R.O.C. 06
28Nov/12Off

Reportage de Séville en Transition.

Reportaje “Sevilla en Transición”
Publicado el noviembre 15, 2012 por sevilladecrece

Un trabajo realizado por NOTON con la intención de ahondar en las distintas crisis que actualmente atravesamos y las posibilidades de acción ante las mismas. Es sobre todo un trabajo investigador y ameno en el que, a través de diferentes voces implicadas en los temas que analizamos, da a conocer cuál es el problema de cada crisis en particular y qué relación existe entre ellas.

Sevilla es un territorio donde existen múltiples colectivos preocupados por el problema de las hipotecas y los desahucios, la crisis económica, el desempleo, la crisis en la alimentación, los efectos del cambio climático, el pico del petróleo y la crisis mediática entre otros.

Este reportaje se enfrenta a esa realidad desde una perspectiva holística, intentando comprender las relaciones entre esos distintos colectivos y proyectos para mostrar el camino ya emprendido desde la sociedad civil. Iniciativas que existen y que buscan vivir mejor, con un fuerte sentido comunitario sin el que sería imposible afrontar los problemas a los que hoy nos enfrentamos como sociedad.

¡¡¡La Comunidad será la energía renovable más importante del Siglo XXI!!!

En Francais : 

Un travail réalisé par NOTON avec l'intention de pénétrer dans les crises distinctes que nous traversons actuellement et les possibilités d'action devant la même. C'est surtout un travail investigateur et amène dans celui que, à travers des différentes voix impliquées dans les sujets que nous analysons, il permet de connaître quel est le problème de chaque crise en particulier et quelle relation existe entre celles-ci.

Séville est un territoire où existent des collectifs multiples préoccupés du problème des hypothèques et des congés, de la crise économique, du chômage, de la crise dans l'alimentation, les effets du changement climatique, le pic du pétrole et de la crise médiatique entre les autres.

Ce reportage fait front à cette réalité depuis une perspective holistique, en essayant de comprendre les relations entre ces collectifs distincts et projets pour montrer le chemin déjà entrepris depuis la société civile. Les initiatives qui existent et qui cherchent à vivre meilleures, avec un fort sens communautaire sans celui qui serait impossible d'affronter les problèmes auxquels aujourd'hui nous faisons front comme société.

La Communauté sera l'énergie renouvelable la plus importante du XXIe siècle!!!!!!

21Nov/12Off

COMMANDEZ VOS PANIERS DE LÉGUMES A PRIX LIBRE AU PROFIT DE L’OPÉRATION TERRA SEGURANA

TERRA SEGURANA : opération de reconquête des terres fertiles !

Rejoignez-nous au 303 avenue Sainte Marguerite pour assurer les rotations d'hiver !

COMMANDEZ VOS PANIERS DE LÉGUMES A PRIX LIBRE* AU PROFIT DE L’OPÉRATION TERRA SEGURANA (achats de plans, paiement des recours, entretien du terrain ...) !

choux rouges, laitue frisée/romaine/rouge, épinards, roquette, carottes, céleri branche, courges, courgettes trompettes, mâche, persil

envoyer juste un mail à nadegebonfils@gmail.com ou un sms à 0615907209 avant de venir au 303 / pour commander votre panier de légumes

*PRIX LIBRE

Comment ça marche ?

Dans le prix libre, ce n’est pas le vendeur ou la vendeuse qui fixe le prix, mais l’acquéreur ou acquéreuse.

Pourquoi ?

Dans notre société marchande, le prix d'achat est le même pour tout le monde. Par contre, les individu-e-s ne possèdent pas les mêmes ressources, ce qui entraîne des inégalités face à la possibilité d'acquérir des biens.

Et alors ?

Le prix libre permet que l’argent, le prix ne soient jamais un obstacle à l’accès à ce que nous proposons. Tu donnes ce que tu peux, ce que tu veux.

Une autre idée importante du prix libre, c’est qu’il demande à l’acquéreur, l’acquéreuse un moment de questionnement : combien vais-je donner ? Quels sont mes moyens ? Quels sont les dépenses de cette action, qui a aussi besoin de moi pour tourner ? A quel point puis-je, ou ai-je envie de participer ?

On s’éloigne ainsi d’une attitude purement consommatrice, où la somme qu’on donne devient un geste, soit machinal, soit effectué à contrecœur.

On répand dans "l’achat" un peu plus de lucidité, d’autonomie, de démarche active.

Le prix libre, c'est enfin une pratique de solidarité où chacune et chacun, quels que soient ses revenus, peut bénéficier du même service et, à la hauteur de ses moyens, participer à l’événement.

 

12Nov/12Off

Collectif de citoyens des Alpes-Maritimes exprimant leur solidarité avec les opposants à l’aéroport de Notre-Dame Des Landes et les habitants de la « Zone A Défendre »

Contre tous les Grands Projets Inutiles & Imposés

Collectif de citoyens des Alpes-Maritimes exprimant leur solidarité avec les opposants à l'aéroport de Notre-Dame Des Landes et les habitants de la "Zone A Défendre"

DU BETON EN PLUS, DES BONS LEGUMES EN MOINS !
Solidarité avec les militants contre l’aéroport de Notre Dame Des Landes et tous les Grands Projets Inutiles

C'est le projet de Vinci (les péages, les parkings payants :c'est eux..) Avec la complicite du gouvernement !
Près de Nantes, ils veulent construire un 2ème aéroport sur 2000 hectares.
Résultat : destructions illégales de maisons, matraquage des habitants qui osent résister, ravages de kilomètres de terres fertiles, maraîchers au chômage.
Tout cela grâce à l'argent du contribuable !
Des gens sans scrupule bafouent les droits de l'homme, au nom de quoi...?
INFORMEZ VOUS !

Site de la ZAD :
http://zad.nadir.org/

http://www.facebook.com/groups/nddl06/

 

 

Vinci est aussi dans votre ville à vos frais : parkings, peages, grand stade etc... Assorti du bétonnage de 10 000 hectares sur la plaine du var (...)
(l'une des terres les plus fertiles d'Europe)

10Nov/12Off

Anne Lauvergeon et Pascal Colombani au comité de pilotage du débat sur l’énergie : Une sinistre farce qui en dit long sur le sort du débat

Communiqué de presse du réseau sortir du nucléaire

Ce samedi 10 novembre, cinq personnalités ont été choisies par Delphine Batho pour participer au comité de pilotage du débat sur l’énergie. Parmi elles, Anne Lauvergeon, ancienne patronne d’Areva, et Pascal Colombani, ancien administrateur général du Commissariat à l’Énergie Atomique ! Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », ces nominations, qui ont tout d’une sinistre farce, confirment que ce débat n’est pas destiné à remettre en cause notre modèle énergétique.

Ces nominations ont tout d’une provocation : comment parler de transition énergétique et de démocratie tout en sollicitant des personnalités qui constituent jusqu’à la caricature l’incarnation du lobby nucléaire ? Le signal est clair : Delphine Batho vient d’indiquer sa volonté de protéger à tout prix les intérêts de l’industrie nucléaire.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » avait déjà eu l’occasion d’exprimer sa défiance envers le processus initié par le gouvernement : quel sens cela a-t-il de débattre alors même que des décisions lourde de sens sont adoptées, et que règne la politique du fait accompli ? Poursuite de Flamanville, confirmation de la production et de l’utilisation de MOX, manque absolu de volontarisme sur la fermeture de Fessenheim, repoussée en 2016 : les exemples sont légions.

Avec ces nominations récentes, le gouvernement confirme le caractère d’alibi d’un débat qui semble avant tout destiné à entériner des orientations déjà prises. Avec de telles personnalités, symboles d’une énergie du siècle dernier, comment imaginer que ce débat puisse déboucher sur une remise en question réelle et indispensable de notre système énergétique, vers une société sobre et renouvelable ? Comment espérer que soit sérieusement discutée la possibilité de fermer d’autres centrales que Fessenheim ?

Contacts :

François Mativet - 06 03 92 20 13

Sophie Morel - 07 77 85 16 09

10Nov/12Off

Rappel ce soir : Lancement du comité de militants 06 en soutien à NDDL

DU BETON EN PLUS, DES BONS LEGUMES EN MOINS !
Solidarité avec les militants contre l’aéroport de Notre Dame Des Landes et tous les Grands Projets Inutiles

C'est le projet de Vinci (les péages, les parkings payants :c'est eux..) Avec la complicite du gouvernement !
Près de Nantes, ils veulent construire un 2ème aéroport sur 2000 hectares.
Résultat : destructions illégales de maisons, matraquage des habitants qui osent résister, ravages de kilomètres de terres fertiles, maraîchers au chômage.
Tout cela grâce à l'argent du contribuable !
Des gens sans scrupule bafouent les droits de l'homme, au nom de quoi...?
INFORMEZ VOUS !
www.zad.nadir.org

Vinci est aussi dans votre ville à vos frais : parkings, peages, grand stade etc... Assorti du bétonnage de 10 000 hectares sur la plaine du var (...)
(l'une des terres les plus fertiles d'Europe)
Seule solution : RÉAGIR
Comment : en étant plus nombreux à y croire
Aujourd'hui moi, demain toi...?
Pour se rencontrer, s'informer et s'activer RDV :
SAMEDI 10 NOVEMBRE à 18h00

à la boutique associative la FALABRAC FABRIK

3 rue Benoît Bunico, vieux Nice
Arret du tram "cathedrale vieille ville" puis descendre la rue centrale, prendre la premiere a gauche (rue du collet) puis la premiere a droite (rue benoit bunico).

contact : 0650dix7981

*images sur youtube : notre dame des Landes

8Nov/12Off

Conférence gesticulée sur la dette par Jean Ganzhorn

Le Collectif pour un Audit Citoyen de la dette publique des Alpes Maritimes CAC06 et les collectifs locaux (CAC Antibes, CAC Ouest, CAC Nice et CAC Paillon) vous invite à la conférence gesticulée

BOUM, BULLE, CRACK, CRISE ET BADABOUM

Par Jean GANZHORN

Le Jeudi 8 Novembre à 19h30 à la Salle du 8 Mai à Antibes.

Cette conférence d'une forme peu académique démonte le système financier et explique la crise, sans utiliser le vocabulaire des spécialistes, une conférence pour les non initiés.

Jean a gesticulé au festival FESTIFRIC sur les monnaies complémentaires.

Il met en pièces simplement le système capitalisme (monnaie, intérêts, concentration des richesses, bulle, crise actuelle) en restant accessible au plus grand nombre.

La forme prend une importance capitale dans notre société. Le ton, le récit, les outils graphiques (des cartons), l'interactivité avec le public, les anecdotes, la ponctuation de notes d'humour donnent une....forme particulière : la conférence gesticulée.

L'intérêt est de permettre au public d'apprendre dans une ambiance agréable. Cela permet aussi d'intéresser le public sur des sujets complexes et angoissants. Le public est mis à contribution pour expliquer la répartition des revenus, les chaises sont répartis en fonction des revenus, certains en ont beaucoup, d'autres se retrouvent à 3 sur une chaise.

Il s'agit de vulgariser au vrai sens du terme, c'est à dire de simplifier la compréhension tout en allant loin dans le propos par le spectacle. Nous préférons parler d'Éducation Populaire plus que de vulgarisation. Simplifier, signifie enlever les détails, cela nécessite de bien maîtriser son propos et de savoir ce qui est essentiel.

Le choix d'un vocabulaire simple et non spécialisé est l'un des ingrédients majeurs de cette recette. Parfois le vocabulaire de spécialiste peut se révéler indispensable, il est à chaque fois expliqué de manière simple.

Le fond est maîtrisé parfaitement et le conférencier répond à la fin de son intervention aux personnes avides de détails.

Jean GANZHORN est ingénieur en Énergie - Climat, agréé en Bilan Carbone, auteur de nombreux articles sur le sujet et formateur. Professionnel de l'énergie, il a un parcours riche et atypique : scientifique chercheur, formateur, rédacteur de livres, concepteur de site internet, organisateur d'événements d'éducation populaire et de festivals de théâtre, il travaille actuellement dans la maitrise de l'énergie et les énergies renouvelables, tout en gardant sa passion pour le théâtre et l'éducation populaire.

A ne pas rater. Venez nombreux, débattre avec nous.

Adresse de contact : contactcac06@laposte.net

Site : http://audit-citoyen06.org/

Une petite vidéo très célébre d'un très grand discourt sur la dette, qui à déjà 25 ans, sur la même problématique mais dans une autre partit du monde :

6Nov/12Off

Lancement du comité de militants 06 en soutien à NDDL

DU BETON EN PLUS, DES BONS LEGUMES EN MOINS !
Solidarité avec les militants contre l’aéroport de Notre Dame Des Landes et tous les Grands Projets Inutiles

C'est le projet de Vinci (les péages, les parkings payants :c'est eux..) Avec la complicite du gouvernement !
Près de Nantes, ils veulent construire un 2ème aéroport sur 2000 hectares.
Résultat : destructions illégales de maisons, matraquage des habitants qui osent résister, ravages de kilomètres de terres fertiles, maraîchers au chômage.
Tout cela grâce à l'argent du contribuable !
Des gens sans scrupule bafouent les droits de l'homme, au nom de quoi...?
INFORMEZ VOUS !
www.zad.nadir.org

Vinci est aussi dans votre ville à vos frais : parkings, peages, grand stade etc... Assorti du bétonnage de 10 000 hectares sur la plaine du var (...)
(l'une des terres les plus fertiles d'Europe)
Seule solution : RÉAGIR
Comment : en étant plus nombreux à y croire
Aujourd'hui moi, demain toi...?
Pour se rencontrer, s'informer et s'activer RDV :
SAMEDI 10 NOVEMBRE à 18h00

à la boutique associative la FALABRAC FABRIK

3 rue Benoît Bunico, vieux Nice
Arret du tram "cathedrale vieille ville" puis descendre la rue centrale, prendre la premiere a gauche (rue du collet) puis la premiere a droite (rue benoit bunico).

contact : 0650dix7981

*images sur youtube : notre dame des Landes

6Nov/12Off

GPII et Zone A Défendre : Notre Dame des Landes et autres espaces-temps à se réapproprier

Paru sur : http://moinscplus.blogspot.fr/

Que se passe-t-il à Notre Dame des Landes ?

"En petit", le même mécanisme que subit la société dans son ensemble : démesure, confiscation des biens communs, déni de démocratie, violence d'Etat.
Le monde de la croissance qui se cabre face au mur.

Et heureusement en même temps : mobilisation citoyenne, actions non violentes, multitude de lignes de conflits :
sur le sens même du projet et du besoin d'un "machin plus grand",
sur le sens du transport aérien aujourd'hui et demain,
sur la bonne utilisation des ressources (en terres, en énergie, en argent public),
sur l'utilisation des terres arables et l'alimentation,
sur la relocalisation de l'économie,
sur les processus de prise de décision qui aboutissent à cela,
sur la cohérence de la parole des élus,
sur la place des habitants-usagers d'un territoire dans des décisions qui impactent leur devenir concret,
sur les soi-disants "partenariats" public-privé,
sur la place des grands groupes du BTP en France,
sur le financement des investissements collectifs,
sur l'action des forces de l'ordre,
sur la désobéissance civile,
sur le droit à l'expérimentation sociale (d'autres modes de vie et d'habitat).

La ZAD, c’est pour les aménageurs la Zone d’Aménagement Différé ; pour nous une Zone À Défendre : un bout de campagne à quelques kilomètres de Nantes (Bretagne) qui devrait, pour les décideurs, laisser place à un aéroport international.
Site des occupant⋅e⋅s de la ZAD, territoire prévu pour la construction du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. : http://zad.ndir.org/

D'autres blogs pour des infos sur la lutte :

http://nddlagirdesobeir.noblogs.org/

http://lutteaeroportnddl.wordpress.com/

http://nantes.indymedia.org/

Manifestation de réoccupation de la ZAD le 17 novembre 2012 !

Un appel décalé et non-violent de l'ami Thierry : Vous, le bâton. Nous, les carottes

Pour élargir à ce que nous appelons les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII).
Un autre exemple pointé du doigt par l'Etat lui même :
La Cour des comptes pointe du doigt la dérive financière du tunnel ferroviaire Lyon-Turi
Pour montrer la démesure des enjeux financiers et technologiques par rapport aux besoins réels des gens....

29Oct/12Off

Faut-il toujours plus de croissance ?

Controverse, par Sabrina Kassa| 21 septembre 2011 sur Regards.fr

S’appuyant sur la crise financière et celle de la dette actuelles, le chercheur Philippe Askenazy et le professeur Jean Gadrey démystifient l’idée que croissance égale bonne santé économique d’un pays. Ils nous expliquent en quoi elle est un danger écologique et économique et proposent des alternatives possibles .

Regards.fr : Pourquoi la croissance fait-elle aujourd’hui débat ? Est-ce un bon indicateur du progrès et de la prospérité ? 

Jean Gadrey : La croissance est en question pour de multiples raisons. Une progression de 2 % par an de la consommation par habitant signifierait que nos descendants consommeraient six fois plus de biens en 2100, 40 fois plus en 2200, etc. Quand arrête-t-on cette course folle pour réfléchir aux fondamentaux du bien-vivre ? La croissance ne tient plus ses promesses de progrès social dans les pays riches. Les statistiques mondiales montrent que les grands indicateurs de progrès humain ne sont pratiquement plus corrélés au PIB par habitant au-dessus d’un seuil que nous avons dépassé en France depuis les années 1970 ! Enfin, la crise écologique est désormais l’argument principal. Les pays qui ont le plus gros PIB par habitant sont en tendance ceux qui ont la plus forte empreinte écologique par habitant, les plus hauts niveaux d’émission de gaz à effet de serre et de consommation de ressources du sol et du sous-sol. La croissance est l’explication principale de la crise écologique. C’est à la fin des Trente Glorieuses que l’humanité a commencé à émettre plus de CO2 que ce que la nature peut « absorber », et nous en sommes aujourd’hui à deux fois plus. Il y a de quoi être « atterré »…

Philippe Askenazy : La croissance fait actuellement débat, essentiellement parce qu’elle fait défaut dans la plupart des pays développés ; la Chine peut s’interroger sur le risque de surchauffe de son économie mais pas sur la pertinence de la croissance. L’absence d’une progression forte du PIB dans nos économies se double d’une répartition de ses fruits profondément inégalitaire. Ils sont essentiellement accaparés par une toute
petite partie de la population, de l’ordre de 1 % dans de nombreux pays, dont la France. Cette inégalité explique en grande partie pourquoi elle n’est plus nécessairement synonyme de progrès humain. En retour, l’inégalité est un obstacle à reconstruire une croissance saine. En effet, elle ne permet pas le développement de services à hautes valeurs ajoutées, comme la santé ou l’éducation. Ces services seraient également une
réponse à une autre interrogation : la croissance est-elle écologiquement soutenable ? La croissance n’est pas condamnée à être carbonée.

Regards.fr : La croissance est-elle la solution pour lutter contre le chômage et sortir de la crise financière ? 

Jean Gadrey : Pour la crise financière, lessolutions, avec ou sans croissance, se trouvent d’abord dans la reprise en main par les citoyens de la finance, de la création monétaire et du crédit : ce sont des biens communs, dont la privatisation depuis les années 1980 explique largement la situation actuelle. S’agissant du chômage, il est clair que, si, en France et en Europe, la croissance est nulle ou négative dans les prochaines années, ce sera grave pour l’emploi, pour les dettes publiques et pour les investissements de la transition écologique et sociale. On ne quitte pas comme cela un régime productiviste, pas plus qu’on ne quitte instantanément
le nucléaire, la civilisation de la voiture et des camions, l’agriculture conventionnelle, etc. On aura encore probablement des gains de productivité globaux pendant quelques années. Il faut donc engager au plus vite un virage antiproductiviste et viser la sobriété matérielle et énergétique équitable. Combien de temps cela prendra-t-il ? Tout dépendra des décisions politiques et donc des mouvements sociaux. Un véhicule
qui court vers le précipice et qui a une forte inertie doit prendre à temps un virage à 90 degrés, mais cela ne peut pas être instantané.

Philippe Askenazy : La croissance n’est pas une solution à la crise financière. Cette dernière est le résultat d’une régulation insuffisante des activités financières, d’institutions politiques mal construites – la crise de l’euro en est une illustration — et des inégalités sociales, qui poussent les uns à s’endetter et les autres à spéculer. De fait, la crise financière, en entretenant une instabilité dans la sphère réelle, est un obstacle à la
croissance, pas une conséquence d’une faible croissance. En revanche, développer de nouvelles activités est mécaniquement la solution pour créer des emplois. Cela ne se traduit pas nécessairement par un PIB plus élevé. A nouveau, les inégalités sont telles que prendre la capacité d’épargne accumulée dans la dernière décennie par les 1 % les plus aisés de la population française permettrait à l’Etat de créer 1 million d’emplois, dont la productivité sociale serait élevée, mais faible au regard du PIB qui est à la base de la mesure actuelle de la croissance.

Regards.fr : La croissance est-elle compatible avec la rareté des ressources, notamment énergétiques ? 

Jean Gadrey : La « croissance verte » me semble une illusion scientiste. Deux arguments parmi d’autres : pour atteindre les objectifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC), il faudrait que les pays riches divisent par 5 leurs émissions de CO2 d’ici 2050, soit en moyenne une réduction de 4 % par an (c’est le pourcentage de réduction réalisée en France… en dix ans). Un tel objectif est déjà
très ambitieux. Mais, avec une croissance de 2 % par an, il faudrait réduire les émissions de 6 % par an par unité produite. Aucun scénario ne permet de croire que c’est possible. Michel Husson et Tim Jackson ont montré séparément que l’atteinte des objectifs du GIEC est incompatible avec la poursuite de la croissance dans le monde, donc, a fortiori, chez nous. Deuxième argument : on est proche du pic à partir duquel la production mondiale de pétrole va décroître inéluctablement et son prix s’envoler. Selon certains experts, on y serait déjà. Si l’on ajoute que bien d’autres pics vont être atteints dans les dix à trente ans à venir, pour presque tous les minerais de base de l’abondance matérielle (plomb, argent, cuivre, uranium, nickel…), sans parler des terres arables de plus en plus convoitées, de l’eau et des forêts, on peut parier que, quoi que l’on fasse, la croissance et les gains de productivité vont cesser. Il serait sage d’anticiper le virage vers un autre modèle, plutôt que de subir une gigantesque récession mondiale.

Philippe Askenazy : Contrairement à une idée reçue qui émerge de manière récurrente depuis le premier choc pétrolier, la croissance est parfaitement compatible avec la rareté des ressources, même dans ses fondements actuels, c’est-à-dire très consommateurs. Premièrement, il ne faut pas sous-estimer les capacités d’innovation et de substitution des énergies fossiles. Deuxièmement, les scénarios les plus sombres
en matière de réchauffement climatique demanderaient des coûts d’adaptation pour les économies développées qui peuvent sembler importants, mais qui sont très faibles au regard de la création historique de richesses. Pour un pays comme la France, les scénarios économiques ne sont même pas nécessairement défavorables, certaines régions étant perdantes, mais d’autres gagnantes ! L’essentiel du coût relatif sera supporté par des pays du Sud. Cela ne signifie pas qu’il soit souhaitable d’ « abîmer la nature », mais il ne faut pas attendre de celle-ci qu’elle oblige la sphère économique à changer profondément sa nature.

Regards.fr : Y a t-il d’autres moyens pour sortir de la crise ? 

Philippe Askenazy : Cette question est très délicate. Actuellement, les économistes ne sont pas encore capables d’expliquer les mécanismes à l’oeuvre lors de la crise, ou plutôt ils ont trop d’hypothèses pour aider à la prescription politique d’un point de vue pratique. En gros, deux hypothèses sont possibles : l’une fait porter le poids de la crise sur la mécanique financière, l’autre porte sur la profondeur des inégalités. Dans un cas, il faut changer la gouvernance des marchés, dans l’autre, il faut modifier les rapports de force sociaux. Ce n’est vraiment pas le même type de politique !

Regards.fr : A quoi ressemblerait un monde sans croissance, et quels seraient les moteurs de l’économie ? 

Jean Gadrey : Il faut viser un changement de modèle productif et de modes de vie, un tournant antiproductiviste. On peut avoir du développement économique durable, innovant et riche en emploi, sans croissance. La plupart des processus de production propre, les plus doux avec la nature et aussi en termes de conditions de travail, exigent plus de labeur (que les productions surexploitant les ressources naturelles) pour produire les mêmes quantités, mais d’une tout autre qualité. Supposons que l’on remplace en quelques décennies l’agriculture productiviste, destructrice d’environnement et de santé, par de l’agriculture biologique de proximité. Sans croissance des quantités, il faudrait 30 à 40 % d’emplois en plus. La part de la valeur ajoutée agricole progresserait, et, surtout, la qualité et la durabilité de la production seraient bouleversées positivement. Je fais dans mon livre Adieu à la croissance un bilan de la conversion écologique et sociale de tous les secteurs de l’économie. En termes d’emplois, ce bilan serait vraisemblablement positif, sans croissance globale.

Philippe Askenazy : Les futuristes imaginent des mondes sans croissance. Pour ma part,  je pense qu’il faut procéder plutôt par un inventaire des besoins des populations. Cet inventaire désignera des voies nécessaires
de progrès économiques et sociaux, qui, en retour, généreront une croissance, qui n’est pas une fin en soi, mais simplement la résultante du développement des activités offertes à la population.

Regards.fr : Les pays en difficulté aujourd’hui, comme la Grèce ou le Portugal, peuvent-ils se passer de croissance pour rééquilibrer leur finance publique ? 

Jean Gadrey : La plus grande partie de leurs difficultés ne provient pas d’une panne de croissance mais de la domination des marchés financiers sur l’économie et sur les dettes publiques. Mais, évidemment, si en plus de ces facteurs financiers, on ajoute une récession, cela ne va pas arranger leurs affaires ! Donc, c’est clair, à court et moyen termes, il faut les aider à sortir de la récession par la solidarité et surtout par une action résolue contre la finance de marchés. Mais, même dans leur cas, une autre relance est possible, plus verte et plus sociale, avec une forte réduction des inégalités qui plombent leurs sociétés et leurs finances publiques.

Philippe Askenazy : La situation de chacun de ces pays est particulière. La Grèce, qui cristallise les craintes, ne manquait pas de croissance avant la crise. Elle est en fait victime d’un Etat mal organisé et clientéliste, et d’institutions européennes inadaptées à une attaque de sphère financière. L’évasion fiscale, en premier lieu des grandes fortunes, mine la capacité de financement de l’Etat Grec. En plus, la Grèce a, du fait
de son conflit latent avec la Turquie, un budget militaire hypertrophié. Pour retrouver un équilibre, il faut à la fois un changement des institutions européennes, faire le choix de la paix et se doter d’une véritable administration fiscale non corrompue.

Regards.fr : Une société post-croissance est-elle compatible avec le capitalisme financier ? 

Jean Gadrey : Non. On ne voit pas comment une société qui valoriserait d’abord les biens communs naturels et sociétaux pourrait être soumise à la loi de la valeur pour l’actionnaire et à son court-termisme intrinsèque. Les deux conditions à réunir ne sont pas en premier lieu écologiques. Il faut en priorité arraisonner la finance et réduire les inégalités.

Philippe Askenazy : Le capitalisme financier montre ses limites. On voit bien avec les crises de la dette des Etats que ce capitalisme devient antidémocratique et empêche les Etats de construire un nouveau modèle de progrès pour la société. La question de la finance n’est donc plus celle de la croissance ou de la post-croissance, mais tout simplement une question démocratique. Et enfin, comment la France peut-elle sortir de la logique « croissanciste » au vu des contextes européen et mondial ?

Regards.fr : Quel serait le prix à payer ?

Jean Gadrey : Le prix à payer sera bien plus élevé si l’on reste prisonnier du culte de la croissance, mais malheureusement les générations futures ne votent pas. C’est à nous de les représenter. Quant aux moyens financiers à réunir pour lancer vite le chantier des transformations écologique et sociale, et des dettes accumulées, nous les avons largement. J’estime pour ma part que 4 à 5 points de PIB, soit 80 à 100 milliards
d’euros, sont récupérables chaque année en prenant l’argent là où il est, du côté des rentes et des niches pour privilégiés, et de la spéculation. Aucun besoin de croissance pour cela !

Philippe Askenazy : Je ne pense pas que la France puisse sortir de la logique « croissanciste ». La France a une croissance démographique soutenue, qui commande une croissance économique si l’on veut maintenir le
niveau de vie de la population ; la redistribution sera insuffisante. Mais, c’est au politique de prendre l’initiative pour en supprimer les aspects les plus délétères, une forme de conversion.

26Oct/12Off

The Airfood Project !!! Aide Alimentaire Européenne.


DITES OUI À LA RECONDUCTION DE L'AIDE ALIMENTAIRE EUROPÉENNE.
REJOIGNEZ LE MOUVEMENT ET DEVENEZ UN AIR FOODER !

SAY YES TO THE EUROPEAN FOOD AID.
JOIN THE MOVEMENT AND BECOME AN AIR FOODER!

www.theairfoodproject.com