consommer. Le méga-centre commercial, débouché logique du « progrès » des sociétés marchandes, est le trou noir du désir humain.
Deuxième aspiration.

Ajoutez à cela que le méga-centre commercial est le cauchemar environnemental et social mis en boîte : on s’y rend surtout en bagnole qui roule au pétrole irakien ou tchétchène, pour acheter des produits le plus souvent produits dans des conditions sociales proches de l’esclavage, qui ont fait le tour du monde et qui sont promotionnées dans des campagnes de pub débiles imposées à tous et toutes en tous lieux et en tous temps. Le personnel qui travaille dans les méga-centres commerciaux, duquel nous nous sentons solidaires, est souvent traité mal. Et nous craignions que cela empire avec le temps, puisque que la guerre des prix pour faire tourner la pompe à fric est menée malgré eux par les travailleurs.

Comment a-t-on pu inventer des horreurs pareilles ? Nos enfants se demanderont sans doute comment les habitants de notre époque auront accepté d’avaler les pseudos-explications pseudos-économistes qui tiennent lieu de justification à ces cauchemars de béton. Toujours est-il que ces objets pullulent.

Vous trouverez dans ce dossier des présentations de méga-centres qui existent déjà (à Mons) ou qui sont en préparation (Verviers, Namur, Bruxelles), présentations réalisées par ou grâce à des militants que nous remercions. Certains acteurs économiques, certaines pratiques, certains intérêts sont récurrents. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans d’autres numéros, pour suivre l’évolution des projets et vous donner de nouvelles informations. Paul Ariès propose une analyse critique du méga-centre commercial, et débouche sur des propositions politiques pour bien vivre. Une affiche illustrée en double-page centrale, de Chloé et Fanny illustre les propos et pourra, nous l’espérons, être détachée et utilisée comme support militant dans des manifestations diverses. Pour finir, le récit d’une action citoyenne exceptionnelle, menée contre l’implantation d’un méga-centre commercial à Verviers, pour une ville conviviale et vivante.

Et si vous voulez agir face à l’invasion des méga-centres, une inspiration, simple : chaque fois que possible, n’allez pas dans ces lieux indécents ! Bonnes lectures et actions.

23Oct/12Off

Notre décroissance n’est pas de droite

[Ouvrage collectif coordonné par Michel Lepesant, paru en septembre 2012 chez Golias]

Si « être de gauche », c’est comprendre, faire et agir « du point de vue des dominés », nous voyons mal – sauf à nier la réalité des dominations ou à bâcler leur dépassement – comment la décroissance dans son opposition à la croissance des aliénations, des exploitations et des humiliations peut éviter de « choisir son camp ».

« Indignation », « transition », « désobéissance », « sécession », des cris s’entendent pour tenter de bousculer une démocratie anesthésiée. A la croisée, en ligne de mire ou en filigrane, la « décroissance » doit maintenant prendre toutes ses responsabilités politiques : celui de rappeler que « notre décroissance n’est pas de droite ».

Dans les « utopies concrètes », les alternatives, les eSpérimentations sociales, et cela dans tous les domaines de la « vie bonne » : alimentation, santé, logement, éducation, culture, transport, monnaie… Dans la visibilité de la vie politique classique – élections, pétitions, manifestations, convergences – sans jamais se départir d’un bénéfique scepticisme vis à vis du « spectacle » politique comme de la « brigue » du pouvoir. Et aussi dans le « travail du projet » : car il s’agit de rêver, de se projeter, de viser une cohérence.

* * *

Présentation. Par Michel Lepesant

Préface : Une décroissance ni de droite ni bigote. Par Paul Ariès

Territoires de la décroissance, terroir de l’extrême-droite : quelle frontière ? Par Thierry Brulavoine

Au juste milieu des universels. Par Alain Dordé et Michel Lepesant

Qui récupère qui ? Entrevue avec Serge Latouche, par Bernard Legros

L’école de la décroissance en gestation. Par Bernard Legros

La décroissance en tant que considération intempestive. Par Michel Lepesant

Que faut-il conserver ? Par Maïta et Pierre Lucot

Pour une société avec Etat, contre Etat ou sans Etat ? Par Sylvie Maréchal

Revenu d’existence ou revenu d’existence ? Par Baptiste Mylondo

La technique et l’extrême droite. Par Jean-Luc Pasquinet

Localisme et relocalisation. Par Martine Tiravy

La nature comme fondement d’une nouvelle interrogation éthique. Par Jérôme Vautrin

Le rapport des Limites à la croissance : un catastrophisme au service des riches ? Par Elodie Vieille Blanchard

Deux critiques de la démocratie. Par Annie Vital