R.O.C. 06
10Nov/12Off

Rappel ce soir : Lancement du comité de militants 06 en soutien à NDDL

DU BETON EN PLUS, DES BONS LEGUMES EN MOINS !
Solidarité avec les militants contre l’aéroport de Notre Dame Des Landes et tous les Grands Projets Inutiles

C'est le projet de Vinci (les péages, les parkings payants :c'est eux..) Avec la complicite du gouvernement !
Près de Nantes, ils veulent construire un 2ème aéroport sur 2000 hectares.
Résultat : destructions illégales de maisons, matraquage des habitants qui osent résister, ravages de kilomètres de terres fertiles, maraîchers au chômage.
Tout cela grâce à l'argent du contribuable !
Des gens sans scrupule bafouent les droits de l'homme, au nom de quoi...?
INFORMEZ VOUS !
www.zad.nadir.org

Vinci est aussi dans votre ville à vos frais : parkings, peages, grand stade etc... Assorti du bétonnage de 10 000 hectares sur la plaine du var (...)
(l'une des terres les plus fertiles d'Europe)
Seule solution : RÉAGIR
Comment : en étant plus nombreux à y croire
Aujourd'hui moi, demain toi...?
Pour se rencontrer, s'informer et s'activer RDV :
SAMEDI 10 NOVEMBRE à 18h00

à la boutique associative la FALABRAC FABRIK

3 rue Benoît Bunico, vieux Nice
Arret du tram "cathedrale vieille ville" puis descendre la rue centrale, prendre la premiere a gauche (rue du collet) puis la premiere a droite (rue benoit bunico).

contact : 0650dix7981

*images sur youtube : notre dame des Landes

6Nov/12Off

Lancement du comité de militants 06 en soutien à NDDL

DU BETON EN PLUS, DES BONS LEGUMES EN MOINS !
Solidarité avec les militants contre l’aéroport de Notre Dame Des Landes et tous les Grands Projets Inutiles

C'est le projet de Vinci (les péages, les parkings payants :c'est eux..) Avec la complicite du gouvernement !
Près de Nantes, ils veulent construire un 2ème aéroport sur 2000 hectares.
Résultat : destructions illégales de maisons, matraquage des habitants qui osent résister, ravages de kilomètres de terres fertiles, maraîchers au chômage.
Tout cela grâce à l'argent du contribuable !
Des gens sans scrupule bafouent les droits de l'homme, au nom de quoi...?
INFORMEZ VOUS !
www.zad.nadir.org

Vinci est aussi dans votre ville à vos frais : parkings, peages, grand stade etc... Assorti du bétonnage de 10 000 hectares sur la plaine du var (...)
(l'une des terres les plus fertiles d'Europe)
Seule solution : RÉAGIR
Comment : en étant plus nombreux à y croire
Aujourd'hui moi, demain toi...?
Pour se rencontrer, s'informer et s'activer RDV :
SAMEDI 10 NOVEMBRE à 18h00

à la boutique associative la FALABRAC FABRIK

3 rue Benoît Bunico, vieux Nice
Arret du tram "cathedrale vieille ville" puis descendre la rue centrale, prendre la premiere a gauche (rue du collet) puis la premiere a droite (rue benoit bunico).

contact : 0650dix7981

*images sur youtube : notre dame des Landes

6Nov/12Off

GPII et Zone A Défendre : Notre Dame des Landes et autres espaces-temps à se réapproprier

Paru sur : http://moinscplus.blogspot.fr/

Que se passe-t-il à Notre Dame des Landes ?

"En petit", le même mécanisme que subit la société dans son ensemble : démesure, confiscation des biens communs, déni de démocratie, violence d'Etat.
Le monde de la croissance qui se cabre face au mur.

Et heureusement en même temps : mobilisation citoyenne, actions non violentes, multitude de lignes de conflits :
sur le sens même du projet et du besoin d'un "machin plus grand",
sur le sens du transport aérien aujourd'hui et demain,
sur la bonne utilisation des ressources (en terres, en énergie, en argent public),
sur l'utilisation des terres arables et l'alimentation,
sur la relocalisation de l'économie,
sur les processus de prise de décision qui aboutissent à cela,
sur la cohérence de la parole des élus,
sur la place des habitants-usagers d'un territoire dans des décisions qui impactent leur devenir concret,
sur les soi-disants "partenariats" public-privé,
sur la place des grands groupes du BTP en France,
sur le financement des investissements collectifs,
sur l'action des forces de l'ordre,
sur la désobéissance civile,
sur le droit à l'expérimentation sociale (d'autres modes de vie et d'habitat).

La ZAD, c’est pour les aménageurs la Zone d’Aménagement Différé ; pour nous une Zone À Défendre : un bout de campagne à quelques kilomètres de Nantes (Bretagne) qui devrait, pour les décideurs, laisser place à un aéroport international.
Site des occupant⋅e⋅s de la ZAD, territoire prévu pour la construction du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. : http://zad.ndir.org/

D'autres blogs pour des infos sur la lutte :

http://nddlagirdesobeir.noblogs.org/

http://lutteaeroportnddl.wordpress.com/

http://nantes.indymedia.org/

Manifestation de réoccupation de la ZAD le 17 novembre 2012 !

Un appel décalé et non-violent de l'ami Thierry : Vous, le bâton. Nous, les carottes

Pour élargir à ce que nous appelons les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII).
Un autre exemple pointé du doigt par l'Etat lui même :
La Cour des comptes pointe du doigt la dérive financière du tunnel ferroviaire Lyon-Turi
Pour montrer la démesure des enjeux financiers et technologiques par rapport aux besoins réels des gens....

29Oct/12Off

Faut-il toujours plus de croissance ?

Controverse, par Sabrina Kassa| 21 septembre 2011 sur Regards.fr

S’appuyant sur la crise financière et celle de la dette actuelles, le chercheur Philippe Askenazy et le professeur Jean Gadrey démystifient l’idée que croissance égale bonne santé économique d’un pays. Ils nous expliquent en quoi elle est un danger écologique et économique et proposent des alternatives possibles .

Regards.fr : Pourquoi la croissance fait-elle aujourd’hui débat ? Est-ce un bon indicateur du progrès et de la prospérité ? 

Jean Gadrey : La croissance est en question pour de multiples raisons. Une progression de 2 % par an de la consommation par habitant signifierait que nos descendants consommeraient six fois plus de biens en 2100, 40 fois plus en 2200, etc. Quand arrête-t-on cette course folle pour réfléchir aux fondamentaux du bien-vivre ? La croissance ne tient plus ses promesses de progrès social dans les pays riches. Les statistiques mondiales montrent que les grands indicateurs de progrès humain ne sont pratiquement plus corrélés au PIB par habitant au-dessus d’un seuil que nous avons dépassé en France depuis les années 1970 ! Enfin, la crise écologique est désormais l’argument principal. Les pays qui ont le plus gros PIB par habitant sont en tendance ceux qui ont la plus forte empreinte écologique par habitant, les plus hauts niveaux d’émission de gaz à effet de serre et de consommation de ressources du sol et du sous-sol. La croissance est l’explication principale de la crise écologique. C’est à la fin des Trente Glorieuses que l’humanité a commencé à émettre plus de CO2 que ce que la nature peut « absorber », et nous en sommes aujourd’hui à deux fois plus. Il y a de quoi être « atterré »…

Philippe Askenazy : La croissance fait actuellement débat, essentiellement parce qu’elle fait défaut dans la plupart des pays développés ; la Chine peut s’interroger sur le risque de surchauffe de son économie mais pas sur la pertinence de la croissance. L’absence d’une progression forte du PIB dans nos économies se double d’une répartition de ses fruits profondément inégalitaire. Ils sont essentiellement accaparés par une toute
petite partie de la population, de l’ordre de 1 % dans de nombreux pays, dont la France. Cette inégalité explique en grande partie pourquoi elle n’est plus nécessairement synonyme de progrès humain. En retour, l’inégalité est un obstacle à reconstruire une croissance saine. En effet, elle ne permet pas le développement de services à hautes valeurs ajoutées, comme la santé ou l’éducation. Ces services seraient également une
réponse à une autre interrogation : la croissance est-elle écologiquement soutenable ? La croissance n’est pas condamnée à être carbonée.

Regards.fr : La croissance est-elle la solution pour lutter contre le chômage et sortir de la crise financière ? 

Jean Gadrey : Pour la crise financière, lessolutions, avec ou sans croissance, se trouvent d’abord dans la reprise en main par les citoyens de la finance, de la création monétaire et du crédit : ce sont des biens communs, dont la privatisation depuis les années 1980 explique largement la situation actuelle. S’agissant du chômage, il est clair que, si, en France et en Europe, la croissance est nulle ou négative dans les prochaines années, ce sera grave pour l’emploi, pour les dettes publiques et pour les investissements de la transition écologique et sociale. On ne quitte pas comme cela un régime productiviste, pas plus qu’on ne quitte instantanément
le nucléaire, la civilisation de la voiture et des camions, l’agriculture conventionnelle, etc. On aura encore probablement des gains de productivité globaux pendant quelques années. Il faut donc engager au plus vite un virage antiproductiviste et viser la sobriété matérielle et énergétique équitable. Combien de temps cela prendra-t-il ? Tout dépendra des décisions politiques et donc des mouvements sociaux. Un véhicule
qui court vers le précipice et qui a une forte inertie doit prendre à temps un virage à 90 degrés, mais cela ne peut pas être instantané.

Philippe Askenazy : La croissance n’est pas une solution à la crise financière. Cette dernière est le résultat d’une régulation insuffisante des activités financières, d’institutions politiques mal construites – la crise de l’euro en est une illustration — et des inégalités sociales, qui poussent les uns à s’endetter et les autres à spéculer. De fait, la crise financière, en entretenant une instabilité dans la sphère réelle, est un obstacle à la
croissance, pas une conséquence d’une faible croissance. En revanche, développer de nouvelles activités est mécaniquement la solution pour créer des emplois. Cela ne se traduit pas nécessairement par un PIB plus élevé. A nouveau, les inégalités sont telles que prendre la capacité d’épargne accumulée dans la dernière décennie par les 1 % les plus aisés de la population française permettrait à l’Etat de créer 1 million d’emplois, dont la productivité sociale serait élevée, mais faible au regard du PIB qui est à la base de la mesure actuelle de la croissance.

Regards.fr : La croissance est-elle compatible avec la rareté des ressources, notamment énergétiques ? 

Jean Gadrey : La « croissance verte » me semble une illusion scientiste. Deux arguments parmi d’autres : pour atteindre les objectifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC), il faudrait que les pays riches divisent par 5 leurs émissions de CO2 d’ici 2050, soit en moyenne une réduction de 4 % par an (c’est le pourcentage de réduction réalisée en France… en dix ans). Un tel objectif est déjà
très ambitieux. Mais, avec une croissance de 2 % par an, il faudrait réduire les émissions de 6 % par an par unité produite. Aucun scénario ne permet de croire que c’est possible. Michel Husson et Tim Jackson ont montré séparément que l’atteinte des objectifs du GIEC est incompatible avec la poursuite de la croissance dans le monde, donc, a fortiori, chez nous. Deuxième argument : on est proche du pic à partir duquel la production mondiale de pétrole va décroître inéluctablement et son prix s’envoler. Selon certains experts, on y serait déjà. Si l’on ajoute que bien d’autres pics vont être atteints dans les dix à trente ans à venir, pour presque tous les minerais de base de l’abondance matérielle (plomb, argent, cuivre, uranium, nickel…), sans parler des terres arables de plus en plus convoitées, de l’eau et des forêts, on peut parier que, quoi que l’on fasse, la croissance et les gains de productivité vont cesser. Il serait sage d’anticiper le virage vers un autre modèle, plutôt que de subir une gigantesque récession mondiale.

Philippe Askenazy : Contrairement à une idée reçue qui émerge de manière récurrente depuis le premier choc pétrolier, la croissance est parfaitement compatible avec la rareté des ressources, même dans ses fondements actuels, c’est-à-dire très consommateurs. Premièrement, il ne faut pas sous-estimer les capacités d’innovation et de substitution des énergies fossiles. Deuxièmement, les scénarios les plus sombres
en matière de réchauffement climatique demanderaient des coûts d’adaptation pour les économies développées qui peuvent sembler importants, mais qui sont très faibles au regard de la création historique de richesses. Pour un pays comme la France, les scénarios économiques ne sont même pas nécessairement défavorables, certaines régions étant perdantes, mais d’autres gagnantes ! L’essentiel du coût relatif sera supporté par des pays du Sud. Cela ne signifie pas qu’il soit souhaitable d’ « abîmer la nature », mais il ne faut pas attendre de celle-ci qu’elle oblige la sphère économique à changer profondément sa nature.

Regards.fr : Y a t-il d’autres moyens pour sortir de la crise ? 

Philippe Askenazy : Cette question est très délicate. Actuellement, les économistes ne sont pas encore capables d’expliquer les mécanismes à l’oeuvre lors de la crise, ou plutôt ils ont trop d’hypothèses pour aider à la prescription politique d’un point de vue pratique. En gros, deux hypothèses sont possibles : l’une fait porter le poids de la crise sur la mécanique financière, l’autre porte sur la profondeur des inégalités. Dans un cas, il faut changer la gouvernance des marchés, dans l’autre, il faut modifier les rapports de force sociaux. Ce n’est vraiment pas le même type de politique !

Regards.fr : A quoi ressemblerait un monde sans croissance, et quels seraient les moteurs de l’économie ? 

Jean Gadrey : Il faut viser un changement de modèle productif et de modes de vie, un tournant antiproductiviste. On peut avoir du développement économique durable, innovant et riche en emploi, sans croissance. La plupart des processus de production propre, les plus doux avec la nature et aussi en termes de conditions de travail, exigent plus de labeur (que les productions surexploitant les ressources naturelles) pour produire les mêmes quantités, mais d’une tout autre qualité. Supposons que l’on remplace en quelques décennies l’agriculture productiviste, destructrice d’environnement et de santé, par de l’agriculture biologique de proximité. Sans croissance des quantités, il faudrait 30 à 40 % d’emplois en plus. La part de la valeur ajoutée agricole progresserait, et, surtout, la qualité et la durabilité de la production seraient bouleversées positivement. Je fais dans mon livre Adieu à la croissance un bilan de la conversion écologique et sociale de tous les secteurs de l’économie. En termes d’emplois, ce bilan serait vraisemblablement positif, sans croissance globale.

Philippe Askenazy : Les futuristes imaginent des mondes sans croissance. Pour ma part,  je pense qu’il faut procéder plutôt par un inventaire des besoins des populations. Cet inventaire désignera des voies nécessaires
de progrès économiques et sociaux, qui, en retour, généreront une croissance, qui n’est pas une fin en soi, mais simplement la résultante du développement des activités offertes à la population.

Regards.fr : Les pays en difficulté aujourd’hui, comme la Grèce ou le Portugal, peuvent-ils se passer de croissance pour rééquilibrer leur finance publique ? 

Jean Gadrey : La plus grande partie de leurs difficultés ne provient pas d’une panne de croissance mais de la domination des marchés financiers sur l’économie et sur les dettes publiques. Mais, évidemment, si en plus de ces facteurs financiers, on ajoute une récession, cela ne va pas arranger leurs affaires ! Donc, c’est clair, à court et moyen termes, il faut les aider à sortir de la récession par la solidarité et surtout par une action résolue contre la finance de marchés. Mais, même dans leur cas, une autre relance est possible, plus verte et plus sociale, avec une forte réduction des inégalités qui plombent leurs sociétés et leurs finances publiques.

Philippe Askenazy : La situation de chacun de ces pays est particulière. La Grèce, qui cristallise les craintes, ne manquait pas de croissance avant la crise. Elle est en fait victime d’un Etat mal organisé et clientéliste, et d’institutions européennes inadaptées à une attaque de sphère financière. L’évasion fiscale, en premier lieu des grandes fortunes, mine la capacité de financement de l’Etat Grec. En plus, la Grèce a, du fait
de son conflit latent avec la Turquie, un budget militaire hypertrophié. Pour retrouver un équilibre, il faut à la fois un changement des institutions européennes, faire le choix de la paix et se doter d’une véritable administration fiscale non corrompue.

Regards.fr : Une société post-croissance est-elle compatible avec le capitalisme financier ? 

Jean Gadrey : Non. On ne voit pas comment une société qui valoriserait d’abord les biens communs naturels et sociétaux pourrait être soumise à la loi de la valeur pour l’actionnaire et à son court-termisme intrinsèque. Les deux conditions à réunir ne sont pas en premier lieu écologiques. Il faut en priorité arraisonner la finance et réduire les inégalités.

Philippe Askenazy : Le capitalisme financier montre ses limites. On voit bien avec les crises de la dette des Etats que ce capitalisme devient antidémocratique et empêche les Etats de construire un nouveau modèle de progrès pour la société. La question de la finance n’est donc plus celle de la croissance ou de la post-croissance, mais tout simplement une question démocratique. Et enfin, comment la France peut-elle sortir de la logique « croissanciste » au vu des contextes européen et mondial ?

Regards.fr : Quel serait le prix à payer ?

Jean Gadrey : Le prix à payer sera bien plus élevé si l’on reste prisonnier du culte de la croissance, mais malheureusement les générations futures ne votent pas. C’est à nous de les représenter. Quant aux moyens financiers à réunir pour lancer vite le chantier des transformations écologique et sociale, et des dettes accumulées, nous les avons largement. J’estime pour ma part que 4 à 5 points de PIB, soit 80 à 100 milliards
d’euros, sont récupérables chaque année en prenant l’argent là où il est, du côté des rentes et des niches pour privilégiés, et de la spéculation. Aucun besoin de croissance pour cela !

Philippe Askenazy : Je ne pense pas que la France puisse sortir de la logique « croissanciste ». La France a une croissance démographique soutenue, qui commande une croissance économique si l’on veut maintenir le
niveau de vie de la population ; la redistribution sera insuffisante. Mais, c’est au politique de prendre l’initiative pour en supprimer les aspects les plus délétères, une forme de conversion.

26Oct/12Off

Hollande, Ayrault, Notre-Dame-Des-Landes sera votre Larzac

Propositions du Mouvement des Objecteurs de Croissance dimanche 21 octobre 2012, par Christian Sunt

Appel à l’ensemble des mouvements qui s’opposent au projet destructeur de Notre Dame des Landes.

Les Objecteurs de croissance ne feront pas un communiqué de soutien de plus à la lutte d’occupation de Notre-Dame-Des-Landes. Pourtant nous en aurions la légitimité, beaucoup d’habitants de la ZAD sont objecteurs de croissance ; c’est à NDDL que nous avons, avec d’autres, lancé l’Appel "Relocalisons", pour que se créent des Collectifs pour la Relocalisation et la Sauvegarde des terres vivrières.

Mais il faut maintenant que l’ENSEMBLE de ceux qui soutiennent la lutte à NDDL se rassemblent sur un texte commun pour marquer notre détermination contre l’absurdité productiviste du gouvernement Ayrault.

Ensemble il faut agir !

SI le PS et Vinci nous délogent, nous délogerons Vinci et le PS ! Créons partout des Collectifs de soutien à la lutte des paysans et habitants de NDDL Préparons des actions sur ce sujet et tant d’autres pour le (Contre-)Congrès du PS, à Toulouse du 26 au 28 octobre.... Proposez et annoncez vos actions : contact@contrecongresps.org

La coopérative du Mouvement des Objecteurs de Croissance

contact@ml.les-oc.info

http://www.les-oc.info/

Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, destiné à remplacer en 2017 l’actuel aéroport de Nantes Atlantique, a été validé par l’État et les collectivités locales socialistes. Celui-ci est devenu le symbole des Grands Projets Inutiles Imposés (GPII).

8 mai 2012 un accord avait lieu entre une délégation du parti socialiste de Loire-Atlantique et des paysans alors en grève de la faim, qui s’opposaient aux expropriations et expulsions des terres de Notre-Dame-des-Landes. Un moratoire stoppait alors toute expulsion et suspendait les travaux. L’engagement était pris qu’ils pourraient rester dans leurs fermes jusqu’à la fin des derniers recours concernant les procédures engagées.

16 octobre 2012 : les occupant-e-s de la ZAD (Zone A Défendre), et des soutiens extérieurs, résistent aux expulsions et tentent de réoccuper les lieux vidés de leurs habitant-e-s. Les forces militaires en présence sont d’une ampleur sans précédent et lancent chaque jour des opérations de grande envergure afin de les en empêcher. Le silence des médias restent assourdissant.

L’abus de la violence légitimé par le gouvernement est inquiétant. Les protestataires sont inondés de gaz lacrymogène, les interpellations se font à tour de bras, comme si agir manu militari était l’unique alternative de notre société dite démocratique.

Au-delà du soutien physique, moral, politique que le Parti Pour La Décroissance apporte à cette résistance légitime, pour la préservation d’un vaste territoire de bocage unique et de terres agricoles, se perpétue la question de la légitimité de ces trop nombreux grands projets inutiles imposés et nuisibles (LGV, autoroutes, EPR, Laser Mégajoule...).

Dominique Fresneau, président de l’Acipa, principale association d’opposants le rappelle si bien : "Nous comptons en France déjà 145 aéroports (contre 47 en Allemagne, 37 en Angleterre)" ...sommes-nous à ce point obstinés à dilapider l’argent public dans la poursuite de tous ces projets pharaoniques sur la pure spéculation de besoins futurs ?

En fait, il est fort vraisemblable que l’aérien commercial tel que nous le connaissons ait disparu bien avant que cet aéroport soit terminé. L’enjeu aujourd’hui n’est plus de gaspiller toujours plus de pétrole mais bien de nourrir la planète !

Présentés comme le progrès en marche, alors même que de nombreux experts contestent leur viabilité économique et leur utilité réelle, ces projets ne reflètent que l’organisation d’une société souhaitée par une petite minorité. En prônant une pleine jouissance des ressources planétaires, par le pillage, la destruction des écosystèmes, de la terre nourricière, le capitalisme nous bouscule vers des logiques imposées de « maldéveloppement ». Non, « plus » n’est pas forcément mieux, encore moins lorsqu’il est sans rapport avec les besoins réels de la population. Les intérêts économiques en jeu derrière tous ces grands projets mégalomaniaques, posent de véritables questions : pour quoi ? et pour qui ? Nombreux sont ceux qui sous-estiment leur dangerosité, dénonçant simplement les nombreux artifices d’une législation de plus en plus contraignante, destinée à offrir de vaines garanties écologiques et incitant au greenwashing.

Il existe plusieurs manières d’aménager nos territoires ou de penser nos organisations collectives. Par l’expérimentation concrète, de nombreux collectifs deviennent force de proposition. De véritables contre-exemples prennent vie tout en répondant à la satisfaction des besoins sociaux. Plaçons-nous du côté du bon usage, de la frugalité, de la gratuité (des transports publics, de l’eau...), osons des actes de désobéissance qui interrogent nos concitoyens, allons jusqu’au bout de la critique par l’invention de nouvelles pratiques (jardins partagés, AMAP, slow food, accueil-paysan...) à opposer à chaque nouveau GPII qui se présente près de chez nous ! Montrons combien l’argent gaspillé pourrait permettre d’élargir le champ des possibles quant « au mieux vivre », pour chacun d’entre nous.

Des petits projets utiles au lieu des grands projets inutiles. D’autres solutions sont possibles, soyons créatifs et construisons une alternative à ces projets mégalomanes et initions une transition vers de nouveaux modèles de sociétés soutenables et souhaitables.

Dès maintenant, nous appelons l’ensemble des mouvements qui s’opposent au projet destructeur de Notre Dame des Landes, ainsi que les objecteurs de croissance qui le peuvent, à créer partout des collectifs de soutien à la lutte des paysans et habitants de NDDL. Enfin, il y a cette lettre contre les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII) que vous pouvez envoyer au président de la république. Plus de détails ici.

Parti Pour La Décroissance

contact@ml.partipourladecroissance.net http://www.partipourladecroissance.net/

D’autres informations : « Notre victoire ne sera pas militaire, elle ne peut être que politique » :http://www.bastamag.net/article2710.html Les anti-Ayrault avaient pourtant voté Hollande : http://www.partipourladecroissance....Les Grands projets inutiles imposés :http://paularies.canalblog.com/page... L’art des grands projets inutiles : http://www.monde-diplomatique.fr/20...

Hollande et les jeunes : http://reporterre.net/spip.php?arti...Assourdissant silence médiatique sur la guerre civile contre l’écologie à l’Ayraultport de Notre-Dame-des-Landeshttp://www.superno.com/blog/2012/10...

Bridget Kyoto : le nanéroport http://youtu.be/WYqbHXj0Wh4

FLASH INFO

sur les expulsions jeudi 18 octobre ici :https://zad.nadir.org/spip.php?arti...

Voir en ligne : https://zad.nadir.org/

23Oct/12Off

Notre décroissance n’est pas de droite

[Ouvrage collectif coordonné par Michel Lepesant, paru en septembre 2012 chez Golias]

Si « être de gauche », c’est comprendre, faire et agir « du point de vue des dominés », nous voyons mal – sauf à nier la réalité des dominations ou à bâcler leur dépassement – comment la décroissance dans son opposition à la croissance des aliénations, des exploitations et des humiliations peut éviter de « choisir son camp ».

« Indignation », « transition », « désobéissance », « sécession », des cris s’entendent pour tenter de bousculer une démocratie anesthésiée. A la croisée, en ligne de mire ou en filigrane, la « décroissance » doit maintenant prendre toutes ses responsabilités politiques : celui de rappeler que « notre décroissance n’est pas de droite ».

Dans les « utopies concrètes », les alternatives, les eSpérimentations sociales, et cela dans tous les domaines de la « vie bonne » : alimentation, santé, logement, éducation, culture, transport, monnaie… Dans la visibilité de la vie politique classique – élections, pétitions, manifestations, convergences – sans jamais se départir d’un bénéfique scepticisme vis à vis du « spectacle » politique comme de la « brigue » du pouvoir. Et aussi dans le « travail du projet » : car il s’agit de rêver, de se projeter, de viser une cohérence.

* * *

Présentation. Par Michel Lepesant

Préface : Une décroissance ni de droite ni bigote. Par Paul Ariès

Territoires de la décroissance, terroir de l’extrême-droite : quelle frontière ? Par Thierry Brulavoine

Au juste milieu des universels. Par Alain Dordé et Michel Lepesant

Qui récupère qui ? Entrevue avec Serge Latouche, par Bernard Legros

L’école de la décroissance en gestation. Par Bernard Legros

La décroissance en tant que considération intempestive. Par Michel Lepesant

Que faut-il conserver ? Par Maïta et Pierre Lucot

Pour une société avec Etat, contre Etat ou sans Etat ? Par Sylvie Maréchal

Revenu d’existence ou revenu d’existence ? Par Baptiste Mylondo

La technique et l’extrême droite. Par Jean-Luc Pasquinet

Localisme et relocalisation. Par Martine Tiravy

La nature comme fondement d’une nouvelle interrogation éthique. Par Jérôme Vautrin

Le rapport des Limites à la croissance : un catastrophisme au service des riches ? Par Elodie Vieille Blanchard

Deux critiques de la démocratie. Par Annie Vital

23Oct/12Off

Comment démanteler la méga-machine ?

Publié sur Entropia, repris sur les-oc.info
[Merci à Philippe Bihouix de nous permettre de reprendre cet article publié d'abord dans le numéro 12 de la revue Entropia]

Fukushima a été l’occasion cruelle de rappeler à tous les réalités intolérables de l’industrie nucléaire, et marquera sans aucun doute le coup d’arrêt de sa « renaissance » annoncée sous les auspices de la lutte contre le changement climatique et de l’arrivée imminente des pics pétrolier et gazier. Le débat sur la sortie du nucléaire progresse même en France, mais il reste enchâssé dans les aspects techniques de la substitution, possible ou non, à quel rythme et à quel coût, de la production électronucléaire par d’autres énergies.

Pourtant, démanteler les centrales nucléaires ne suffira pas à sortir de l’anthropocène, loin s’en faut. Car en fondant la sortie du nucléaire avant tout sur le développement massif des énergies renouvelables, nous nous bercerions des mêmes illusions que les plus farouches partisans du nucléaire : en particulier la croyance en la pérennité de notre système industriel, tel que nous le connaissons aujourd’hui. Or d’ici quelques décennies celui-ci aura vécu.

Prendre la vraie mesure de la transition nécessaire

Pourquoi en effet, selon nos brillants technarques, se lancer dans la construction ruineuse de centrales de troisième génération (type EPR) qui ne résolvent en rien les questions des risques ou des déchets, ni celle d’ailleurs des réserves de combustible, l’uranium 235 – qui à elle seule, n’aurait de toute manière pas permis un développement très fort de l’industrie nucléaire[1] ?

Un des arguments « rationnels » avancé est que le nucléaire pourrait – devrait ? – devenir, à terme, disons dans quelques dizaines d’années, une énergie propre et abondante dont l’humanité ne pourra se passer. Il serait ainsi nécessaire, presque coûte que coûte, de maintenir sous perfusion la filière afin de mener les recherches et d’acquérir les expériences industrielles qui permettront, dans un premier temps, vers 2040 ou 2050, de passer à la quatrième génération (les surgénérateurs), puis, à l’horizon 2100 peut-être, à la fusion, sans parler d’autres produits intermédiaires comme les mini-centrales sous-marines, forcément tellement pratiques et sûres.

La quatrième génération et les suivantes « mangeant » de l’uranium 238, du plutonium voire certains actinides, viendraient résoudre le problème des réserves, et d’une partie des déchets. Nous aurions, enfin, quelques milliers d’années devant nous. Quant à la fusion, le fantasme de l’énergie en quantité infinie et non polluante justifie les milliards engloutis dans ITER[2]. En résumé, il faudrait donc appuyer à fond sur la pédale de l’accélérateur, tout en serrant les fesses pour ne pas avoir trop de problèmes avec nos cocottes minute actuelles et à venir – car on nous le répète désormais à l’envi : il n’y a pas de risque zéro – en attendant un avenir meilleur et absolument propre.

C’est faire fi des aspects systémiques de notre société industrielle qui risquent fort de venir perturber ce charmant scénario. Pour ne prendre qu’un exemple, le développement du nucléaire est basé sur une formidable disponibilité en énergies fossiles et en métaux.

Compte tenu des conditions de travail sévères dans un réacteur nucléaire ou dans la filière des combustibles et des déchets, les matériaux utilisés doivent résister à la température, la pression, la chaleur, la corrosion, l’irradiation. On y trouve ainsi du nickel, du titane, du cobalt, du tantale, dans les aciers inoxydables et les alliages à haute teneur en nickel, très largement employés dans la robinetterie nucléaire ; du zirconium pour emballer les « crayons » de combustible ; du plomb pour ses capacités à absorber les radiations ; du tungstène pour les conteneurs de combustible nucléaire ; de l’hafnium, du cadmium, de l’indium, de l’argent, du sélénium, du bore[3], matériaux absorbeurs de neutrons utilisés dans les barres de commande et de contrôle ; du lithium, comme réfrigérant pour les réacteurs ou dissolvant de combustible nucléaire ; etc.

Pour toutes ces ressources minérales, nous disposons de 50 à 100 ans de réserves – et encore pour les plus abondants. Nous exploitons un stock géologique limité, qu’il ne sera possible d’augmenter péniblement à l’avenir qu’au prix d’une dépense énergétique exponentielle, parce que les ressources seront moins concentrées et/ou moins accessibles (plus profondes, sous-marines ou aux latitudes polaires). De la même manière que l’on épuise la planète à lutter contre le pic de pétrole conventionnel avec un rendement – Energy Return On Energy Invested – dangereusement décroissant[4], il faudra bientôt compter avec d’autres indicateurs, Metal Return On Energy Invested, Energy Return On Metal Invested, ou même Metal Return on Metal Invested.

Alors à quoi bon chercher – à grands frais et surtout grands risques – à développer des systèmes techniques qui nous apporteraient prétendument des milliers d’années de réserve d’énergie, puisqu’il faudra bien, fatigue oblige, renouveler les centrales, quel que soit leur type, au moins une ou deux fois par siècle, ce qui sera littéralement impossible puisque nous manquerons de métaux pour les construire, voire même pour maintenir l’ensemble du système technique (robotique, électronique, informatique, moyens de déplacement rapide pour experts ou techniciens spécialisés…) permettant leur exploitation ?[5] Car la contrainte géologique s’appliquera aussi aux métaux non spécifiques de l’industrie nucléaire, comme l’étain, utilisé pour les soudures électroniques.

Or, malheureusement, nous pourrions étendre ce même raisonnement aux autres énergies, à commencer par l’éolien de forte puissance et le solaire. Certes, avec la dimension du risque d’accident en moins, ce qui est déjà énorme !

Car sinon, quelle différence, en termes de contenu technologique, de complexité technique, entre une centrale nucléaire et une éolienne industrielle de 5 ou 7 MW, par exemple ? Ou plutôt, un macrosystème de milliers d’éoliennes et de « fermes » photovoltaïques, reliées par des smart grids permettant à tout instant d’équilibrer offre intermittente et demande variable ? Aucune : on y trouve également des métaux farfelus, une organisation de production mondialisée, exigeant des moyens industriels à la portée d’une poignée d’entreprises transnationales, une installation, une exploitation et une maintenance requérant des moyens exceptionnels (barges, bateaux, grues, remorques spéciales…), ne pouvant s’appuyer que sur une expertise fortement centralisée, un réseau de fabrication et de distribution de pièces détachées ultra-techniques, de l’électronique à tous les étages… A mille lieues d’une production autonome, résiliente, ancrée dans les territoires, et maîtrisable par des entreprises et des populations locales.

Peut-on imaginer de maintenir un tel système de production pendant des siècles ou des millénaires ? Naturellement non, pour la même raison que les centrales nucléaires : il faudra bien changer ces grandes éoliennes tous les 30 ou 40 ans, avec l’impossibilité de recycler correctement – c’est-à-dire sans dégradation de l’usage[6] – tous les matériaux, le manque à venir de ressources spécifiques, la dépendance cachée aux énergies fossiles[7] et à l’ensemble de la méga-machine technique.

Reposons notre question : alors à quoi bon se lancer dans un grand programme industriel de renouvelables si l’on sait déjà que le niveau actuel (ou légèrement amendé à coup d’efficacité énergétique) de notre dépense énergétique n’est pas soutenable sur le long terme ? Pour s’acheter du temps, répondrons certains, et se permettre d’organiser la transition. Mais alors pourquoi ne pas organiser plutôt la transition tout de suite ? Cela éviterait de gaspiller des ressources précieuses – énergie et matériaux – dans l’intervalle en continuant à accélérer le système.

Concrètement, qu’est-ce que cela implique ? Prendre la vraie mesure de la transition. Rester simple. Parfois, en faire le moins possible.

Prendre la vraie mesure de la transition, c’est admettre que les formes d’énergie vraiment durables sont sans doute celles basées sur des systèmes moins « agressifs », très locaux et adaptés à leur environnement et de relativement « basse technologie » – afin d’être réalisables, réparables et remplaçables localement – quitte à renoncer à un peu de rendement et de performance : micro et mini hydraulique, petites éoliennes « de village », solaire thermique pour les besoins sanitaires et la cuisson, pompes à chaleur, biomasse…

Las, la quantité d’énergie récupérable par de telles technologies sera bien faible eu égard à nos standards occidentaux. Pas la peine d’espérer faire fonctionner des batteries d’escalators, des trains à grande vitesse ou de gros sites industriels chimiques et électrométallurgiques. Mais si l’on s’organise bien, assez probablement pour vivre décemment[8] et ne pas retourner au lavoir pour faire la lessive à la main. Il faudra par contre monter les escaliers à pied et renoncer aux canettes en aluminium.

Les implications techniques, économiques, sociales, et culturelles sont abyssales. Pour n’en citer que deux, il sera probablement nécessaire de nous « désurbaniser », pour retrouver l’échelle du village et du bourg, car si une petite éolienne sur un toit peut faire fonctionner une machine à laver, elle ne pourra pas fournir le courant à tout un immeuble ! Sans parler du bois de chauffe… Il faudra également penser le ralentissement – sociétal, culturel – pour retrouver le temps nécessaire à un meilleur partage des équipements collectifs et une consommation d’énergie plus basse. Dans les transports et les loisirs naturellement, et, pour rester sur la lessive, parce qu’il faudra peut-être lancer la machine (donc pas trop loin de chez soi) au moment où le vent se lève ! Après tout, à l’époque pas si lointaine des moulins à vent, je suppose que le meunier faisait autre chose les jours de calme plat[9].

Rester simple, car à chaque fois que nous faisons le choix de systèmes plus complexes (pour améliorer le rendement par exemple), plus centralisés, plus mécanisés, plus machinisés (nouvelle frontière de la « productivité » qui vise au remplacement des métiers d’accueil et de service[10]), nous nous éloignons a priori du monde durable et nous rendons plus difficile et plus douloureux le chemin vers la sortie de l’anthropocène. Quelle place demain pour l’informatique, le réseau internet, les télécommunications, tellement enferrées dans l’innovation permanente, la complexité et l’obsolescence programmée ? La réflexion reste à construire, bien au-delà des premiers concepts éthérés du green IT et du Cloud Computing, dont les gains théoriques ont jusqu’à présent été balayés par un phénoménal effet rebond.

Parfois, en faire le moins possible : c’est d’abord de pas nuire, ne pas détruire ce qui peut encore être préservé. Ce serait déjà une vraie révolution, tant nous en sommes éloignés aujourd’hui. L’artificialisation des sols en France emporte la surface d’un département tous les 7 ans ! Et l’on continue joyeusement à bétonner, asphalter ou empierrer, sans doute parfois[11] avec les meilleures intentions (les lignes grande vitesse qui éviteront les déplacements en avion, les plateformes logistiques qui permettront le report modal, etc.)

Ensuite peut-être ne pas s’acharner à « réparer » à tout prix, regarder avec circonspection les réhabilitations de certains sites industriels – quand la dépollution consiste à racler la terre polluée pour aller l’enfouir ailleurs.

Cas emblématique : celui du démantèlement des sites nucléaires. Il est fort à parier d’ailleurs que la plupart ne seront en réalité jamais démantelés, mais uniquement laissés en place[12], devenant nos futurs territoires tabous, quand bien même le montant provisionné à ce jour serait correct[13]. Car là encore, il faut une société riche d’énergie, de matériaux et de technologie pour avoir les moyens matériels d’un démantèlement (cf. l’exemple certes spécifique mais néanmoins hallucinant de Superphénix dont les 3 500 tonnes de sodium désormais radioactif sont maintenues en fusion depuis son arrêt pour être lentement et précautionneusement désactivées en soude). Le jour où il faudra réellement débloquer les sommes provisionnées, c’est-à-dire ni plus ni moins que des octets sur un compte électronique comme signes modernes d’un bon à tirer – malheureusement théorique – sur le travail et les ressources du futur, les moyens humains et matériels feront défaut.

Quelques leçons de l’abolitionnisme anglais

Comment entamer le démantèlement de la méga-machine, et surtout quelles chances de réussite dans un monde tellement imbriqué économiquement et culturellement ? Comment se lancer dans une aventure aussi extravagante que le ralentissement et la relocalisation, alors que l’ensemble du monde accélère et que les échanges s’intensifient ? Inimaginable.

Nous n’aurions alors d’autre choix – encore le coup du There is no alternative – que de mettre en place une gouvernance mondiale, ou à la rigueur européenne, pour se lancer dans l’aventure et amorcer un consensuel et lent virage sur l’aile à la sauce développement durable, dans une version 2.0 qui se voudrait peut-être un peu plus volontariste. On imagine le temps qui serait nécessaire à un tel alignement (cf. les négociations sur le climat), à moins que des catastrophes mondiales convaincantes – ou un Peak Oil particulièrement sévère – ne précèdent l’effondrement, ce qui n’est pas particulièrement souhaitable.

Et si, au contraire, l’alternative était possible ? Afin d’illustrer mon propos, j’aimerais partir de trois éléments tirés de l’histoire de l’abolition de la traite et de l’esclavage en Angleterre[14].

D’abord, l’Angleterre vote, de manière unilatérale, l’abolition de l’esclavage en 1833. Il ne manquait pourtant pas d’économistes et de « décideurs » pour expliquer que cette décision allait grever le budget des plantations et mettre à mal la compétitivité du pays et les petites entreprises familiales[15]. Ensuite, ils appliquent avec constance, dans les décennies suivantes, une diplomatie volontariste fondée sur le bilatéralisme, après avoir renoncé au multilatéralisme inopérant sur le sujet, faisant pression sur les autres Etats, pour les faire plier et voter eux aussi l’abolition. Enfin, ils engagent une force navale dans l’Atlantique, le British African Squadron, pour faire la course aux bateaux négriers et augmenter la pénibilité, donc le coût, du doux commerce triangulaire.

Les historiens pointilleux et les esprits chagrins me pardonneront ces simplifications à la serpe et le passage sous silence de certaines subtilités : que l’émancipation effective fut assortie de nombreuses clauses transitoires et compensatoires pour les planteurs, que ce bilatéralisme forcené était sans doute conduit avec certaines arrière-pensées hégémoniques de l’Empire britannique… Certes. Il n’empêche qu’indéniablement cela a accéléré la fin de l’esclavage, que les sociétés abolitionnistes étaient portées par un véritable souffle humaniste et universaliste, et qu’on ne peut que saluer le courage politique d’un Thomas Clarkson ou d’un William Wilberforce.

Quelles leçons en tirer ? Pourquoi ne pas décider de manière unilatérale (un pays, ou un petit groupe de pays européens par exemple) d’entrer réellement en transition ? Certes de nombreux biens et services sont échangés avec l’ensemble de la planète, mais une large part de l’économie reste cependant nationale, et les échanges avec les pays frontaliers restent majoritaires.

Qu’est-ce qui, foncièrement, nous empêche de revoir dès maintenant les règles d’urbanisme en profondeur, pour mettre fin à l’étalement urbain et réduire les déplacements ? De transformer radicalement notre système de gestion des déchets ? L’installation systématique de composteurs[16], avec un accompagnement d’une partie des éboueurs reconvertis en « conseillers compost », permettrait de réduire le volume de moitié et de rendre des nutriments non pollués aux terres agricoles, tandis qu’on pourrait réduire le reste et recycler très fortement, avec une réglementation volontariste sur l’emballage et les imprimés publicitaires (tout cela sans mettre à mal les finances publiques). De lancer un programme massif de soutien et de conversion à l’agriculture biologique, de remembrement agricole (vive les petites parcelles et les haies), de rééquilibrage des activités de culture et d’élevage ? D’abandonner les stupides programmes de lignes ferroviaires à grande vitesse, d’autoroutes, de routes ? De revoir notre fiscalité pour mieux arbitrer entre main d’œuvre, énergie et matières premières ? De faire évoluer notre échelle des valeurs pour mieux reconnaître socialement l’artisanat et les métiers manuels ? De réorienter drastiquement la recherche publique, l’enseignement ? Objectivement rien.

La puissance d’action de l’Etat et des collectivités, malgré les reculs des dernières décennies, reste considérable. Tant par le volume de leurs achats (pensons aux repas bios dans les cantines ou les administrations, aux prescriptions dans les cahiers des charges techniques des bâtiments…) que par les capacités normatives, réglementaires et législatives (comment se retenir d’interdire purement et simplement ces stupides voyages aériens subventionnés par les comités d’entreprise ou les éclairages de rue à Noël[17] ?)

Bien sûr, en réalité, avec un tel programme, nous mettrions probablement à mal indirectement, par un effet domino difficile à anticiper et à conceptualiser, un certain nombre d’activités économiques. Des entreprises fermeraient ou délocaliseraient[18]. On imagine bien que nos usines de production d’aluminium, par exemple, gourmandes en électricité pour transformer la bauxite importée, auraient tôt fait de s’installer ailleurs si nous stoppons les centrales sans leur offrir l’équivalent gazier (facile) ou éolien (difficile).

Et alors ? Que se vayan todos ! Qu’avons-nous à faire d’une production massive d’aluminium, qui sert aujourd’hui à fabriquer des portières de voiture, des encadrements de fenêtres pour les tours de bureaux et des emballages individuels pour les gâteaux industriels à l’huile de palme ? Nous emballerons nos sandwiches dans un torchon ou une boîte réutilisable au lieu du papier aluminium, et achèterons les yaourts[19] à la crèmerie du quartier, en ramenant nos petits pots en verre[20], voilà tout !

Ce qui compte, c’est de s’assurer que nous gèrerons les conséquences sociales – inévitables – de la transition. Car si nous pouvons voir partir ou disparaître sans hésiter telle ou telle activité nuisible, il n’est pas question de laisser sur le carreau les salariés qui en dépendent. Car c’est bien la défense de l’emploi qui empêche toute radicalité dans l’évolution réglementaire (il faut maintenir les sacs plastiques pour la filière de Haute-Loire) et oblige à toutes les compromissions (avec les pays peu démocratiques acheteurs d’excellence française, matériel militaire ou génie civil par exemple).

Or, prenons à titre didactique la disparition d’une usine de boulons, où de tout autre objet ou service qu’il vous plaira de choisir (engrais, pesticides, armes, automobiles, produits jetables, emballages, services de marketing, de publicité, d’ « évènementiel », etc.) Du jour au lendemain, si nous n’avons plus besoin de ces boulons parce que nous n’en avons plus l’usage (cf. l’aluminium supra), la disparition de l’usine ne change fondamentalement rien aux bornes de la société France : même quantité de nourriture produite, de vêtements, de mètres carrés de logement, etc. Le seul problème – et de taille ! – est que la mise au chômage du personnel vient déformer localement la répartition des richesses, donc leur capacité à consommer ces produits (nourriture, vêtements, logements…) Il suffirait donc de réorganiser cette répartition, par le maintien du salaire à vie grâce à une assurance chômage étendue, ou par la réduction et le partage du temps de travail, sans rien changer à la consommation des autres !

Plus facile à dire qu’à faire, naturellement, mais l’idée générale serait donc de faire décroître la consommation du superflu[21] de pair avec les emplois correspondants, tout en maintenant la cohésion sociale. En parallèle, il est fort à parier que l’évolution souhaitable dans l’agriculture (de plus petites exploitations, plus intensives en travail humain), dans l’artisanat (pour fabriquer et entretenir des biens durables), dans les services (le retour de l’humain contre la machine), devrait être pourvoyeuse d’emplois.

Revenons à nos anglais. Quel pourrait être l’équivalent de leur bilatéralisme forcené ? Il pourrait s’agir par exemple des barrières douanières à l’entrée, sous forme de taxes ou de pressions réglementaires, qui auraient pour effets d’obliger les pays exportateurs à s’aligner, d’une manière ou d’une autre, pour accéder à notre marché, et pour partie de relocaliser la production.

On ne reprochera pas à l’huile d’olive d’être produite là où le soleil est généreux – il serait néanmoins agréable de savoir que celle-ci est produite de manière décente pour l’environnement[22] – mais pourquoi, à terme, les chaussures devraient être produites ailleurs que localement, sauf peut-être dans les pays où les contraintes géographiques ne permettraient pas de produire assez de cuir pour les besoins de la population ?

On pourrait également imaginer très facilement de revoir totalement notre aide au « développement », qui continue à être fondée, malgré un léger vernis vert, sur l’exploitation des ressources locales (ouvrir des routes pour exploiter des mines ou des forêts, construire des barrages pour alimenter des usines, etc.)

Et l’équivalent du British African Squadron, me direz-vous ? Eh bien… sans aller jusqu’à imaginer que notre marine nationale pourrait aller courser les bateaux qui pratiquent la pêche intensive ou en eaux profondes, ou que nos commandos parachutistes pourraient aller réaliser des contrôles environnementaux chez nos fournisseurs étrangers[23], on pourrait imaginer par exemple des pressions sur les compagnies transnationales qui souhaitent exercer des activités en France.

La transition, hic et nunc

Pourquoi attendre donc ? C’est bien ici et maintenant que nous pouvons et devons nous lancer dans la sortie de l’anthropocène, à tous les tempos, à toutes les échelles, locales, régionales, et nationales.

L’entamer dès à présent, commencer à démanteler, pièce par pièce, la méga-machine, avec opiniâtreté, car la route sera longue et sinueuse, c’est de toute manière préparer l’avenir en augmentant la résilience de nos sociétés, leur capacité à encaisser les chocs et les contre-chocs qui ne manqueront pas de se produire régulièrement, dans un monde à court de carburant – l’abondance de l’énergie, des matériaux et des surfaces disponibles – et qui connaîtra donc des soubresauts. Fonder l’espoir d’une sortie de l’anthropocène, c’est aussi ouvrir une perspective différente de celle d’une « crise » sans fin d’un capitalisme à bout de souffle.

Philippe Bihouix

[1] 70 à 100 ans de réserves tout au plus au rythme de consommation actuelle, soit environ deux décennies de visibilité en cas de triplement du parc installé, par exemple, qui était un scénario de développement tout à fait envisagé par l’industrie ou l’Agence Internationale de l’Energie avant Fukushima

[2] A condition d’éviter de crier sur les toits que les ressources ne sont pas infinies là non plus : l’énergie provient de la fusion de deux isotopes de l’hydrogène, le deutérium et le tritium, mais ce dernier, non présent à l’état naturel, devrait être produit « par exemple » à partir du… lithium – un métal pas particulièrement abondant (2 à 3 fois moins présent que le cuivre dans la croûte terrestre) !

[3] Qui n’est pas un métal mais ne l’empêche pas d’être disponible en quantité limitée

[4] Seulement 3 barils produits pour 1 investi dans les sables canadiens de l’Athabasca, contre 50 pour 1 ou plus dans les champs géants historiques

[5] Il est d’ailleurs étonnant de noter que les mêmes partisans du nucléaire souhaitent enfouir les déchets pour ne pas les exposer, d’ici quelques décennies, à un monde qui deviendra instable et dangereux (voir par exemple l’excellent documentaire Into Eternity, sur le site d’enfouissement finlandais Onkalo). Ce qui n’est pas très cohérent avec l’espoir d’exploiter en même temps cette énergie à grande échelle

[6] Un recyclage avec la possibilité d’une utilisation aussi noble que celle d’origine, ce qui est rarement le cas

[7] Nous avons parlé des métaux ; mais le raisonnement s’applique – encore plus – à tous les matériaux de synthèse issus du pétrole et du gaz (plastiques, polymères…) A moins d’espérer les biosourcer avec la chimie du végétal (en compétition très probable avec les usages alimentaires) ou de transformer les schistes bitumineux (mais nous serons alors rattrapés par la dépense énergétique)

[8] La définition de ce niveau de décence étant bien entendu épineuse et éminemment subjective

[9] Je ne plaisante qu’à moitié… en ayant conscience d’alimenter les craintes du « retour à la bougie » ! On peut espérer néanmoins que des systèmes plus évolués permettront de réduire l’intermittence des sources d’énergie – par exemple la micro-hydraulique, qui n’est qu’un moulin à eau électrifié, ou les générateurs à base de biomasse.

[10] Toute personne ayant mis les pieds récemment dans un bureau de poste comprendra ce que j’entends par là

[11] Au bénéfice du doute, dirons-nous, car il s’agit plutôt de nourrir la méga-machine, les entreprises de travaux et les spéculateurs immobiliers

[12] Eventuellement maintenus hors d’eau pour éviter toute contamination de la nappe phréatique ?

[13] Ce qui fait quand même largement débat, puisque les estimations varient de 200 millions à 3 milliards d’euros par réacteur

[14] Sans oublier toutefois, l’Abbé Grégoire et la première abolition votée en 1794 par la Convention

[15] Comme l’ensemble des progrès sociaux, qui toujours allaient sonner le glas de la compétitivité des entreprises et des territoires : limitation du travail des enfants, semaine de 5 jours, 40 heures hebdomadaires, congés payés… On connaît le refrain, plus que jamais ânonné.

[16] Ou, dans les villes denses, de composteurs à lombric

[17] Pour ne s’en tenir qu’à deux exemples idiots et ne pas verser dans « l’écologie liberticide »

[18] Les esprits retors répondraient à cet argument que c’est ce qu’elles font déjà depuis des décennies. Mais tout est une question de rythme.

[19] Dont il ne vous aura pas échappé qu’ils se sont dotés, vers la fin du siècle dernier, d’un opercule aluminium – plastique grâce à un marketing efficace de nos producteurs d’aluminium locaux

[20] Eh oui, comme autrefois. Je force un peu le trait pour appuyer mon propos, le lecteur l’aura compris.

[21] Précisons à nouveau, dont la définition reste subjective et donnera lieu à d’épineux débats qu’on espère démocratiques

[22] Ce qui disqualifiera donc très rapidement l’huile de palme comme corps gras importé

[23] Quoique l’idée ne soit pas déplaisante, elle pourrait nous attirer certaines inimitiés

22Oct/12Off

Le stationnement en double file à Nice

Source le Monde de  Olivier Razemon, relayé par: CARFREE.fr
On ne sait pas vraiment qui a inventé le stationnement en double file, mais les niçois sont devenus peut-être les spécialistes mondiaux du phénomène. A tel point qu’une étudiante de géographie vient de leur consacrer un mémoire de Master.

Le stationnement en double file, tout le monde connaît. Il n’y a pas de places pour se garer ou alors c’est trop loin (« je ne vais quand même pas faire 300 mètres à pied!« ), alors je me gare en vrac, en double file, parfois avec clignotants allumés voire même les warning histoire de dire que je reviens bientôt… ou pas!

C’est une forme de stationnement qui réussit le tour de force de gêner à la fois les véhicules déjà garés sur une place « normale » de stationnement (car ils ne peuvent plus sortir) et les véhicules qui circulent car le stationnement en double file a la particularité de confisquer une file de circulation qui n’est pas a priori destinée au stationnement des voitures.

On connaît bien cette pratique dans la plupart des grandes villes. A vrai dire, cela ne gène pas vraiment la circulation des piétons et des cyclistes, mais surtout les voitures. Ceci dit, cela participe de l’engorgement bagnolesque dont souffrent les villes. Il y a déjà des voitures partout, en particulier des rues remplies de voitures en stationnement, mais cela ne suffit pas, il faut en plus que les voitures se garent en double file!

En fait, cela démontre surtout une fois de plus l’inefficacité intrinsèque de l’automobile en terme de mode de déplacement. Une voiture passe environ 95% de son existence à l’arrêt, en situation de stationnement. Or, une voiture occupe grosso modo un espace de 10m². Multipliez par le nombre de voitures en circulation et vous avez une idée de la place nécessaire pour stocker tous ces véhicules.

Le problème, c’est que l’espace urbain n’est pas extensible à l’infini. Une ville est composée de bâtiments entourés par des rues d’une certaine largeur… Quand on regarde la répartition spatiale des rues, on constate que la quasi-totalité des surfaces est déjà affectée à la voiture. Sauf à détruire le tissu urbain existant et à créer des artères de 100 mètres de large entre chaque façade, il faut faire avec l’espace disponible.

Une autre solution, plus réaliste, consiste à repenser le système dans sa globalité, en limitant fortement la place de la voiture en ville, en développant les voies piétonnes, les pistes et bandes cyclables, les transports en commun et les parking-relais. C’est la solution la plus efficace dans les vieilles villes européennes.

Le problème, c’est qu’il y a des vieilles villes européennes dirigées par des élus qui ont une conception américaine de la mobilité (une bagnole pour tous et tous en bagnole).

C’est le cas par exemple à Nice, dirigée par l’ex-motoministre Christian Estrosi. Dans cette ville, il n’est pas question d’alternative à la voiture. Donc, on se retrouve avec toujours plus de voitures qui viennent engorger le centre sans aucune solution viable de stationnement.

C’est là que ça devient intéressant. A Nice, les automobilistes pratiquent donc massivement le stationnement en double file, comme ailleurs sans doute, mais avec une spécificité qui fait l’objet d’un mémoire de Master en géographie.

Les Niçois ont en effet mis en place de façon tout à fait informelle un système pour rendre le stationnement en double file acceptable (par tous les automobilistes). Le fautif place systématiquement un papier sur son pare-brise avec son numéro de téléphone portable. Comme ça, en cas de problème, l’automobiliste bloqué peut appeler le fautif qui vient bouger sa voiture.

En langage scientifique, on appelle cela un système auto-organisé. Les automobilistes se prennent en main de manière non concertée et mettent au point un système permettant de gérer la pénurie de places de stationnement, le tout avec l’accord tacite de la municipalité qui tolère très largement le stationnement en double file.

Et si la municipalité tolère ce qui est pourtant un système reposant sur l’infraction généralisée de tous, c’est qu’elle n’a rien de mieux à proposer. Aucune proposition alternative pour limiter le nombre de voitures, ou développer l’usage des transports en commun ou du vélo par exemple.

D’ailleurs, on plaint les niçois car ils semblent ne même pas avoir de pistes cyclables sur lesquelles ils pourraient garer leur voiture! Ils sont obligés de se garer en double file! Si c’est pas la misère…

Et certains automobilistes qui pratiquent le double-filisme à Nice ont des discours complétement ahurissants qui apparaissent au bout du compte très drôles, même si la situation générée par le tout-bagnole à Nice est elle par contre moins drôle.

Olivier Razemon, du journal Le Monde, a relevé cette perle:

« Ainsi, ce médecin généraliste, « 45-50 ans », qui se gare en double file lors des visites effectuées à domicile. « C’est impossible de se garer, le stationnement en double file est une particularité de Nice », déclare-t-il. L’homme, qui conduit une Audi, n’a « presque jamais été embêté » par la police, même s’ « il y a des abrutis », déclare-t-il à Mme Aldoma en évoquant apparemment les fonctionnaires de police. En-dehors de ses heures de travail, ce médecin dit ne pas utiliser le stationnement en double file, « sauf, comme tout le monde, pour aller acheter le pain ». »

Magnifique contradiction qui en dit long sur le mode de pensée de l’automobiliste moyen.

Par contre, ce que ne dit pas le mémoire de géographie en question, c’est l’inanité d’un tel système. Il est présenté comme un système servant de palliatif aux insuffisances de la municipalité, une « solution optimale » pour garer le maximum de voitures dans un espace contraint.

Sauf que ce système n’est pas viable sur la durée. Car, en matière automobile, toute nouvelle offre, légale ou pas, génère intrinsèquement les conditions de sa future congestion.

C’est comme pour les routes; si vous construisez une nouvelle route pour doubler une route existante saturée de voitures, cela crée une amélioration temporaire. Donc, les gens ont encore plus intérêt à prendre la voiture, ce qui finira par saturer la nouvelle route et posera la question de créer une nouvelle troisième route…

En stationnement, c’est identique, si vous offrez plus de places de stationnement en ville, vous améliorez provisoirement la situation, mais cela crée très rapidement un appel d’air pour toujours plus de voitures qui viendront en ville en quête de places de stationnement. Résultat: plus aucune place de disponible.

Conclusion, le développement du stationnement en double file est une solution auto-organisée temporaire qui permet de garer encore plus de voitures à nombre de places constant. Au bout d’un certain temps, si aucune alternative à l’automobile sérieuse n’est proposée, tout le système sera bloqué: les places de stationnement seront occupées de manière quasi-permanente, les places en double file aussi, et les autres voitures tourneront en ville à la recherche d’une place de stationnement…

C’est alors que se développera le système du stationnement en triple-file…

Stationner en double file à Nice : analyse d’un système issu d’une solution individuelle
Aldoma A.
Mémoire de Master 1 – 27/09/2012, Frédéric Audard (Dir.), Sébastien Oliveau (Pres.)

Stationner en double-file sans risquer le PV, Olivier Razemon, Le Monde.

17Oct/12Off

MARCHE POUR L’EAU ET LA TERRE SAMEDI 20 OCTOBRE 2012 à NICE

Rassemblement "Gandhi International" pour le Grand Quart Sud-Est

Venez nombreux-ses et diffusez dans vos réseaux dans tout le sud-est

pour être hébergé sur place envoyez un mail à cristou@nissa.org

LE SAMEDI 20 OCTOBRE 2012

MARCHE POUR L'EAU ET LA TERRE

CAMINADA PER L'AIGA E LA TERRA

rendez-vous à 14h

devant l'école de la digue des français

Traverse de la digue des français ( proche boulevard Paul Montel )
accès : bus n°9-10-23 arrêt "comté de nice" ou "santoline"

parking Palais Nikaia / Stade Charles Ehrmann / Comissariat boulevard Slama

accès par l'autoroute sortie 51 "saint isidore"

trajet : boulevard Slama / Rond Point Robini / Avenue Sainte Marguerite / St Isidore place du village / Avenue Auguste Vérola / Boulevard des Jardiniers / Rond Point Autoroute / Chemin le long du var / Parking des arboras (Faculté des sports).

Dans le cadre de la Marche organisée par Gandhi International pour l'accès à la terre, qui se traduit par des actions et des événements partout dans le monde en octobre 2012 pour sensibiliser la population et interpeller les décideurs sur l'alarmante appropriation du foncier et la spoliation des paysans du monde entier, un grand rassemblement est organisé dans le Sud-Est de la France sur la plaine du Var à Nice (alpes-maritimes) pour:

-la reconquête des terres fertiles

-la ré-appropriation des ressources en eau

-la défense de nos concitoyens et des générations futures

Cette action est proposée à tous les citoyens d'accords avec la nécessité de, reconquérir les terres fertiles, de se ré-approprier la ressource en eau et de défendre et soutenir nos concitoyens dans cette lutte pour eux, pour nous et pour les générations futurs.

Cette Marche Citoyenne est porteuse d'un message simple : les citoyens doivent décider eux même pour et sur leurs territoires.

Elle est menée en coordination avec l'opération Terra Segurana, dans le soutien aux actions et aux principes.

Les associations sont invitées à être partenaires de cette marche. Il leur est demandé de diffuser dans leur réseau l'annonce de la marche avec ses objectifs tels que rédigés ici et leurs adhérent-e-s / membres sont invité-e-s à y participer en tant que simples citoyens.

La Marche sera suivie d'un grande soirée Festive et Musicale

à la salle des fêtes du Broc (1 place de l'Hôtel de Ville)

avec

Lo Mago d'en Casteu

En Vrac et d'Ailleurs

Grand Con Malade

et

Repas Paysan

à prix libre

avec les légumes de la plaine du var

Renseignements : www.marcheeauetterre.org

Inscription à la marche à inscription_marche@marcheeauetterre.org

POURQUOI LA PLAINE DU VAR ?

L'OIN - Eco-vallée est emblématique des grands projets inutiles et destructeurs pour notre patrimoine terrestre : c'est un projet qui prévoit sur 30 ans l'aménagement de la Plaine du Var sur une surface de 10 000 ha.

La plaine du Var, paradis terrestre méconnu est un lieu qui représente de forts enjeux pour notre avenir à tous.

- Elle renferme une nappe phréatique qui approvisionne en eau potable plusieurs centaines de milliers d'habitants.

- Ce sont les terres les plus fertiles du département qui permettrait d'installer une agriculture productive et de qualité (production locale dans le respect de l'environnement) : la plaine du var fournit trois à quatre récoltes par an

- Au niveau de la biodiversité, c’est une zone très importante, pour de nombreuses espèces d'oiseaux, de plantes, elle est d'une richesse inouïe. Elle a d'ailleurs fait l'objet de classements au niveau européen

Si nous estimons que l’aménagement de la Plaine du Var est une nécessité, nous mettons en doute le projet déclaré, qui amène à exproprier les dernières terres agricoles encore cultivées.

Actuellement personne n'est en mesure de fournir le schéma d'aménagement futur de ces 10 000 ha, les études et prospectives sont faites dans l'opacité totale laissant pour compte les citoyens.

Prenons conscience :

  • de la situation urgente que vivent actuellement les premiers expropriés de la Plaine du Var,
  • de la disparition croissante des terres fertiles en France, (l'équivalent d'un département par an), et partout dans le monde,
  • de la détresse des nombreux agriculteurs qui sont à la recherche de terres pour s'installer : 170 jeunes agriculteurs sont à la recherche de terres !
  • De la pollution irréversible de notre ressource en eau et des rivières souterraines parmi les plus pures en Europe. !
  • De l'endettement irresponsable que quelques notables contractent dans notre dos : 4 milliards et demi d'euros sur 100 ans : ce sont les générations futures qui continuerons à en payer le prix !

Face à la crise en Europe et dans le monde, il devient indispensable de préserver les dernières terres agricoles au risque d’avoir une vrai crise alimentaire dans un des départements les plus peuplé de France.

A l'exemple de l'opération Terra Segurana, qui représente une action concrète de reconquête de nos terres fertiles et que nous soutenons vivement à travers cette action. Nous appelons tous les citoyens, ainsi que les élus de ce territoire, à prendre leurs responsabilités et à se poser la question de l’avenir que nous voulons pour notre département,notre région, pour les générations futures...

Nous vous invitons à cette grande marche citoyenne!!!

Venez nous rejoindre, venez marcher à nos côtés en tant que simple citoyen pour une nourriture produite localement, saine et accessible dans les Alpes Maritimes, venez cultiver vos légumes, soutenir nos concitoyens expropriés, participer au débat sur l'avenir du projet de l’OIN, pour redéfinir ensemble de nouvelles visions afin d'aborder les défis et enjeux du XXIème siècle.

GRANDS PROJETS INUTILES : LES ALTERNATIVES SONT EN MARCHE !

 

contact pour se retrouver sur place : Nadège : 0615907209.

17Oct/12Off

Expulsions brutales à Notre-Dame des Landes …. mobilisons-nous !

Une opération d’expulsion d’envergure a eu lieu depuis le matin du 16 Octobre à Notre-Dame-des-Landes avec la participation de 500 à 1500 CRS et gardes mobiles. Plusieurs maisons occupées par les opposants au projet d’aéroport ont été brutalement évacuées. La ferme du Sabot résiste encore.
Les membres de Relocalisons dénoncent ces attaques disproportionnées, coûteuses et inutiles des forces de l’ordre. Nous soutenons les occupants de la ZAD et plus généralement les opposants à ce projet d’aéroport inutile et nuisible qui détruirait plus de 2000 ha de terres agricoles.
Nous vous invitons à soutenir et à participer à toute action de ré-occupation des lieux et de soutien à la lutte en cours.
Plusieurs liens pour plus d’infos sur les prochains rendez-vous et mobilisations :

Les occupant⋅e⋅s de la ZAD : http://zad.nadir.org/

Collectif de lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes http://lutteaeroportnddl.wordpress.com

Paroles de campagnes Notre Dame des Landes http://parolesdecampagne.blogspot.fr/

ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes) http://acipa.free.fr/

CéDpa : Collectif d’élus Doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes http://aeroportnddl.fr/
Egalement …
- Pétition : Notre Dame des Landes oui au débat non aux expulsions
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/dame-landes-oui-debat-expulsions-522.html